Livre de l'Exode
9,31 Le lin et l’orge avaient été frappés, car l’orge était en épi, et le lin en fleur. ( ) 9,32 Mais le blé et le seigle n’avaient pas été frappés, car ils sont tardifs. ( ) 9,33 Aussitôt sorti de chez le Pharaon et hors de la ville, Moïse tendit les mains vers Yahvé : les tonnerres et la grêle s’arrêtèrent, et la pluie cessa de tomber sur la terre. ( ) 9,34 Le Pharaon vit que la pluie, la grêle et les tonnerres s’étaient arrêtés. Alors il recommença à pécher et à s’entêter, lui et ses serviteurs. ( ) 9,35 Le Pharaon s’entêta et refusa de laisser partir les Israélites : Yahvé l’avait bien dit par la bouche de Moïse. ( )

10,1 Yahvé dit à Moïse : “Va trouver le Pharaon. Je l’ai maintenu dans son entêtement, lui et ses serviteurs, afin de réaliser tous ces prodiges au milieu d’eux.


19324 Bible des Peuples sur titre chapitre 2023-11-11: Huitième plaie : les sauterelles

5002 Olivier Quoy sur verset 2020-05-08: Progression dans l'attitude de Pharaon:
Pour les 5 premières plaies, c'est bien lui qui s'obstine (Ex 7,14 / Ex 8,11 / Ex 8,15 / Ex 8,28 / Ex 9,7).
A partir de la 6è plaie et dans le sens du commentaire de Maïmonide, c'est Dieu qui endurcit le coeur de Pharaon: Ex 9,12 / Ex 9,35 (indirect) / Ex 10,1 / Ex 10,20 / Ex 10,27

5003 La Haggada, Rivon Krygier sur verset 2020-05-08: Le rabbin Yossef Albo (Espagne 1380-1444) propose une lecture originale allant à l'encontre de la perception première du texte retenue par la plupart des exégètes et traducteurs.
Il y a des hommes qui se repentent de leurs méfaits par crainte de Dieu et de Son châtiment. Ils croient profondément malgré tout que tout ce qui survient est suscité par Dieu, en rétribution des actes. Ils n'attribuent pas leurs maux à la seule nature et au pur hasard, comme le fit Pharaon qui lorsqu'une plaie avait cessé de ravager l'Egypte, revenait à son premier sentiment (hostile). Ainsi fut-il même après la mort des premiers-nés. Il en vint à considérer que les israélites s'étaient égarés dans le désert et que les calamités de son peuple étaient dues à la malchance, ce qui l'a décidé librement à se jeter à leur poursuite. C'est bien en fait son précédent repentir qui était le fruit de la contrainte exercée par la violence des plaies sur lui, et non un choix délibéré.
Ainsi, quand Dieu "renforce le coeur" des pervers ou "enraidit leur cou", il leur redonne leur pleine liberté de jugement. Les voies de la repentance se retrouvent fermées car libérés qu'ils sont alors de la peur ils pouvent alors de nouveau librement envisager que le mal n'était que le fruit du hasard. C'est en cela que consiste la providence divine: retirer de son coeur la fébrilité qui le saisit en raison de la plaie subie, de sorte qu'il puisse après coup se déterminer sereinement selon sa nature et son libre arbitre, hors de toute contrainte. C'est alors que l'on peut juger si le repentir immédiat correspondait à un choix de conscience ou non. Il faut lire l'action de Dieu comme: J'ai retiré de son coeur la faiblesse qui le saisissait en raison de la plaie, pour le ramener à sa nature et à son choix, de sorte qu'il se mit à prendre en compte les aléas et circonstances entourant l'événement pour se convaincre que la survenance des plaies était purement fortuite. (traité des principes, 4.25).

