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Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
2821 Cette demande est portée et exaucée dans la prière de Jésus (cf. Jn 17, 17-20), présente et efficace dans l'Eucharistie; elle porte son fruit dans la vie nouvelle selon les Béatitudes (cf. Mt 5, 13-16; 6, 24; 7, 12-13).
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Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
III. Que ta Volonté soit faite sur la terre comme au ciel
2822 C'est la Volonté de notre Père "que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité" (1Tm 2, 3-4). Il "use de patience, voulant que personne ne périsse" (2P 3, 9; cf. Mt 18, 14). Son commandement, qui résume tous les autres, et qui nous dit toute sa volonté, c'est que "nous nous aimions les uns les autres, comme il nous a aimés" (Jn 13, 34; cf. 1Jn 3; 4; Lc 10, 25-37).
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Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
2823 "Il nous a fait connaître le mystère de sa Volonté, ce dessein bienveillant qu'il avait formé par avance ... ramener toutes choses sous un seul Chef, le Christ ... c'est en lui que nous avons été mis à part, selon le plan préétabli de Celui qui mène toutes choses au gré de sa Volonté". (Ep 1, 9-11). Nous demandons instamment que se réalise pleinement ce Dessein bienveillant, sur la terre comme il l'est déjà dans le ciel.
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Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
2824 C'est dans le Christ, et par sa volonté humaine, que la Volonté du Père a été parfaitement et une fois pour toutes accomplie. Jésus a dit en entrant dans ce monde: "Voici, je viens faire, ô Dieu, ta volonté" (He 10, 7; Ps 40, 7). Jésus seul peut dire: "Je fais toujours ce qui Lui plaît" (Jn 8, 29). Dans la prière de son agonie, il consent totalement à cette Volonté: "Que ne se soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne!" (Lc 22, 42; cf. Jn 4, 34; 5, 30; 6, 38). Voilà pourquoi Jésus "s'est livré pour nos péchés selon la volonté de Dieu" (Ga 1, 4). "C'est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés par l'oblation du Corps de Jésus Christ" (He 10, 10).
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Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
2825 Jésus, "tout Fils qu'il était, apprit, de ce qu'il souffrit, l'obéissance" (He 5, 8). A combien plus forte raison, nous, créatures et pécheurs, devenus en lui enfants d'adoption. Nous demandons à notre Père d'unir notre volonté à celle de son Fils pour accomplir sa Volonté, son Dessein de salut pour la vie du monde. Nous en sommes radicalement impuissants, mais unis à Jésus et avec la puissance de son Esprit Saint, nous pouvons lui remettre notre volonté et décider de choisir ce que son Fils a toujours choisi: faire ce qui plaît au Père (cf. Jn 8, 29):
En adhérant au Christ, nous pouvons devenir un seul esprit avec lui, et par là accomplir sa volonté; de la sorte, elle sera parfaite sur la terre comme au ciel (Origène, or. 26).
Considérez comment Jésus Christ nous apprend à être humbles, en nous faisant voir que notre vertu ne dépend pas de notre seul travail mais de la grâce de Dieu. Il ordonne ici à chaque fidèle qui prie de le faire universellement pour toute la terre. Car il ne dit pas ‘Que ta volonté soit faite' en moi ou en vous, ‘mais sur toute la terre': afin que l'erreur en soit bannie, que la vérité y règne, que le vice y soit détruit, que la vertu y refleurisse, et que la terre ne soit plus différente du ciel (S. Jean Chrysostome, hom. in Mt. 19, 5: PG 57, 280B).
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2826 C'est par la prière que nous pouvons "discerner quelle est la volonté de Dieu" (Rm 12, 2; Ep 5, 17) et obtenir "la constance pour l'accomplir" (He 10, 36). Jésus nous apprend que l'on entre dans le Royaume des cieux, non par des paroles, mais "en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux" (Mt 7, 21).
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2827 "Si quelqu'un fait la volonté de Dieu, celui-là Dieu l'exauce" (Jn 9, 31; cf. 1Jn 5, 14). Telle est la puissance de la prière de l'Église dans le Nom de son Seigneur, surtout dans l'Eucharistie; elle est communion d'intercession avec la Toute Sainte Mère de Dieu (cf. Lc 1, 38. 49) et de tous les saints qui ont été "agréables" au Seigneur pour n'avoir voulu que sa Volonté:
Nous pouvons encore, sans blesser la vérité, traduire ces paroles: ‘Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel' par celles-ci: dans l'Église comme dans notre Seigneur Jésus Christ; dans l'Epouse qui lui a été fiancée, comme dans l'Epoux qui a accompli la volonté du Père (S. Augustin, serm. Dom. 2, 6, 24: PL 34, 1279).
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Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
IV. Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour
2828 "Donne-nous": elle est belle la confiance des enfants qui attendent tout de leur Père. "Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes" (Mt 5, 45) et il donne à tous les vivants "en son temps leur nourriture" (Ps 104, 27). Jésus nous apprend cette demande: elle glorifie en effet notre Père parce qu'elle reconnaît combien il est Bon au-delà de toute bonté.
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2829 "Donne-nous" est encore l'expression de l'Alliance: nous sommes à Lui et il est à nous, pour nous. Mais ce "nous" le reconnaît aussi comme le Père de tous les hommes et nous le prions pour eux tous, en solidarité avec leurs besoins et leurs souffrances.
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2830 "Notre pain". Le Père, qui nous donne la vie, ne peut pas ne pas nous donner la nourriture nécessaire à la vie, tous les biens "convenables", matériels et spirituels. Dans le Sermon sur la montagne, Jésus insiste sur cette confiance filiale qui coopère à la Providence de notre Père (cf. Mt 6, 25-34). Il ne nous engage à aucune passivité (cf. 2Th 3, 6-13) mais veut nous libérer de toute inquiétude entretenue et de toute préoccupation. Tel est l'abandon filial des enfants de Dieu:
A ceux qui cherchent le Royaume et la justice de Dieu, il promet de donner tout par surcroît. Tout en effet appartient à Dieu: à celui qui possède Dieu, rien ne manque, si lui-même ne manque pas à Dieu (S. Cyprien, Dom. orat. 21: PL 4, 534A).
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Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
2831Mais la présence de ceux qui ont faim par manque de pain révèle une autre profondeur de cette demande. Le drame de la faim dans le monde appelle les chrétiens qui prient en vérité à une responsabilité effective envers leurs frères, tant dans leurs comportements personnels que dans leur solidarité avec la famille humaine. Cette demande de la Prière du Seigneur ne peut être isolée des paraboles du pauvre Lazare (cf. Lc 16, 19-31) et du jugement dernier (cf. Mt 25, 31-46).
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2832Comme le levain dans la pâte, la nouveauté du Royaume doit soulever la terre par l'Esprit du Christ (cf. AA 5). Elle doit se manifester par l'instauration de la justice dans les relations personnelles et sociales, économiques et internationales, sans jamais oublier qu'il n'y a pas de structure juste sans des humains qui veulent être justes.
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Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
2833 Il s'agit de "notre" pain, "un" pour "plusieurs". La pauvreté des Béatitudes est la vertu du partage: elle appelle à communiquer et à partager les biens matériels et spirituels, non par contrainte mais par amour, pour que l'abondance des uns remédie aux besoins des autres (cf. 2Co 8, 1-15).
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Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
2834 "Prie et travaille" (cf. S. Benoît, reg. 20; 48). "Priez comme si tout dépendait de Dieu et travaillez comme si tout dépendait de vous" (Attribué à Ignace de Loyola; cf. Pierre de Ribadeneyra, Tractatus de modo gubernandi Sancti Ignatii 6, 14). Ayant fait notre travail, la nourriture reste un don de notre Père; il est juste de la Lui demander et de Lui en rendre grâces pour cela même. C'est le sens de la bénédiction de la table dans une famille chrétienne.
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2835 Cette demande, et la responsabilité qu'elle engage, valent encore pour une autre faim dont les hommes dépérissent: "L'homme ne vit pas seulement de pain mais de tout ce qui sort de la bouche de Dieu" (Dt 8, 3; Mt 4, 4), c'est-à-dire sa Parole et son Souffle. Les chrétiens doivent mobiliser tout leurs efforts pour "annoncer l'Evangile aux pauvres". Il y a une faim sur la terre, "non pas une faim de pain ni une soif d'eau, mais d'entendre la Parole de Dieu" (Am 8, 11). C'est pourquoi le sens spécifiquement chrétien de cette quatrième demande concerne le Pain de Vie: la Parole de Dieu à accueillir dans la foi, le Corps du Christ reçu dans l'Eucharistie (cf. Jn 6, 26-58).
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2836 "Aujourd'hui" est aussi une expression de confiance. Le Seigneur nous l'apprend (cf. Mt 6, 34; Ex 16, 19); notre présomption ne pouvait l'inventer. Puisqu'il s'agit surtout de sa Parole et du Corps de son Fils, cet "aujourd'hui" n'est pas seulement celui de notre temps mortel: il est l'Aujourd'hui de Dieu:
Si tu reçois le pain chaque jour, chaque jour pour toi c'est aujourd'hui. Si le Christ est à toi aujourd'hui, tous les jours il ressuscite pour toi. Comment cela? ‘Tu es mon Fils, moi, aujourd'hui je t'engendre' (Ps 2, 7). Aujourd'hui, c'est-à-dire: quand le Christ ressuscite (S. Ambroise, sacr. 5, 26: PL 16, 453A).
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2837 "De ce jour". Ce mot, épiousios, n'a pas d'autre emploi dans le Nouveau Testament. Pris dans un sens temporel, il est une reprise pédagogique de "aujourd'hui" (cf. Ex 16, 19-21) pour nous confirmer dans une confiance "sans réserve". Pris au sens qualitatif, il signifie le nécessaire à la vie, et plus largement tout bien suffisant pour la subsistance (cf. 1Tm 6, 8). Pris à la lettre (épiousios: "sur-essentiel"), il désigne directement le Pain de Vie, le Corps du Christ, "remède d'immortalité" (S. Ignace d'Antioche) sans lequel nous n'avons pas la Vie en nous (cf. Jn 6, 53-56). Enfin, lié au précédent, le sens céleste est évident: "ce Jour" est celui du Seigneur, celui du Festin du Royaume, anticipé dans l'Eucharistie qui est déjà l'avant-goût du Royaume qui vient. C'est pourquoi il convient que la Liturgie eucharistique soit célébrée "chaque jour".
L'Eucharistie est notre pain quotidien. La vertu propre à ce divin aliment est une force d'union: elle nous unit au Corps du Sauveur et fait de nous ses membres afin que nous devenions ce que nous recevons ... Ce pain quotidien est encore dans les lectures que vous entendez chaque jour à l'Église, dans les hymnes que l'on chante et que vous chantez. Tout cela est nécessaire à notre pèlerinage (S. Augustin, serm. 57, 7, 7: PL 38, 389).
Le Père du ciel nous exhorte à demander comme des enfants du ciel, le Pain du ciel. (cf. Jn 6, 51). Le Christ "lui-même est le pain qui, semé dans la Vierge, levé dans la chair, pétri dans la Passion, cuit dans la fournaise du sépulcre, mis en réserve dans l'Église, apporté aux autels, fournit chaque jour aux fidèles une nourriture céleste" (S. Pierre Chrysologue, serm. 71: PL 52, 402D).
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V. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés
2838 Cette demande est étonnante. Si elle ne comportait que le premier membre de phrase – "Pardonne-nous nos offenses" – elle pourrait être incluse, implicitement, dans les trois premières demandes de la Prière du Seigneur, puisque le Sacrifice du Christ est "pour la rémission des péchés". Mais, selon un second membre de phrase, notre demande ne sera exaucée que si nous avons d'abord répondu à une exigence. Notre demande est tournée vers le futur, notre réponse doit l'avoir précédée; un mot les relie: "comme".
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Pardonne-nous nos offenses ...
2839 Dans une confiance audacieuse, nous avons commencé à prier notre Père. En le suppliant que son Nom soit sanctifié, nous lui avons demandé d'être toujours plus sanctifiés. Mais, bien que revêtus de la robe baptismale, nous ne cessons de pécher, de nous détourner de Dieu. Maintenant, dans cette nouvelle demande, nous revenons à lui, comme l'enfant prodigue (cf. Lc 15, 11-32), et nous nous reconnaissons pécheurs, devant lui, comme le publicain (cf. Lc 18, 13). Notre demande commence par une "confession" où nous confessons en même temps notre misère et sa Miséricorde. Notre espérance est ferme, puisque, dans son Fils, ‘'nous avons la rédemption, la rémission de nos péchés'' (Col 1, 14; Ep 1, 7). Le signe efficace et indubitable de son pardon, nous le trouvons dans les sacrements de son Église (cf. Mt 26, 28; Jn 20, 23).
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2840 Or, et c'est redoutable, ce flot de miséricorde ne peut pénétrer notre cœur tant que nous n'avons pas pardonné à ceux qui nous ont offensés. L'Amour, comme le Corps du Christ, est indivisible: nous ne pouvons pas aimer le Dieu que nous ne voyons pas si nous n'aimons pas le frère, la sœur, que nous voyons (cf. 1Jn 4, 20). Dans le refus de pardonner à nos frères et sœurs, notre cœur se referme, sa dureté le rend imperméable à l'amour miséricordieux du Père; dans la confession de notre péché, notre cœur est ouvert à sa grâce.
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2841 Cette demande est si importante qu'elle est la seule sur laquelle le Seigneur revient et qu'il développe dans le sermon sur la montagne (cf. Mt 6, 14-15; 5, 23-24; Mc 11, 25). Cette exigence cruciale du mystère de l'Alliance est impossible pour l'homme. Mais "tout est possible à Dieu".
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... comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés
2842 Ce "comme" n'est pas unique dans l'enseignement de Jésus: "Vous serez parfaits ‘comme' votre Père céleste est parfait" (Mt 5, 48); "Montrez-vous miséricordieux ‘comme' votre Père est miséricordieux" (Lc 6, 36); "Je vous donne un commandement nouveau: aimez-vous les uns les autres ‘comme' je vous ai aimés" (Jn 13, 34). Observer le commandement du Seigneur est impossible s'il s'agit d'imiter de l'extérieur le modèle divin. Il s'agit d'une participation vitale et venant "du fond du cœur", à la Sainteté, à la Miséricorde, à l'Amour de notre Dieu. Seul l'Esprit qui est "notre Vie" (Ga 5, 25) peut faire "nôtres" les mêmes sentiments qui furent dans le Christ Jésus (cf. Ph 2, 1. 5). Alors l'unité du pardon devient possible, "nous pardonnant mutuellement ‘comme' Dieu nous a pardonné dans le Christ" (Ep 4, 32).
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Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
2843 Ainsi prennent vie les paroles du Seigneur sur le pardon, cet Amour qui aime jusqu'à l'extrême de l'amour (cf. Jn 13, 1). La parabole du serviteur impitoyable, qui couronne l'enseignement du Seigneur sur la communion ecclésiale (cf. Mt 18, 23-35), s'achève sur cette parole: "C'est ainsi que vous traitera mon Père céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur". C'est là, en effet, "au fond du cœur" que tout se noue et se dénoue. Il n'est pas en notre pouvoir de ne plus sentir et d'oublier l'offense; mais le cœur qui s'offre à l'Esprit Saint retourne la blessure en compassion et purifie la mémoire en transformant l'offense en intercession.
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Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
2844 La prière chrétienne va jusqu'au pardon des ennemis (cf. Mt 5, 43-44). Elle transfigure le disciple en le configurant à son Maître. Le pardon est un sommet de la prière chrétienne; le don de la prière ne peut être reçu que dans un cœur accordé à la compassion divine. Le pardon témoigne aussi que, dans notre monde, l'amour est plus fort que le péché. Les martyrs, d'hier et d'aujourd'hui, portent ce témoignage de Jésus. Le pardon est la condition fondamentale de la Réconciliation (cf. 2Co 5, 18-21), des enfants de Dieu avec leur Père et des hommes entre eux (cf. Jean-Paul II, DM 14).
2844

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2845 Il n'y a ni limite ni mesure à ce pardon essentiellement divin (cf. Mt 18, 21-22; Lc 17, 3-4). S'il s'agit d'offenses (de "péchés" selon Lc 11, 4 ou de "dettes" selon Mt 6, 12), en fait nous sommes toujours débiteurs: "N'ayez de dettes envers personne, sinon celle de l'amour mutuel" (Rm 13, 8). La Communion de la Trinité Sainte est la source et le critère de la vérité de toute relation (cf. 1Jn 3, 19-24). Elle est vécue dans la prière, surtout dans l'Eucharistie (cf. Mt 5, 23-24):
Dieu n'accepte pas le sacrifice des fauteurs de désunion, il les renvoie de l'autel pour que d'abord ils se réconcilient avec leurs frères: Dieu veut être pacifié avec des prières de paix. La plus belle obligation pour Dieu est notre paix, notre concorde, l'unité dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit de tout le peuple fidèle (S. Cyprien, Dom. orat. 23: PL 4, 535C-536A).
