Livre de la Genèse
15,8 Il dit: « Adonaï ! En quoi saurai-je que j'en hériterai ? » ( ) 15,9 Il lui dit: « Prends pour moi une génisse triennale, un caprin triennal, un bélier triennal, une tourterelle et un oisillon. » ( ) 15,10 Il les prend tous, les sectionne au milieu et donne à chaque section l'abord de sa compagne. Mais l'oiseau, il ne l'a pas sectionné. ( ) 15,11 L'aigle descend sur les cadavres. Abrâm les renvoie. ( ) 15,12 Et c'est au soleil de décliner: une torpeur est tombée sur Abrâm. Et voici l'effroi: une grande ténèbre tombe sur lui. ( )

15,13 Il dit à Abrâm: « Tu le sauras, tu le sauras: oui, ta semence résidera sur une terre non-leur. Ils les asserviront, ils les violenteront quatre cents ans.


4995 La Haggada, Rivon Krygier sur verset 2020-05-08: L'évaluation de la durée du séjour en Egypte à partir des différents versets bibliques est complexe: 400 ans ici, 430 en Ex 12,40 et 4 générations en Gn 15,16 juste après... La durée indiquée ici, dans la promesse, ne peut courir qu'à partir du moment où la promesse commence à s'accomplir, soit avec la naissance d'Isaac, qui interviendra 30 ans plus tard selon les sources rabbiniques - la Genèse n'en fait pas mention. Cela permet de concilier 430 ans et 400 ans. Toutefois, Gn 12,4 indique qu'Abraham est parti de Haran à 75 ans et Gn 21,5 que c'est à l'âge de 100 ans qu'il a donné naissance à Isaac... Dans la mesure où la prophétie est adressée à Abraham alors qu'il est déjà en terre de Canaan, l'écart entre la promesse et la naissance d'Isaac ne peut dépasser 25 ans... Par ailleurs, le présent verset ne cite pas l'Egypte. La durée de 400 ans peut donc être considérée comme englobant les périodes où les générations entre Isaac et l'entrée en Egypte se sont succédées: Isaac a 60 ans à la naissance de Jacob, qui en a lui-même 130 lorsqu'il descend en Egypte. Il y aurait donc 190 ans avant l'entrée en Egypte. Les pérégrinations comme étrangers en Canaan avant même l'installation de Jacob en Egypte valent déjà pour exil: Dieu a diminué la durée effective de l'exil à l'encontre de Sa propre annonce ! Ce sont ces calculs qui sous-tendent le propos de la Haggada selon lequel - le Saint béni soit-Il a établi/calculé le terme (de l'exil) -. Ce calcul est en réalité une réévaluation après abattements. le compte est un décompte, une fréduction de peine, de 400 à 210 ans. Ce débat a été nourri au moyen-âge notamment. Au final, les rabbins s'accordent à considérer que le séjour effectif en Egypte a bien été moindre que les 400 ans annoncés. La réflexion essentielle est celle de la justification de cette réduction de peine, expression de la mansuétude divine et reconnaissance de la possibilité d'un certain repentir (techouva) de l'homme et la prise en compte de son mérite, ses efforts et son désir de renouement. Voir aussi les interprétations du Cantique des cantiques Ct 2,8. Au final, selon le Pirke de Rabbi Eliezer nous avons: De la promesse à la naissance d'Isaac: 30 ans. De celle-ci à la naissance d'Ephraïm et Manassé 185 ans, de celle-ci à l'entrée de Jacob en Egypte: 5 ans, puis 210 ans à la sortie d'Egypte. Le total de la promesse à la sortie d'Egypte est donc de 430 ans. le séjour en Egypte proprement dit est de 210 ans à partir de l'entrée de Jacob ou de 215 ans à partir de la naissance d'Ephraïm et Manassé. Pour le Seder ôlam Rabba, à l'origine de ces divers calculs sur les 210 ans en egypte, il faut compter 116 ans de servitude (de la mort de Levi et le règne d'un nouveau Pharaon) et 87 de véritable oppression (âge de Myriam lors de la sortie d'egypte).

341 Saint Augustin sur verset 2004-07-26: Quant à ces paroles de Dieu à Abraham: «Sachez que votre postérité demeurera parmi des étrangers qui la persécuteront et la tiendront captive l'espace de quatre cents ans», cela s'entend sans difficulté du peuple juif qui devait être captif en Egypte. Ce n'est pas néanmoins que sa captivité ait duré quatre cents ans, mais elle devait arriver dans cet espace de temps; de même que l'Ecriture dit de Tharé, père d'Abraham, que tout le temps de sa vie à Charra fut de deux cent cinq ans, non qu'il ait passé toute sa vie en ce lieu, mais parce qu'il y acheva le reste de ses jours. Au reste, l'Ecriture dit quatre cents ans pour faire un compte rond, car il y en a un peu plus, soit qu'on les prenne du temps que cette promesse fut faite à Abraham, ou du temps de la naissance d'Isaac. Ainsi que nous l'avons déjà dit, depuis la soixante-quinzième année de la vie d'Abraham que la première promesse lui fut faite, jusqu'à la sortie d'Egypte, on compte quatre cent trente ans, dont l'Apôtre parle ainsi: «Ce que je veux dire, c'est que Dieu ayant contracté une alliance avec Abraham, la loi, qui n'a été donnée que quatre cents ans après, ne l'a pu rendre nulle, ni anéantir la promesse faite à ce patriarche » (Ga 3,17). L'Ecriture a donc fort bien pu appeler ici quatre cents ans ces quatre cent trente ans; outre que depuis la première promesse faite à Abraham jusqu'à celle-ci, cinq années s'étaient déjà écoulées, et vingt-cinq jusqu'à la naissance d'Isaac

2246 Bible des peuples sur verset 2018-11-17: L’auteur a placé dans cette manifestation divine une annonce de l’Exode. C’est qu’en réalité l’expérience de l’Exode était nécessaire pour que l’alliance de Dieu avec Abraham devienne l’alliance de Dieu avec Israël. Grâce à la libération de l’Exode Israël a découvert que son identité ne dépendait pas d’abord de l’unité de langue ou de territoire ou de gouvernement, il était le peuple avec lequel Dieu avait fait une alliance.

( Ex 12,40 , Ac 7,6 )
15,14 Mais la nation qu'ils serviront, moi-même je la jugerai aussi. Ensuite, ils sortiront avec un grand acquis. ( ) 15,15 Et toi tu viendras vers tes pères, en paix. Tu seras enseveli en bonne sénescence. ( ) 15,16 Le quatrième cycle, ils retourneront ici: oui, jusque-là le tort de l'Emori ne sera pas parfait. » ( ) 15,17 Et c'est au déclin du soleil: c'est l'opacité. Et voici un four de fumée, une torche de feu qui passaient entre ces coupures. ( ) 15,18 Ce jour-là, IHVH-Adonaï tranche avec Abrâm un pacte pour dire: « À ta semence, j'ai donné cette terre, du fleuve de Misraîm au grand fleuve, le fleuve Perat: le Qéini, le Qenizi, le Qadmoni, le Hiti, le Perizi, les Rephaîm, l'Emori, le Kena‘ani, le Guirgashi, le Ieboussi ». ( )



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