Lecture d'un commentaire (341)


Gn 15,13

Commentaire: Quant à ces paroles de Dieu à Abraham: «Sachez que votre postérité demeurera parmi des étrangers qui la persécuteront et la tiendront captive l'espace de quatre cents ans», cela s'entend sans difficulté du peuple juif qui devait être captif en Egypte. Ce n'est pas néanmoins que sa captivité ait duré quatre cents ans, mais elle devait arriver dans cet espace de temps; de même que l'Ecriture dit de Tharé, père d'Abraham, que tout le temps de sa vie à Charra fut de deux cent cinq ans, non qu'il ait passé toute sa vie en ce lieu, mais parce qu'il y acheva le reste de ses jours. Au reste, l'Ecriture dit quatre cents ans pour faire un compte rond, car il y en a un peu plus, soit qu'on les prenne du temps que cette promesse fut faite à Abraham, ou du temps de la naissance d'Isaac. Ainsi que nous l'avons déjà dit, depuis la soixante-quinzième année de la vie d'Abraham que la première promesse lui fut faite, jusqu'à la sortie d'Egypte, on compte quatre cent trente ans, dont l'Apôtre parle ainsi: «Ce que je veux dire, c'est que Dieu ayant contracté une alliance avec Abraham, la loi, qui n'a été donnée que quatre cents ans après, ne l'a pu rendre nulle, ni anéantir la promesse faite à ce patriarche » (Ga 3,17). L'Ecriture a donc fort bien pu appeler ici quatre cents ans ces quatre cent trente ans; outre que depuis la première promesse faite à Abraham jusqu'à celle-ci, cinq années s'étaient déjà écoulées, et vingt-cinq jusqu'à la naissance d'Isaac


Source: Saint Augustin