Livre de l'Ecclésiaste
12,10 L'Ecclésiaste s'est efforcé de trouver des paroles agréables; et ce qui a été écrit avec droiture, ce sont des paroles de vérité. ( ) 12,11 Les paroles des sages sont comme des aiguillons; et, rassemblées en un recueil, elles sont comme des clous plantés, données par un seul maître. ( ) 12,12 Du reste, mon fils, tire instruction de ces choses; on ne finirait pas, si l'on voulait faire un grand nombre de livres, et beaucoup d'étude est une fatigue pour le corps. ( ) 12,13 Écoutons la fin du discours: Crains Dieu et observe ses commandements. C'est là ce que doit faire tout homme. ( ) 12,14 Car Dieu amènera toute oeuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, soit mal. ( )
Cantique des Cantiques

1,1 Cantique des cantiques, de Salomon.


4882 Chouraqui sur verset 2019-03-31: Hamesh Meguilot, Cinq volumes, ce titre désigne les cinq textes les plus brefs de l’ensemble des Écrits: Poème des Poèmes, Rout, Quoi ?, Qohèlèt, Èstér.
Ces volumes - tant en raison de leur contenu que de leur brièveté - sont d’un usage constant dans la liturgie synagogale, d’où leur groupement en un seul livre suivant une tradition tardive. Ni les sources anciennes, ni les LXX, ni le Talmud, ni les midrashîm ne rapprochent ces textes des Écrits. Le nom de meguila, « volume », est employé dans ces sources anciennes pour désigner le volume d’Èstér qui était lu publiquement avant la destruction du Temple. Beaucoup plus tard, les cinq meguilot sont regroupées comme nous le faisons ici, c’est-à-dire dans un ordre litturgique, celui de leur lecture tout au long de l’année.

2316 Bible des peuples sur verset 2018-11-18: LE CANTIQUE EN TERRE CHRÉTIENNE En chrétienté, ce furent les moines qui s’emparèrent du Cantique. Eux, qui renonçaient à l’amour humain, passaient à pieds joints sur les expressions de l’amour sensuel qui remplissent bien des paragraphes ; ils allaient droit à ce qui avait été en fait une expérience spirituelle. Ce langage les aidait à sentir à quel point la relation d’amour avec l’Unique peut être réelle, enivrante, dévorante. De fait ils allaient rendre au peuple chrétien le bien dont ils s’étaient emparés. Au douzième siècle en Europe, en France tout spécialement, apparurent les premiers signes d’une reconnaissance de l’amour, bien ignoré durant les siècles barbares. C’est alors que l’expérience spirituelle de quelques grands moines et ermites fut décisive. Le Cantique, relu et commenté par eux fut déterminant dans la prise de conscience du mystère de l’amour. Les chants et récits d’amour, souvent obscènes et grossiers, cédèrent la place peu à peu à une “littérature de l’amour courtois”, amorçant ainsi un mouvement désormais irréversible vers une reconnaissance de la primauté de l’amour entre époux parmi les valeurs humaines. On dit parfois méchamment que l’amour se termine au mariage. C’est au moins ce que ne cessent de répéter films et télé, dans un monde où beaucoup ne reconnaissent l’amour que là où il promet ce qu’il ne tiendra pas. Le Cantique remet au centre de nos inquiétudes l’aspiration à l’amour vrai, lequel est toujours une irradiation de Dieu et est, comme lui, fidèle jusqu’au-delà de la mort.

