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Rm 8,20

Commentaire: LA CRÉATION À LA RECHERCHE DU SENS
Le monde créé n’est reflet de Dieu que jusqu’à un certain point. Dès qu’on porte son attention sur nos rapports avec cette nature, on y découvre bien des contradictions et des tragédies, ne serait-ce que la souffrance animale. Si nous avons quelque conscience du procédé évolutif qui embrasse toute l’histoire de l’univers, il est difficile de ne pas nous convaincre que toute cette aventure avec ses gâchis incalculables est à la recherche de son sens. Et Paul dit : le sens ne se découvrira que lorsque les enfants de Dieu auront atteint la Gloire qui les attend. Ici nous sommes sur un terrain bien distinct de celui des écologistes. Même si nous partageons leur conviction que la planète est une richesse que nous devons sauvegarder tout autant que nous l’exploitons, même si nous reconnaissons avec eux le respect que mérite la vie sous toutes ses formes, nous avons une vision de l’avenir que la science ne peut pas donner. Il y a avant tout le destin de l’homme et sa dignité. Un chrétien aura du mal à partager la sentimentalité maladive des nations décadentes qui adorent les animaux et leur offrent des repas choisis pendant que des millions de jeunes sont sans travail, et qui se refuse à piquer les chiens errants mais multiplie les avortements. Il y a plus. Ici, c’est toute la création qui a perdu son sens du fait de la faute originelle (la faute des esprits cosmiques avant celle des hommes : 8.20), et elle ne le retrouvera pas tant que l’humanité ne sera pas passée tout entière dans la Gloire de Dieu. Car notre entrée dans l’éternité n’est pas une affaire d’âmes sauvées : un supplément d’esprit va désormais réordonner la création, avec l’humanité au centre, puisque c’est là que se situe maintenant le Fils de Dieu fait homme. C’est en lui que la face temporelle de l’univers rejoint sa racine éternelle. Si la création ne peut rien faire de valable. Le texte original dit : “a été soumise à la vanité (à ce qui ne tient pas)”. Cela vient de celui qui lui a imposé ce destin. Il ne s’agit probablement pas du démon qui aurait détruit la création, ni de l’homme qui en aurait pris à son aise avec l’écologie, mais de Dieu qui ordonne selon la même sagesse l’homme et sa rédemption, et la nature avec sa future transfiguration. De là tous les signes que nous découvrons d’une pression interne et d’une poussée constante vers un plus-être, aussi bien dans l’alchimie cosmique que dans l’évolution des êtres vivants.


Source: Bible des peuples