Lecture d'un commentaire (4496)


Rm 8,20

Commentaire: Celui qui lui a imposé ce destin. Est-ce Dieu, ou l’homme ? Ici cela ne change guère le sens. Paul nous montre que le péché a détruit l’ordre de la nature : quelques textes de l’Ancien Testament montraient la nature solidaire du péché des hommes (Jérémie 14 ; Jonas 3.7 et 4.11.) Il est certain que l’humanité s’est développée dans l’agressivité et la violence : de là la domination des femmes par les hommes, et l’esprit masculin belliqueux. De là le développement d’une science toute de conquête : le péché d’Adam n’était-il pas de vouloir prendre de force la connaissance et le bonheur ? La Bible observe que les progrès de la société entraînent habituellement exploitation et servitude. Les découvertes scientifiques ont été utilisées pour détruire des millions de vies, et les progrès du monde libéral maintiennent dans la marginalité plus de misérables qu’il n’y a de gens à l’aise. La science moderne a montré justement que l’homme est le sommet où tendait tout le courant de la vie. Mais il ne fallait pas oublier qu’il est frère et solidaire de tout ce qui vit. La Bible ne nous invite pas à rêver d’une nature ramenée à l’état d’un paradis terrestre dont pourraient jouir quelques riches. Elle ne demande pas de regarder les animaux comme des personnes ayant des droits. L’amour vrai respecte l’ordre de la création : l’ “amour des bêtes” sera toujours peu de chose à côté de l’amour responsable qui sait accepter et communier avec des personnes libres ayant comme nous vocation d’enfants de Dieu. La nature toute entière a été remise à l’homme pour qu’il la ramène à Dieu, pour qu’il l’utilise et qu’elle l’aide à devenir lui-même une offrande à Dieu (Romains 12.1 et 15.7). C’est là le sens des sacrifices d’animaux dans l’Ancien Testament. La réflexion naissante du monde actuel sur les responsabilités de l’homme envers la création nous ouvre les yeux sur un aspect du péché, mais aussi elle nous oblige à nous demander où va notre histoire.


Source: Bible des peuples