Lecture des documents de reference

5430 paragraphe(s) trié(s) par refdoc ASC.





Source / Auteur
contenu
Reference

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
CHAPITRE VI.
9

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
CONSUBSTANTIALITÉ DES TROIS PERSONNES.
9

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
Quelques-uns ont dit que Notre-Seigneur Jésus-Christ n'était pas Dieu, ou qu'il n'était pas vrai Dieu, ou qu'il n'était pas avec le Père un seul et même Dieu, ou qu'il n'était pas réellement immortel parce qu'il était sujet au changement. Mais il suffit pour les réfuter de leur opposer les témoignages évidents et unanimes de nos saintes Ecritures. Ainsi saint Jean nous dit « qu'au commencement était le « Verbe, que le Verbe était avec Dieu, et que le Verbe était Dieu ». Or l'on ne peut nier que nous ne reconnaissions en ce Verbe qui est Dieu, le Fils unique de Dieu, celui dont le même Evangéliste dit ensuite, « qu'il s'est fait chair, et qu'il a habité parmi nous ». Ce qui arriva lorsque par l'incarnation le Fils de Dieu naquit dans le temps de la vierge Marie. Observons aussi que dans ce passage, saint Jean ne déclare pas seulement que le Verbe est Dieu, mais encore qu'il affirme sa consubstantialité avec le Père. Car après avoir dit « que le Verbe était Dieu », il ajoute « qu'au commencement il était avec Dieu, que toutes choses ont été faites par lui, et que rien de ce qui a été fait n'a été fait sans lui ( Jn 1, 14, 2, 3 ). Or, quand l'Evangéliste dit que tout a été fait par le Verbe, il entend évidemment parler de tout ce qui a été créé; et nous en tirons cette rigoureuse conséquence que le Verbe lui-même n'a pas été fait par Celui qui a fait toutes choses. Mais s'il n'a pas été fait, il n'est donc (350) pas créature, et s'il n'est pas créature, il est donc de la même substance ou nature que le Père. Et en effet, tout ce qui existe est créature, s'il n'est Dieu; et tout ce qui n'est pas créature, est Dieu, De plus, si le Fils n'est pas consubstantiel au Père, il a donc été créé; mais s'il a été créé, tout n'a donc pas été fait par lui, et cependant l'Evangéliste nous assure que tout a été fait par lui n. Concluons donc et que le Fils est de la même substance ou nature que le Père, et que non-seulement il est Dieu, mais le vrai Dieu. C'est ce que saint Jean nous atteste expressément dans sa première épître: « Nous savons, dit-il, que le Fils de Dieu est venu, et qu'il nous a donné l'intelligence, afin que nous connaissions le vrai Dieu, et que nous vivions en son vrai « Fils qui est Jésus-Christ. C'est lui qui est le vrai Dieu et la vie éternelle ( 1Jn 5, 20 ) ».
9

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
Nous pouvons également affirmer que l'apôtre saint Paul parlait de la Trinité entière, et non du Père exclusivement, lorsqu'il disait «que Dieu seul possède l'immortalité ( 1Tm 6, 16 ) ». Et, en effet, l'Etre éternel ne saurait être soumis ni au changement, ni à la mortalité; et par conséquent, dès là que le Fils de Dieu « est la vie éternelle », on ne doit point le séparer du Père quand on dit que celui-ci « possède seul l'immortalité ». C'est aussi parce que l'homme entre en participation de cette vie éternelle, qu'il devient lui-même immortel. Mais il y a une distance infinie entre celui qui est par essence la vie éternelle, et l'homme qui n'est immortel qu'accidentellement, et parce qu'il participe à cette vie. Bien plus, ce serait une erreur d'entendre séparément du Fils et à l'exclusion du Père, ces autres paroles du même apôtre : « Il le fera paraître en son temps, Celui qui est souverainement heureux, le seul puissant, le Roi des rois, et le Seigneur des seigneurs, qui seul possède l'immortalité ». Nous voyons, en effet, que le Fils lui-même parlant au nom de la Sagesse, car « il est la Sagesse de Dieu ( 1Co 1, 24 ) », ne se sépare point du Père, quand il dit : « Seul, j'ai parcouru le cercle des cieux ( Si 24, 8 ) ». A plus forte raison, il n'est point nécessaire de rapporter exclusivement au Père et en dehors du Fils, ce mot de l'Apôtre : « Qui seul possède l'immortalité ». D'ailleurs, l'ensemble du passage s'y oppose. « Je vous commande, dit saint Paul à Timothée, d'observer les préceptes que je vous donne, vous conservant sans tache et sans reproche jusqu'à l'avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ que doit faire paraître, en son temps, Celui qui est souverainement heureux, le seul puissant, le Roi des rois, et le Seigneur des seigneurs; qui seul possède l'immortalité, qui habite une lumière inaccessible, qu'aucun homme n'a pu ni ne peut voir, et à qui est l'honneur et la gloire aux siècles des siècles. « Amen ( 1Tm 6, 14, 15, 16 ) ». Remarquez bien que dans ce passage l'Apôtre ne désigne personnellement ni le Père, ni le Fils, ni l'Esprit-Saint, et qu'il caractérise le seul vrai Dieu, c'est-à-dire la Trinité tout entière par ces mots : « Celui qui est souverainement heureux, le seul puissant, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs ».
10