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VI. Ne nous soumets pas à la tentation
2846 Cette demande atteint la racine de la précédente, car nos péchés sont les fruits du consentement à la tentation. Nous demandons à notre Père de ne pas nous y "soumettre". Traduire en un seul mot le terme grec est difficile: il signifie "ne permets pas d'entrer dans" (cf. Mt 26, 41), "ne nous laisse pas succomber à la tentation". "Dieu n'éprouve pas le mal, il n'éprouve non plus personne" (Jc 1, 13), il veut au contraire nous en libérer. Nous lui demandons de ne pas nous laisser prendre le chemin qui conduit au péché. Nous sommes engagés dans le combat "entre la chair et l'Esprit". Cette demande implore l'Esprit de discernement et de force.
2846

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2847 L'Esprit Saint nous fait discerner entre l'épreuve, nécessaire à la croissance de l'homme intérieur (cf. Lc 8, 13-15; Ac 14, 22; 2Tm 3, 12) en vue d'une "vertu éprouvée" (Rm 5, 3-5), et la tentation, qui conduit au péché et à la mort (cf. Jc 1, 14-15). Nous devons aussi discerner entre "être tenté" et "consentir" à la tentation. Enfin, le discernement démasque le mensonge de la tentation: apparemment, son objet est "bon, séduisant à voir, désirable" (Gn 3, 6), alors que, en réalité, son fruit est la mort.
Dieu ne veut pas imposer le bien, il veut des être libres ... A quelque chose tentation est bonne. Tous, sauf Dieu, ignorent ce que notre âme a reçu de Dieu, même nous. Mais la tentation le manifeste, pour nous apprendre à nous connaître, et par là, nous découvrir notre misère, et nous obliger à rendre grâce pour les biens que la tentation nous a manifestés (Origène, or. 29).
2847

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2848 "Ne pas entrer dans la tentation" implique une décision du cœur: "Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur ... Nul ne peut servir deux maîtres" (Mt 6, 21. 24). "Puisque l'Esprit est notre vie, que l'Esprit nous fasse aussi agir" (Ga 5, 25). Dans ce "consentement" à l'Esprit Saint le Père nous donne la force. "Aucune tentation ne vous est survenue, qui passât la mesure humaine. Dieu est fidèle; il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces. Avec la tentation, il vous donnera le moyen d'en sortir et la force de la supporter" (1Co 10, 13).
2848

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2849 Or un tel combat et une telle victoire ne sont possibles que dans la prière. C'est par sa prière que Jésus est vainqueur du Tentateur, dès le début (cf. Mt 4, 1-11) et dans l'ultime combat de son agonie (cf. Mt 26, 36-44). C'est à son combat et à son agonie que le Christ nous unit dans cette demande à notre Père. La vigilance du cœur est rappelée avec insistance (cf. Mc 13, 9. 23. 33-37; 14, 38; Lc 12, 35-40) en communion à la sienne. La vigilance est "garde du cœur" et Jésus demande au Père de "nous garder en son Nom" (Jn 17, 11). L'Esprit Saint cherche à nous éveiller sans cesse à cette vigilance (cf. 1Co 16, 13; Col 4, 2; 1Th 5, 6; 1P 5, 8). Cette demande prend tout son sens dramatique par rapport à la tentation finale de notre combat sur terre; elle demande la persévérance finale. "Je viens comme un voleur: heureux celui qui veille!" (Ap 16, 15).
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VII. Mais délivre-nous du Mal
2850 La dernière demande à notre Père est aussi portée dans la prière de Jésus: "Je ne te prie pas de les retirer du monde mais de les garder du Mauvais" (Jn 17, 15). Elle nous concerne, chacun personnellement, mais c'est toujours "nous" qui prions, en communion avec toute l'Église et pour la délivrance de toute la famille humaine. La Prière du Seigneur ne cesse pas de nous ouvrir aux dimensions de l'Economie du salut. Notre interdépendance dans le drame du péché et de la mort est retournée en solidarité dans le Corps du Christ, en "communion des saints" (cf. RP 16).
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