Lecture d'un commentaire (2316)


Ct 1,1

Commentaire: LE CANTIQUE EN TERRE CHRÉTIENNE En chrétienté, ce furent les moines qui s’emparèrent du Cantique. Eux, qui renonçaient à l’amour humain, passaient à pieds joints sur les expressions de l’amour sensuel qui remplissent bien des paragraphes ; ils allaient droit à ce qui avait été en fait une expérience spirituelle. Ce langage les aidait à sentir à quel point la relation d’amour avec l’Unique peut être réelle, enivrante, dévorante. De fait ils allaient rendre au peuple chrétien le bien dont ils s’étaient emparés. Au douzième siècle en Europe, en France tout spécialement, apparurent les premiers signes d’une reconnaissance de l’amour, bien ignoré durant les siècles barbares. C’est alors que l’expérience spirituelle de quelques grands moines et ermites fut décisive. Le Cantique, relu et commenté par eux fut déterminant dans la prise de conscience du mystère de l’amour. Les chants et récits d’amour, souvent obscènes et grossiers, cédèrent la place peu à peu à une “littérature de l’amour courtois”, amorçant ainsi un mouvement désormais irréversible vers une reconnaissance de la primauté de l’amour entre époux parmi les valeurs humaines. On dit parfois méchamment que l’amour se termine au mariage. C’est au moins ce que ne cessent de répéter films et télé, dans un monde où beaucoup ne reconnaissent l’amour que là où il promet ce qu’il ne tiendra pas. Le Cantique remet au centre de nos inquiétudes l’aspiration à l’amour vrai, lequel est toujours une irradiation de Dieu et est, comme lui, fidèle jusqu’au-delà de la mort.


Source: Bible des peuples