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
Mais peut-être vous troublez-vous, parce que vous saisissez difficilement ce mot de l'Apôtre : « Qu'aucun homme n'a pu, ni ne peut voir ». Rassurez-vous : il s'agit ici de la divinité de Jésus-Christ; et en effet, les Juifs qui ne pouvaient voir en lui le Dieu, ne laissèrent pas de crucifier l'homme qu'ils voyaient. C'est qu'un oeil mortel ne saurait contempler l'essence divine, et qu'elle n'est aperçue que de l'homme qui s'est élevé au-dessus de l'humanité. Nous avons donc raison de rapporter à la sainte Trinité ces paroles « Le Dieu souverainement heureux et seul puissant, qui fera paraître en son temps Notre-Seigneur Jésus-Christ ». D'ailleurs, si l'Apôtre dit ici que ce Dieu « possède seul l'immortalité », le psalmiste n'avait-il pas dit, « que seul il opère des prodiges? ( Ps 71, 18 ) ». Et maintenant je demanderai à mes adversaires de qui ils entendent cette parole. Du Père seul? mais alors comment sera-t-elle véritable cette affirmation du Fils: «Tout ce que le Père fait, le Fils le fait également? » De tous les miracles? le plus grand est certainement la résurrection d'un mort. Eh bien! « Comme le Père, dit Jésus-Christ, ressuscite les morts et les vivifie, ainsi le Fils vivifie ceux qu'il veut ( Jn 5, 19, 21 )». Comment donc le Père opèrerait-il seul des prodiges? et comment pourrait-on expliquer autrement ces paroles qu'en les rapportant non au Père seul, ni au Fils, mais au seul vrai Dieu, c'est-à-dire au Père, au Fils et au Saint-Esprit? (351)
11

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
L'apôtre saint Paul nous dit encore: « Il n'y a pour nous qu'un seul Dieu, le Père d'où procèdent toutes choses, et qui nous a faits pour lui; et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui toutes choses ont été faites, et nous par lui ». Or, je le demande, l'apôtre, comme l'évangéliste, n'affirme-t-il pas « que toutes choses ont été faites par le Verbe? » Et dans cet autre passage, n'est-ce pas aussi ce même Verbe qu'il désigne évidemment? « Tout est de lui, tout est par lui, tout est en lui. A lui soit la gloire aux siècles des siècles. Amen ( Rm 11, 36 ) ». Veut-on, au contraire, reconnaître ici la distinction des personnes, et rapporter au Père ces mots: «Tout est de lui »; au Fils, ceux-ci : « Tout est par lui »; et au Saint-Esprit, ces autres : «Tout est en lui ? » .Il devient manifeste que le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont un seul Dieu, puisque l'Apôtre attribue à chacune des trois personnes cette même et unique doxologie : « Honneur et gloire aux siècles des siècles. Amen ». Et en effet, si nous reprenons ce passage de plus haut, nous verrons que l'Apôtre ne dit pas « O profondeur des richesses de la sagesse et de la science », du Père, ou du Fils, ou du Saint-Esprit, mais simplement, « de la sagesse et de la science de Dieu! Que ses jugements, ajoute-t-il, sont incompréhensibles, et ses voies impénétrables! car qui connaît les desseins de Dieu, ou qui est entré dans le secret de ses conseils? ou qui lui a donné le premier pour en attendre la récompense? car tout est de lui, tout est par lui, tout est en lui. A lui la gloire aux siècles des siècles. Amen ( Rm 11, 33-36 ) ».
12