4998 La Haggada, Rivon Krygier sur verset 2020-05-08: Pour Maïmonide, il existe une distinction entre la nation et les individus. Ainsi, le libre arbitre des individus égyptien est préservé (les sages-femmes n'ont-elles pas refusé de tuer les enfants en Ex 1,17, Moïse n'a-t-il pas été recueilli par la fille de Pharaon en Ex 2,6). Et c'est bien Pharaon et son parti qui ont d'abord péché librement contre les hébreux, sans avoir subi aucune contrainte ni nécessité. Ils ont molestés les étrangers, se sont comportés de manière inique et ont décidé délibérément l'oppression (Ex 1,10). C'est donc pour les punir, dans la suite, que Dieu les empêche de s'amender. C'est là l'explication de la parole de Dieu: j'endurcirai le coeur de Pharaon. Dieu punit parfois un homme, en le privant de la liberté d'agir, l'homme le sachant, mais ne pouvant se vaincre et reprendre possession de son libre arbitre. Cette suspension atypique du libre arbitre est l'aboutissement d'un long processus dans lequel la liberté de choix s'autolimite et finit par provoquer sa propre inhibition. Tout se passe comme si la persévérance dans la brutalité forgeait une seconde nature, plongeant l'individu dans une sorte de compulsion, de sorte que le libre arbitre s'en trouve altéré et paralysé. Cette aliénation est présentée par Maïmonide selon la logique bien connue de la Bible et du Talmud: la rétribution mesure pour mesure. Dieu endurcit le coeur de Pharaon pendant les plaies en lui faisant payer l'endurcissement de son coeur pendant l'asservissement des hébreux. Le décret divin n'est que la traduction en termes théologiques d'un mécanisme psychologique inscrit (dès la Création) dans la nature humaine. La cruauté de Pharaon a incurvé le champ de son propre libre arbitre. A cinq reprises, Dieu a mis en garde Pharaon (pour les 7 premières plaies: les deux exception sont en Ex 8,12 les poux / moustiques ou vermine et en les pustules Ex 9,8). Mais c'est alors bien Pharaon qui n'a pas voulu prêter attention à Ses paroles. Ensuite, l'endurcissement devient irrévocable...

4999 La Haggada, Rivon Krygier sur verset 2020-05-08: Pour Nahmanide (Espagne 1194-1270), le jugement de Dieu consistera à évaluer si les Egyptiens auront agi conformément à ce qui avait été décrété ou s'ils auront outrepassé leur mandat par le mal qu'ils auront infligé. C'est ce que dit Jethro en Ex 18,11. Il s'agit bien de toute la nation et non comme le maître Maïmonide le propose juste telle ou telle personne en particulier. Avoir jeté les nouveau-nés dans le fleuve excède le mandat de la profession parlant d'asservissement et d'oppression.

3447 Bible des peuples sur verset 2018-12-20: Je l’ai maintenu dans son entêtement. Le texte dit, de fait : “J’ai endurci”, ou “j’ai laissé s’endurcir son cœur”. Mais le cœur, pour les Hébreux, est le lieu où l’on décide (comme pour nous la tête) ; cela ne veut donc pas dire : “Je rends son cœur mauvais”. Voici Pharaon qui s’entête : c’est ce que Dieu voulait, et cela fait partie de son plan qui tire parti même des obstacles qu’on lui oppose. L’auteur ne voulait sûrement pas poser le problème de la liberté humaine face à la toute-puissance de Dieu.

( Ex 1,10 , )
10,2 Ainsi tu pourras raconter à ton fils et à ton petit-fils comment j’ai triomphé des Égyptiens : tu leur diras les signes que j’ai faits au milieu d’eux pour qu’ils sachent que je suis Yahvé.” ( ) 10,3 Moïse et Aaron vinrent dire au Pharaon : “Voici ce que te dit Yahvé, le Dieu des Hébreux : Combien de temps refuseras-tu de t’abaisser devant moi ? Laisse aller mon peuple pour qu’il me serve ! ( ) 10,4 Si tu ne laisses pas aller mon peuple, dès demain je ferai venir des sauterelles dans tout ton pays. ( Ps 77,46 , Ps 104,34 ) 10,5 Elles couvriront tellement bien le sol, qu’on ne verra plus la terre. Elles mangeront tout ce qui reste encore dans les champs, tout ce que la grêle a laissé. Elles mangeront tous les arbres qui poussent pour vous dans la campagne. ( ) 10,6 Tes maisons, les maisons de tous tes serviteurs et les maisons de tous les Égyptiens en seront remplies. Jamais, ni tes pères, ni les pères de tes pères n’ont vu chose pareille.” Alors Moïse se retira et sortit de chez le Pharaon. ( )



trouve dans 1 passage(s): Les plaies d'Egypte,
trouve dans 0 liturgie(s):
trouve dans 0 document(s) de référence: