Epitre aux Romains de Paul
8,15 Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions « Abba ! », c’est-à-dire : Père ! ( ) 8,16 C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. ( Ep 2,10 , ) 8,17 Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers : héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ, si du moins nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire. ( ) 8,18 J’estime, en effet, qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire qui va être révélée pour nous. ( ) 8,19 En effet, la création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu. ( 1Jn 3,1 , )

8,20 Car la création a été soumise au pouvoir du néant, non pas de son plein gré, mais à cause de celui qui l’a livrée à ce pouvoir. Pourtant, elle a gardé l’espérance


4499 Bible des peuples sur verset 2019-01-05: LA CRÉATION À LA RECHERCHE DU SENS
Le monde créé n’est reflet de Dieu que jusqu’à un certain point. Dès qu’on porte son attention sur nos rapports avec cette nature, on y découvre bien des contradictions et des tragédies, ne serait-ce que la souffrance animale. Si nous avons quelque conscience du procédé évolutif qui embrasse toute l’histoire de l’univers, il est difficile de ne pas nous convaincre que toute cette aventure avec ses gâchis incalculables est à la recherche de son sens. Et Paul dit : le sens ne se découvrira que lorsque les enfants de Dieu auront atteint la Gloire qui les attend. Ici nous sommes sur un terrain bien distinct de celui des écologistes. Même si nous partageons leur conviction que la planète est une richesse que nous devons sauvegarder tout autant que nous l’exploitons, même si nous reconnaissons avec eux le respect que mérite la vie sous toutes ses formes, nous avons une vision de l’avenir que la science ne peut pas donner. Il y a avant tout le destin de l’homme et sa dignité. Un chrétien aura du mal à partager la sentimentalité maladive des nations décadentes qui adorent les animaux et leur offrent des repas choisis pendant que des millions de jeunes sont sans travail, et qui se refuse à piquer les chiens errants mais multiplie les avortements. Il y a plus. Ici, c’est toute la création qui a perdu son sens du fait de la faute originelle (la faute des esprits cosmiques avant celle des hommes : 8.20), et elle ne le retrouvera pas tant que l’humanité ne sera pas passée tout entière dans la Gloire de Dieu. Car notre entrée dans l’éternité n’est pas une affaire d’âmes sauvées : un supplément d’esprit va désormais réordonner la création, avec l’humanité au centre, puisque c’est là que se situe maintenant le Fils de Dieu fait homme. C’est en lui que la face temporelle de l’univers rejoint sa racine éternelle. Si la création ne peut rien faire de valable. Le texte original dit : “a été soumise à la vanité (à ce qui ne tient pas)”. Cela vient de celui qui lui a imposé ce destin. Il ne s’agit probablement pas du démon qui aurait détruit la création, ni de l’homme qui en aurait pris à son aise avec l’écologie, mais de Dieu qui ordonne selon la même sagesse l’homme et sa rédemption, et la nature avec sa future transfiguration. De là tous les signes que nous découvrons d’une pression interne et d’une poussée constante vers un plus-être, aussi bien dans l’alchimie cosmique que dans l’évolution des êtres vivants.

4496 Bible des peuples sur verset 2019-01-05: Celui qui lui a imposé ce destin. Est-ce Dieu, ou l’homme ? Ici cela ne change guère le sens. Paul nous montre que le péché a détruit l’ordre de la nature : quelques textes de l’Ancien Testament montraient la nature solidaire du péché des hommes (Jérémie 14 ; Jonas 3.7 et 4.11.) Il est certain que l’humanité s’est développée dans l’agressivité et la violence : de là la domination des femmes par les hommes, et l’esprit masculin belliqueux. De là le développement d’une science toute de conquête : le péché d’Adam n’était-il pas de vouloir prendre de force la connaissance et le bonheur ? La Bible observe que les progrès de la société entraînent habituellement exploitation et servitude. Les découvertes scientifiques ont été utilisées pour détruire des millions de vies, et les progrès du monde libéral maintiennent dans la marginalité plus de misérables qu’il n’y a de gens à l’aise. La science moderne a montré justement que l’homme est le sommet où tendait tout le courant de la vie. Mais il ne fallait pas oublier qu’il est frère et solidaire de tout ce qui vit. La Bible ne nous invite pas à rêver d’une nature ramenée à l’état d’un paradis terrestre dont pourraient jouir quelques riches. Elle ne demande pas de regarder les animaux comme des personnes ayant des droits. L’amour vrai respecte l’ordre de la création : l’ “amour des bêtes” sera toujours peu de chose à côté de l’amour responsable qui sait accepter et communier avec des personnes libres ayant comme nous vocation d’enfants de Dieu. La nature toute entière a été remise à l’homme pour qu’il la ramène à Dieu, pour qu’il l’utilise et qu’elle l’aide à devenir lui-même une offrande à Dieu (Romains 12.1 et 15.7). C’est là le sens des sacrifices d’animaux dans l’Ancien Testament. La réflexion naissante du monde actuel sur les responsabilités de l’homme envers la création nous ouvre les yeux sur un aspect du péché, mais aussi elle nous oblige à nous demander où va notre histoire.

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8,21 d’être, elle aussi, libérée de l’esclavage de la dégradation, pour connaître la liberté de la gloire donnée aux enfants de Dieu. ( ) 8,22 Nous le savons bien, la création tout entière gémit, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore. ( ) 8,23 Et elle n’est pas seule. Nous aussi, en nous-mêmes, nous gémissons ; nous avons commencé à recevoir l’Esprit Saint, mais nous attendons notre adoption et la rédemption de notre corps. ( ) 8,24 Car nous avons été sauvés, mais c’est en espérance ; voir ce qu’on espère, ce n’est plus espérer : ce que l’on voit, comment peut-on l’espérer encore ? ( ) 8,25 Mais nous, qui espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance. ( )



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