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
Mais si vous ne rapportez ces paroles qu'au Père, en soutenant que seul il a fait toutes choses, comme l'Apôtre l'affirme ici, je vous demanderai de les concilier et avec ce passage de l'épître aux Corinthiens, où, parlant du Fils, saint Paul dit : « Nous n'avons qu'un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui toutes choses ont été faites », et avec ce témoignage de l'évangéliste saint Jean: « Toutes choses ont été faites par le Verbe ( 1100o 3, 6 ; Jn 1, 2 ) ». Et, en effet, supposons que certaines choses aient été faites par le Père, et d'autres par le Fils, il faudra eu conclure que ni l'un ni l'autre n'ont fait toutes choses. Admettez-vous, au contraire, que toutes choses ont été faites ensemble par le Père et par le Fils, vous en déduirez l'égalité du Père et du Fils, et la simultanéité des opérations du Père et du Fils. Pressons encore cet argument. Si le Père a fait le Fils qui lui-même n'a pas fait le Père, j! n'est plus vrai que le Fils ait fait toutes choses. Et cependant tout a été fait par le Fils donc il n'a pas été fait lui-même; autrement il n'aurait pas fait avec le Père tout ce qui a été fait. Au reste, le mot lui-même se rencontre sous la plume de l'Apôtre; car dans l'épître aux Philippiens, il dit nettement « que le Verbe ayant la nature de Dieu, n'a point cru que ce fût pour lui une usurpation de s'égaler à. Dieu ( Ph 2, 6 ) ». Ici saint Paul donne expressément au Père le nom de Dieu, ainsi que dans cet autre passage : «Dieu est le Chef de Jésus-Christ ( 1100o 11, 3 ) ».
12

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
Quant au Saint-Esprit, ceux qui avant moi ont écrit sur ces matières,. ont également réuni d'abondants témoignages pour prouver qu'il est Dieu et non créature. Mais s'il n'est pas créature, il est non-seulement Dieu dans le même sens que quelques hommes sont appelés dieux ( Ps 81, 6 ); mais il est réellement le vrai Dieu. D'où je conclus qu'il est entièrement égal au Père et au Fils, consubstantiel au Père et au Fils, coéternel avec eux, et complétant l'unité de la nature dans la trinité des personnes. D'ailleurs, le texte des saintes Ecritures qui atteste le plus évidemment que le Saint-Esprit n'est pas créature, est ce passage de l'épître aux Romains, où l'Apôtre nous ordonne de servir non la créature, mais le Créateur( Rm 1, 24. ) Et ici saint Paul n'entend pas nous prescrire ce service que la charité nous recommande envers tous nos frères, et que les Grecs nomment culte de dulie; mais il veut que ce soit ce culte qui n'est dû qu'à Dieu seul, et que les Grecs appellent culte de latrie. Aussi regardons-nous comme idolâtres tous ceux qui rendent aux idoles ce culte de latrie, car c'est à ce culte que se rapporte ce précepte du Décalogue: «Vous adorerez le Seigneur votre Dieu, et vous ne servirez que lui seul ( Dt 6, 13 ) ». Au reste, le texte grec lève ici toute difficulté, car il porte expressément: « Et vous lui rendrez le culte de latrie ».
13

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
Or, si nous ne pouvons rendre à une créature ce culte de latrie, parce que le Décalogue nous dit: « Vous adorerez le Seigneur, votre Dieu, et vous ne servirez que lui seul », et si l'Apôtre condamne ceux qui ont servi la (352) créature plutôt que le Créateur», nous sommes en droit de conclure. que le Saint-Esprit n'est pas une créature , puisque tous les chrétiens l'adorent et le servent. Et en effet, saint Paul dit « que nous ne sommes point soumis à la circoncision, parce que nous servons l'Esprit de Dieu », c'est-à-dire, selon le terme grec, que nous lui rendons le culte de latrie ( Ph 3, 3 ). Telle est la leçon que donnent tous ou presque tous les manuscrits grecs, et qui se trouve également dans plusieurs exemplaires latins. Quelques-uns cependant portent : nous servons Dieu en esprit, au lieu de lire: nous servons l'Esprit de Dieu. C'est pourquoi, sans me préoccuper de prouver à mes adversaires l'authenticité d'un texte dont ils récusent la valeur, je leur demanderai s'ils ont jamais rencontré la plus légère variante dans ce passage de la première épître aux Corinthiens: « Ne savez-vous pas que vos corps sont le temple du Saint-Esprit, que vous avez reçu de Dieu? » Mais ne serait-ce point un blasphème et un sacrilège que d'oser dire que le chrétien, membre de Jésus-Christ, est le temple d'une créature inférieure à Jésus-Christ? Or, l'Apôtre nous affirme, dans un autre endroit : « que nos corps sont les membres de Jésus-Christ ». Si donc ces mêmes corps, membres de Jésus-Christ, sont également les temples de l'Esprit-Saint, celui-ci ne saurait être créature. Et, en effet, dès là que notre corps devient le temple de l'Esprit-Saint, nous devons rendre à cet Esprit le culte qui n'est dû qu'à Dieu, et que les Grecs nomment culte de latrie. Aussi saint Paul a-t-il raison d'ajouter: « Glorifiez donc Dieu dans votre corps ( 1100o 6, 19, 15, 20.).
13

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
CHAPITRE VII.
14

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
COMMENT LE FILS EST-IL INFÉRIEUR AU PÈRE ET A LUI-MÊME.
14

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
Ces divers textes de nos divines Ecritures et plusieurs autres ont fourni, comme je l'ai dit, à tous ceux qui ont déjà traité ce sujet, d'abondantes preuves pour réfuter les erreurs et les calomnies des hérétiques, et pour établir notre croyance en Dieu, un en nature et triple en personnes. Mais lorsqu'il s'agit de l'incarnation du Verbe de Dieu, incarnation, par laquelle Jésus-Christ s'est fait homme afin d'opérer l'oeuvre de notre rédemption, et de se porter comme médiateur entre Dieu et l'homme, les écrivains sacrés, il faut le reconnaître, tantôt insinuent que le Père est plus grand que le Fils, et tantôt même le disent ouvertement. De là l'erreur de ceux qui, par défaut d'une étude sérieuse des Ecritures, ne saisissent qu'imparfaitement l'ensemble de leur doctrine , et attribuent ce qu'elles disent de Jésus-Christ comme homme, à Jésus-Christ comme Dieu; or, qui ne sait qu'en tant que Dieu il était avant l'Incarnation, de même qu'il sera éternellement ? C'est ainsi que certains hérétiques soutiennent que le Fils est inférieur au Père, parce que lui-même a dit : « Le Père est plus grand que moi ( Jn 14, 25 ) ». Mais ce raisonnement nous conduit à dire que Jésus-Christ est au-dessous du Fils de Dieu; car n'est-il pas en effet descendu jusqu'à cet abaissement, « puisqu'il s'est anéanti lui-même en prenant la forme d'esclave? »Toutefois, en prenant la forme d'esclave, il n'a point perdu la nature de Dieu, et il est demeuré égal à son Père. Ainsi, en prenant la forme d'esclave, il est resté Dieu, et il est toujours le Fils unique de Dieu, soit que nous le considérions sous celte forme d'esclave, soit en sa nature de. Dieu. Sous ce dernier rapport, Jésus-Christ est égal à son Père, et sous le premier il est médiateur entre Dieu et les hommes. Mais alors, qui ne comprend que comme Dieu il soit plus grand que comme Dieu-homme, et que même ayant pris la forme d'esclave, il soit inférieur à lui-même?
14

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
C'est pourquoi la sainte Ecriture dit avec raison, et que le Fils est égal au Père, et que le Père est plus grand que le Fils. Or, ces deux propositions sont vraies, si l'on entend la première de Jésus-Christ eu tant que Dieu, et la seconde de Jésus-Christ en tant qu'homme. Au reste, l'Apôtre exprime dans-son épître aux Philippiens cette distinction, et-nous la donne comme la solution vraie et facile de toutes les difficultés de ce genre. Et en effet, quoi de plus formel que ce passage : «Jésus-Christ ayant la nature de Dieu, n'a point cru que ce fût pour lui une usurpation de s'égaler à Dieu; et cependant il s'est anéanti lui-même en prenant la forme d'esclave, en se rendant semblable aux hommes, et se faisant reconnaître pour homme par tout ce qui a paru de lui ( Ph 2, 6, 7 )? »Ainsi le Fils de Dieu, égal au Père par sa nature divine, lui est inférieur par sa nature humaine. En prenant la forme d'esclave, il (353) s'est mis au-dessous du Père, mais il est resté son égal comme Dieu, car il était Dieu avant que de se faire Homme-Dieu. Comme Dieu, il est ce Verbe dont saint Jean a dit que « toutes choses avaient été faites par lui ( Jn 1, 3 )»; et comme homme, « il a été formé d'une femme, et assujetti à la loi , pour racheter ceux qui étaient sous la loi (Gal; 4, 5 )». Comme Dieu, il a concouru à la création de l'homme, et il a été fait homme lorsqu'il a pris la forme d'esclave. Et en effet, si le Père seul eût créé l'homme, l'Ecriture ne rapporterait pas ces paroles
14