2314 Bible des peuples sur verset 2018-11-18: INTRODUCTION AU CANTIQUE Le cantique est un poème ; il ne faudra pas d’abord chercher de la logique, mais nous laisser prendre par le texte, il nous ouvrira l’un des mondes de la Bible. Le Cantique réveille nos propres expériences, et toujours nous atteint au cœur, puisqu’il s’agit de l’Aimé et de l’Aimée. C’est un poème de la rencontre amoureuse. Mais l’auteur laisse cette rencontre se dérouler comme un rêve, afin d’en dévoiler le mystère : l’appel de l’amour vient d’ailleurs. La recherche, la rencontre, les fuites, ne sont enchanteresses et ne sont vraies que parce qu’en elles transparaît un mystère : un Autre nous attire. D’où le titre que le livre se donne à lui-même : Le Cantique des cantiques. En hébreu, c’est là une des formes du superlatif : le Chant par excellence, ou : Le Chant plus haut. Le Cantique, c’est l’intuition et la recherche de l’Unique au-delà de tous les voiles ; lui, d’ailleurs, est tout aussi fasciné par la recherche de celui ou celle qu’il a choisie, unique pour lui et irremplaçable. Cette découverte de Yahvé, le Dieu farouche, comme l’époux n’est pas totalement neuve dans la Bible ; les prophètes s’étaient appuyés sur leur expérience conjugale pour parler de l’alliance de Dieu avec son peuple ( Osée 1-2), plus encore ils avaient utilisé les mots de l’amour humain pour exprimer leur expérience d’une relation privilégiée avec Dieu, laquelle, un jour, serait offerte à tout Israël. À mesure qu’il laisse se dérouler le rêve amoureux, l’auteur du Cantique revit l’espérance du peuple choisi. L’Aimée de Dieu, c’est d’abord Israël avec sa terre, et l’auteur attend la venue de l’Unique comme roi-Messie de la communauté élue. Ceci nous explique la présence dans le Cantique de comparaisons qui sembleraient étranges s’il s’agissait de fiancés ordinaires, mais qui sont en fait des allusions au passé d’Israël, à son Temple et à sa terre. Il faut reconnaître que beaucoup de biblistes aujourd’hui, voyant les points de contact entre le Cantique et les chants d’amour du Moyen-Orient, pensent qu’il est de la même veine et que seulement dans un deuxième temps on y a vu une image de l’amour de Dieu pour son peuple. Cette hypothèse peut sembler plus raisonnable, mais ce n’est qu’une apparence : elle a le malheur de ne plus laisser que banalités ou incohérence partout où, justement, nous devinons que se trouvent les clés du poème. C’est alors qu’il faut revenir à ce qu’a vu toute la tradition : dans le Cantique comme chez les grands prophètes, mais avec d’autres mots, c’est l’expérience du Dieu-Amour qui a inspiré tout le rêve et attiré les images humaines. Le Cantique n’est pas un chant de l’amour humain qui s’est retrouvé dans la Bible après avoir reçu une interprétation religieuse : dès les origines la tradition juive y a vu le chant de l’amour divin. Et le fait que Dieu n’y soit pas nommé est intentionnel, car l’Unique, à la fois Amour et Amant, est bien loin du “Dieu” des religions humaines.