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
« Faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance (Gn 1, 26 ) ». Ainsi, parce qu'étant Dieu, le Verbe a pris la forme d'esclave, il est tout ensemble Dieu et homme. Il est Dieu parce qu'il conserve la nature divine, et il est homme parce qu'il a pris la nature humaine. Mais en Jésus-Christ, ces deux natures n'ont subi aucune altération ni aucun changement. La divinité ne s'est point abîmée en l'humanité, de telle sorte qu'elle eût cessé d'être la divinité, et l'humanité n'a point été absorbée par la divinité, de telle sorte qu'elle eût cessé d'être l'humanité.
14

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
CHAPITRE VIII.
15

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
PASSAGES DE L'ÉCRITURE RELATIFS A L'INFÉRIORITÉ DU FILS.
15

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
15. Il est vrai que l'Apôtre dit dans sa première épître aux Corinthiens, que « lorsque toutes choses auront été assujetties au Fils, alors le Fils sera lui-même assujetti à Celui qui lui aura assujetti toutes choses (I Cor; XV, 28 ) ». Mais ces paroles signifient seulement , qu'alors même l'humanité que le Fils de Dieu a prise en se faisant homme, ne sera point absorbée par la divinité, ou, pour parler plus exactement, par l'Etre divin. Car cet Etre n'est point créature, et il n'est autre que la Trinité, une en nature, incorporelle et immuable, et dont les personnes sont entre elles consubstantielles et coéternelles. Voulez-vous même, avec quelques-uns, interpréter ces paroles : « Et le Fils sera lui-même assujetti à Celui qui lui aura assujetti toutes choses », dans le sens que cet assujettissement s'opérera par le changement et la transformation de la nature humaine en la nature et l'essence divine, en sorte que l'homme disparaîtra en Jésus-Christ, et qu'il ne restera plus que le Dieu? du moins, vous ne pouvez pas ne point accepter ce fait irrécusable, a savoir que cette transformation n'avait point eu lieu quand Jésus-Christ disait : « Mon Père est plus grand que moi ». Car il a prononcé cette parole bien avant son Ascension, et même avant sa mort et sa résurrection.
15

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
D'autres au contraire croient qu'un jour cette transformation de la nature humaine en la nature divine aura lieu, et ils expliquent ces mots : « Alors le Fils sera lui-même assujetti à Celui qui lui aura assujetti toutes « choses » , comme si l'Apôtre disait qu'au jour du jugement général, et après qu'il aura remis son royaume entre les mains de son Père, le Verbe de Dieu lui-même et la nature humaine qu'il a prise, seront perdus et abîmés en l'essence de Dieu le Père, qui a soumis toutes choses à son Fils. Mais ici encore, et même dans cette seconde hypothèse, le Fils est inférieur au Père, en tant qu'il a pris dans le sein d'une Vierge la forme d'esclave. Enfin se présente un troisième ordre d'adversaires. Ils affirment qu'en Jésus-Christ l'humanité a été dès le principe absorbée par la divinité: et toutefois ils ne peuvent nier que l'homme subsistait encore dans le Christ, lorsqu'il disait avant sa passion : « Le Père est plus grand que moi ». Il est donc véritablement impossible de ne pas interpréter cette parole dans ce sens que le Fils de Dieu, égal à son Père comme Dieu, lui est inférieur comme homme.
15

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
Il est vrai que l'Apôtre en disant « que tout est assujetti au Fils », excepte manifestement « Celui qui lui a assujetti toutes choses ». Mais ce serait une erreur d'en conclure que le Père seul doit agir en cette circonstance, et que le Fils n'a point concouru à s'assujettir toutes choses. Au reste saint Paul explique lui-même sa pensée dans ce passage de l'épître aux Philippiens : « Nous vivons déjà dans le ciel; et c'est de là aussi que nous attendons le Sauveur, Notre Seigneur Jésus-Christ, qui changera notre corps misérable en le rendant conforme à son corps glorieux par cette vertu efficace qui peut lui assujettir toutes choses ( Ph 3, 20, 21 ) ». Le Père et le Fils agissent donc inséparablement : toutefois ce n'est pas le Père qui s'assujettit toutes choses, mais c'est le Fils qui lui soumet toutes choses, qui lui remet son royaume, et qui anéantit tout empire, toute domination et toute puissance. C'est en effet (354) au Fils seul que se rapportent ces paroles de l'Apôtre: « Lorsqu'il aura remis son royaume à Dieu son Père, et qu'il aura anéanti tout empire, toute domination et toute puissance (1100o 15, 24.) ». Le Fils soumet donc toutes choses à son Père dès là qu'il anéantit tout empire et toute puissance.
15

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
Cependant il ne faut pas croire que le Fils s'ôte à lui-même son royaume parce qu'il le remet à son Père. Car quelques-uns ont poussé jusqu'à ce point l'aberration du langage. Il n'en est rien, et en remettant le royaume à Dieu le Père, Jésus-Christ n'abdique point sa royauté, puisqu'il est avec le Père un seul et même Dieu. Mais ce qui trompe ici ces esprits qui n'étudient que légèrement nos saintes Ecritures, et qui se passionnent pour de vaines disputes, est la conjonction jusqu'à ce que. L'Apôtre dit en effet : « Il faut que le Christ règne jusqu'à ce qu'il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds (1100o 15, 25 ) ». Et de là nos adversaires concluent qu'alors il ne règnera plus. Ils ne comprennent donc point qu'on doit attacher ici au mot jusqu'à ce que le même sens que dans ce verset du psaume cent onzième : « Son coeur est affermi, et il ne se troublera point jusqu'à ce qu'il voie la ruine de ses ennemis (Ps 111, 8 ) »; c'est-à-dire qu'il ne sera plus sujet au trouble ni à la crainte, parce qu'il aura vu la ruine de ses ennemis. Eh quoi! encore cette parole: « Lorsque le Christ aura remis le royaume à Dieu le Père », signifie-t-elle que jusqu'à ce moment Dieu le Père n'aura point régné? Non sans doute : mais Jésus-Christ, qui est vrai Dieu et vrai homme, qui s'est fait médiateur entre Dieu et les hommes, et qui règne aujourd'hui par la foi sur les justes, les introduira alors dans cette vision intuitive, que l'Apôtre appelle « une vision face à face (1100o 13, 12 ) ». C'est pourquoi cette parole : « Lorsque le Christ aura remis le royaume à Dieu le Père », doit être entendue dans ce sens : lorsque le Christ aura conduit les vrais croyants à la vision claire et parfaite de Dieu le Père. Il a dit en effet lui-même: « Toutes choses m'ont été données par mon Père; et nul ne connaît le Fils, si ce n'est le Père ; et nul ne connaît le Père, si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils aura voulu le révéler ( Mt 11, 27) ». C'est donc alors que le Fils révélera pleinement le Père aux yeux des élus, parce qu'il détruira tout empire, toute domination et toute puissance. Mais il opérera lui-même cette destruction, et il n'y emploiera point le secours des esprits célestes, les trônes, les vertus et les principautés. Aussi peut-on appliquer au juste sur la terre ce passage du Cantique des cantiques où l'Epoux dit à l'épouse: « Je te donnerai un miroir d'or entrelacé d'argent, tandis que le Roi repose sur sa couche ( 100t 1, 11 ) ». Or, ce roi est le Christ dont la vie est cachée en Dieu, selon cette parole de l'Apôtre : « Votre vie est cachée en Dieu avec Jésus-Christ; et lorsque Jésus-Christ, qui est votre vie, paraîtra, vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire ( 100oloss; 3, 4 ) ». Mais en attendant cet heureux jour, « nous ne voyons Dieu que comme dans un miroir et sous des images « obscures, mais alors nous le verrons face à face ( 100or; 13, 12 )».
16

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
C'est cette vision intuitive qui nous est montrée comme le but de toutes nos actions
17

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
et la perfection de notre bonheur. Car « nous sommes les enfants de Dieu, mais ce que nous serons un jour ne paraît pas encore. Nous savons seulement que, quand il viendra dans sa gloire, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est ( Ex 3, 14 ) ». Le Seigneur disait autrefois à Moïse, son serviteur : « Je suis celui qui est, et vous direz aux enfants d'Israël: Celui qui est m'a envoyé vers vous ( Ex 3, 14 ) ». Eh bien la contemplation de cet Etre suprême est réservée pour l'éternité. Le Sauveur dit en effet: « La vie éternelle, ô mon Père, est de vous connaître, vous le seul Dieu véritable, et Jésus-Christ que vous avez envoyé ( Jean 17, 3 )». Or ce mystère ne nous sera pleinement révélé, que « lorsque le Seigneur viendra, et qu'il éclairera ce qui est caché dans les ténèbres (1 100o; 4, 5) ». Car alors nous dépouillerons, pour ne plus les reprendre, les grossières enveloppes de la corruption et de la mortalité; et nous verrons luire cette aurore céleste dont le psalmiste a dit: « Dès l'aurore je me présenterai devant vous, et je vous contemplerai ( Ps 5, 5) » Je rapporte donc à cette ineffable contemplation ces paroles de l'Apôtre : « Lorsque le Fils aura remis son royaume à Dieu le Père » , c'est-à-dire, lorsque Jésus-Christ vrai Dieu et vrai homme, et médiateur entre Dieu et les hommes, aura conduit à la vision ( 355) claire et parfaite de Dieu le Père, les justes en qui il vit aujourd'hui par la foi.
17