4883 Chouraqui sur titre livre 2019-03-31: Shir ha-shirîm, Poème des poèmes, c’est-à-dire Poème par excellence: tel est le titre que se donne lui-même le premier des « Cinq Volumes », et qui a été intitulé en français « Cantique des cantiques », par simple transcription du latin. Il est rapporté à Shelomo (Salomon), le sage entre les sages, sans qu’on puisse dire si le relatif asher désigne ce roi comme auteur ou comme destinataire de ce texte admirable.
Une lecture attentive des cent dix-sept versets qui le composent révèle deux plans de signification qui se marient: un plan humain, où l’auteur met en scène un homme et une femme unis par l’amour, et un plan cosmique relatif à la création entière. Les lecteurs qui ne verraient ici qu’une histoire d’amour élimineraient, consciemment ou non, les vastes horizons d’où cet amour surgit et dans lesquels il se meut. C’est dans l’universalité du réel que naît l’amour. Aussi la poésie hébraïque marie-t-elle ici l’humain au cosmos; elle voit le réel sous la forme d’un homme, et dans cet homme la totalité de l’univers.
L’unité de l’oeuvre se dégage, comme celle d’une symphonie, des thèmes qui la composent et s’y affirment tour à tour. Le premier est celui de la genèse de l’amour. On doit lire le deuxième verset, non comme un simple voeu, mais comme une certitude: l’amour est présent; l’amante est sûre que son amant la baisera des baisers de sa bouche. Le triomphe final de l’amour absolu est, dans sa genèse même, un acte de foi, d’adhérence.
En contrepoint surgit le deuxième thème, celui de l’exil (Ct 3,1-5). L’amante recherche l’amant absent. Après avoir été simplement esquissé, ce thème disparaît pour laisser la place à celui de la contemplation amoureuse. Porté dans un palanquin, le roi s’avance vers son aimée. L’ayant retrouvée, il ne cesse de la chanter et d’exalter sa beauté.
La partie centrale du poème est la plus importante; c’est elle qui donne toute sa signification à l’oeuvre. Le thème de l’exil, de la solitude et de la souffrance est repris à fond. L’amante, plongée dans un demi-sommeil, n’a pas répondu à l’appel de l’amant. Celui-ci renonce à elle et part, la laissant à sa solitude, à son exil. Elle y affronte de nouvelles et plus cruelles épreuves. Sa quête fidèle de l’amour la sauve. Le couple se recherche à nouveau dans la joie de la contemplation d’amour.
Le troisième thème explose enfin dans la joie des retrouvailles: l’exil a pris fin, la souffrance est rédimée. Les amants se réunissent dans la suavités des noces éternelles, dans le printemps nouveau qui ne passera pas. Au paroxysme de la passion assouvie, ils célèbrent l’amour réalisé dans la mutation de l’être, scellé à jamais, inexorable comme la mort.
Les trois motifs fondamentaux qui forment la trame du poème se retrouvent en profondeur dans la Bible tout entière, traversée, elle aussi, par le triple thème de la création, de la chute - ou de l’exil - et de la rédemption. Unique entre tous les livres bibliques, le Poème des Poèmes s’affirme en même temps comme le plus complet, le plus universel, et peut-être le plus parfait. Un des livres les plus courts de la Bible, et l’un des plus nécessaires. Rabbi Aquiba l’a dit: « Le monde n’avait ni valeur ni sens avant que le Poème des Poèmes fût donné à Israël. » En lui, nous lisons le poème sacré par excellence, celui qui célèbre l’amour absolu, dans des perspectives et sur des rythmes qui font écho à la sublimité du chant des univers.

2315 Bible des peuples sur verset 2018-11-18: L’AUTEUR DU CANTIQUE Le Cantique se présente comme l’œuvre de Salomon. Ce n’est qu’un prête-nom, comme pour d’autres livres de la Bible : l’auteur était un “spirituel” et un lettré, un de ceux qui ont écrit les “livres de Sagesse” de la Bible, et il a dû écrire bien après le retour d’Exil, peut-être au troisième siècle avant Jésus. En Israël, comme en beaucoup de pays, le rituel du mariage comportait un “chant du marié” et un “chant de la mariée” ( Jérémie 7.34 ; 16.9 ; Apocalypse 18.22). Mais, si l’on connaît un peu la poésie amoureuse égyptienne, il ne nous est rien resté de ces chants populaires en Israël. Or voici que notre auteur a fait comme les grands musiciens qui construisaient leurs chefs d’œuvres à partir de mélodies populaires. Il a repris sûrement des expressions, et peut-être certains cadres des chants d’amour traditionnels, pour dire ce qu’ils ne disaient pas. Mais il ne pouvait pas parler de l’Amour sans que ses mots, à leur tour, illuminent l’amour humain.

( )
1,2 Qu'il me baise des baisers de sa bouche! Car ton amour vaut mieux que le vin, ( ) 1,3 Tes parfums ont une odeur suave; Ton nom est un parfum qui se répand; C'est pourquoi les jeunes filles t'aiment. ( ) 1,4 Entraîne-moi après toi! Nous courrons! Le roi m'introduit dans ses appartements... Nous nous égaierons, nous nous réjouirons à cause de toi; Nous célébrerons ton amour plus que le vin. C'est avec raison que l'on t'aime. ( ) 1,5 Je suis noire, mais je suis belle, filles de Jérusalem, Comme les tentes de Kédar, comme les pavillons de Salomon. ( ) 1,6 Ne prenez pas garde à mon teint noir: C'est le soleil qui m'a brûlée. Les fils de ma mère se sont irrités contre moi, Ils m'ont faite gardienne des vignes. Ma vigne, à moi, je ne l'ai pas gardée. ( )



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