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
Si je me trompe dans cette interprétation, j'en accepte d'avance une plus heureuse. Mais pour le moment je n'en vois pas d'autre. Eh! que pourrons-nous chercher encore, quand nous aurons été admis à la contemplation de l'essence divine ? Sur la terre cette: jouissance nous est refusée, et: toute notre joie est l'espérance d'y parvenir. « Or l'espérance qui verrait, ne serait plus de l'espérance, car comment espérer ce qu'on voit déjà? Nous espérons donc ce que nous ne voyons, pas encore, et nous l'attendons par la patience, tandis que le Roi repose. sur sa couche ». Car alors se vérifiera pour nous. cette parole du psalmiste: « La vue de votre visage me remplira de joie ( Rm 8, 24, 25, ; 100t 1, 11 ; Ps 15, 11). Mais cette joie sera si abondante qu'elle rassasiera tous nos désirs, et que nous ne saurions rien demander de plus. Et en effet, nous verrons Dieu le Père; et cela ne nous suffira-t-il pas? L'apôtre Philippe le comprenait bien quand il disait à Jésus-Christ : « Montrez-nous le Père, et cela nous suffira ». Toutefois il n'en avait pas une intelligence pleine et parfaite, car il eût pu dire également: Seigneur, montrez-vous à nous, et cela nous suffira. C'est ce que le Sauveur se proposa de lui faire entendre par cette réponse: « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et vous ne me connaissez pas? Philippe, celui qui me voit, voit aussi mon Père». Mais parce que Jésus-Christ voulait qu'avant d'obtenir la vision intuitive du Père, cet apôtre vécût d'une vie de foi, il ajouta: « Ne croyez-vous pas que je suis en mon Père, et que mon Père est en moi? (Jn 14, 9,10
17

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
Et en effet, « pendant que nous habitons dans ce corps, nous marchons hors du Seigneur, car nous n'allons à lui que par la foi, et « nous ne le voyons pas encore à découvert ( 2100o 5, 6, 7 )». Or la vision intuitive. sera la récompense de notre foi; et c'est cette foi qui purifie nos coeurs, selon cette parole du livre des Actes: « Le Seigneur purifie les coeurs par la foi (Ac 15, 9 ) ». Une autre preuve de cette vérité, et preuve bien convaincante , est la sixième béatitude qui est ainsi conçue: « Bienheureux ceux qui ont le coeur pur, parce qu'ils verront Dieu ( Mt 5, 8 ) ». D'un autre côté le Psalmiste nous rappelle que cette jouissance de la vision intuitive est réservée pour l'éternité, quand il met ces paroles dans la bouche de Dieu: « Je le rassasierai de la longueur du jour, et je lui ferai voir le Sauveur que j'ai promis (Ps 90, 16) ». Il est donc indifférent de dire: montrez-nous le Fils, ou montrez-nous le Père; car l'un ne peut être vu sans l'autre, puisqu'ils sont un, selon cette parole de Jésus-Christ : « Le Père et moi nous sommes un ( Jn 10, 30) ». -C'est à cause de cette inviolable unité que souvent nous nommons le Père seuil, ou le Fils seul, comme devant nous remplir de joie par la vue de son visage.
17

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
Mais ici encore on ne sépare point du Père ni du Fils l'Esprit-Saint, qui est l'Esprit de l'un et de l'autre. Il est, en effet, « cet Esprit de vérité que Je monde ne peut recevoir (Jn 14, 17 ) ». Ainsi notre joie sera véritablement pleine et parfaite par la vision intuitive de la sainte Trinité, à l'image de laquelle nous avons été formés. Aussi disons-nous quelquefois que le Saint-Esprit seul suffira à notre béatitude ; et cette manière de parler est vraie, parce que l'Esprit-Saint ne peut être séparé du Père ni du Fils. Il en est de même et du Père, parce qu'il est inséparablement uni au Fils et au Saint-Esprit, et du Fils, parce qu'il est inséparablement uni au Père et au Saint-Esprit. C'est ce qu'exprime formellement ce passage de l'Evangile: « Si vous m'aimez, dit Jésus-Christ, gardez mes commandements, et je prierai mon Père, et il vous donnera un autre Consolateur, pour qu'il demeure éternellement avec vous, l'Esprit de vérité que le monde ne peut recevoir » : c'est-à-dire ceux qui aiment le monde, car « l'homme animal ne perçoit pas les choses qui sont de l'Esprit de Dieu (Jn 14, 15, 17 ; 1100o 2, 14) ».
18

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
Peut-être aussi voudrez-vous expliquer cette parole : « Je prierai mon Père, et il vous enverra un autre Consolateur », dans ce sens que le Fils seul ne suffit pas à notre bonheur éternel? Eh bien! voici un passage où le dogme contraire est expressément énoncé. « Lorsque l'Esprit de vérité, dit Jésus-Christ, sera venu, il vous enseignera toute vérité (Jn 6, 13 ) ». Est-ce qu'ici le Fils est séparé de L'Esprit-Saint, comme s'il ne pouvait lui-même enseigner toute vérité, et comme si l'Esprit-Saint devait suppléer à l'imperfection de son enseignement? Ajoutez donc, si cela vous plaît, que l'Esprit-Saint est plus grand que le Fils, (356) quoique plus communément vous disiez qu'il lui est inférieur. Est-ce encore parce que le texte évangélique ne dit -pas : lui seul, ou nul autre que lui ne vous enseignera toute vérité, que vous nous permettez du moins de croire que le Fils enseigne conjointement avec l'Esprit-Saint? Mais l'Apôtre a donc exclu le Fils de la science des choses de Dieu, quand il a dit:
18

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
« Personne ne connaît ce qui est en Dieu, « sinon l'Esprit de Dieu ( 1100o 2, 11 )? » Ainsi ces hommes pervers pourront conclure de ce passage que l'Esprit-Saint révèle au Fils lui-même les choses de Dieu, et qu'il l'en instruit comme un supérieur instruit son inférieur. Et cependant le Fils n'accorde à l'Esprit que d'annoncer ce qu'il aura reçu de lui. « Parce que je vous ai parlé de la sorte, dit Jésus-Christ à ses apôtres, votre coeur est rempli de tristesse. Mais je vous dis la vérité : il vous est bon que je m'en aille, car si je ne m'en vais point, le Consolateur ne viendra point à vous ( Jn 16, 6, 7) ».
18

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
CHAPITRE IX.
19

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
IL FAUT SOUVENT APPLIQUER A TOUTES LES PERSONNES CE QUE L'ÉCRITURE DIT DE L'UNE D'ENTRE ELLES.
19

La Trinité 01 consubstantialité des personnes divines/Saint Augustin
Mais en parlant ainsi, Jésus-Christ n'a point voulu marquer quelque inégalité entre le Verbe de Dieu et l'Esprit-Saint. Il s'est proposé seulement d'avertir ses apôtres que la présence de sa sainte humanité au milieu d'eux, était un obstacle à la venue de cet Esprit consolateur, qui ne s'est point abaissé comme le Fils en prenant la forme d'esclave il devenait donc nécessaire que le Christ, en tant qu'homme, disparût aux regards des apôtres, parce que la vue de son humanité sainte affaiblissait en eux la notion nette et précise de sa divinité. Aussi Jésus-Christ leur disait-il: « Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais à mon Père, parce que mon Père est plus grand que moi (Jn 14, 28)». C'est comme s'il leur eût dit : il faut que je retourne à mon Père; car tandis que je suis corporellement parmi vous, la vue de mon humanité vous fait croire que je suis inférieur au Père. Aussi. parce que vous êtes tout préoccupés des dehors matériels et sensibles que vous apercevez en moi, vous ne pouvez comprendre que comme Dieu je suis égal à mon Père. Tel est également le sens de cette parole : « Ne me touchez point, parce que je ne suis pas encore remonté vers mon Père ( Jn 20, 17) ». Madeleine semblait, en effet; par cette action, ne reconnaître en Jésus-Christ que l'humanité; et c'est pourquoi le divin Sauveur ne voulait pas qu'un coeur qui lui était si dévoué, s'attachât exclusivement à l'extérieur de sa personne. Le mystère de l'Ascension devait au contraire prouver qu'en tant que Dieu il est égal au Père, et que comme Celui-ci il suffit à la béatitude des élus.
19