Livre de la Genèse
50,22 Joseph resta en Égypte, lui et la famille de son père. Joseph vécut jusqu’à l’âge de 110 ans. ( ) 50,23 Joseph vit naître les arrière-petits-enfants d’Éphraïm et il adopta les fils de Makir, fils de Manassé. ( Jg 5,14 , ) 50,24 Joseph dit alors à ses frères : “Je vais mourir, mais Dieu vous visitera. Il vous fera remonter de ce pays vers le pays qu’il a promis par serment à Abraham, Isaac et Jacob.” ( ) 50,25 Joseph fit alors prêter serment aux fils d’Israël : “Quand Dieu vous aura visités, leur dit-il, vous ferez remonter mes ossements d’Égypte.” ( ) 50,26 Joseph mourut à l’âge de 110 ans. On l’embauma, puis on le mit dans un cercueil en Égypte. ( )
Livre de l'Exode

1,1 Voici les noms des Israélites qui entrèrent en Égypte avec Jacob : chacun d’eux était venu avec sa famille.


19300 Bible des Peuples sur titre chapitre 2023-11-11: Les Hébreux se multiplient en Égypte

19299 Bible des Peuples sur titre chapitre 2023-11-11: 1. Dieu libère ceux qui lui appartiendront

19298 Bible des Peuples sur titre livre 2023-11-11: I - DE L'ÉGYPTE AU SINAÏ

18892 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: NOMS IMPORTANTS
Jacob éleva tous ses fils dans la crainte de Dieu, et leur enseigna les voies d'une vie pieuse, usant de sévérité quand il fallait rendre ses leçons impressionnantes. Il récolta les fruits de son travail, car tous ses fils furent des hommes pieux et d'un caractère irréprochable (1). Les ancêtres des douze tribus ressemblaient à leurs pères par leur piété, et leurs actes n'étaient pas moins significatifs que ceux d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Comme ces trois derniers, ils méritent d'être appelés les Pères d'Israël (2). Dieu fit avec eux l'alliance qu'il avait faite avec les trois Patriarches, et c'est à cette alliance que leurs descendants doivent d'avoir été conservés (3).
Les noms mêmes des tribus évoquent la rédemption d'Israël. Ruben est ainsi appelé parce que Dieu «voit» l'affliction de son peuple ; Simon, parce qu'il «entend» ses gémissements ; Lévi, parce qu'il «s'unit» à son peuple quand Israël souffre ; Juda, parce qu'Israël «remerciera» Dieu pour sa délivrance ; Issachar, parce qu'il sera «récompensé» pour ses souffrances par une rétribution ; Zabulon, parce que Dieu aura une «demeure» en Israël ; Benjamin, parce qu'il a juré par sa «main droite» de secourir son peuple ; Dan, il «jugera» la nation qui subjuguera Israël ; Nephtali, il a accordé la Torah à Israël, et elle laisse tomber une douceur comme un «rayon de miel» ; Gad, le Seigneur a donné la manne à Israël, et elle était comme une graine de «coriandre» ; Asher, toutes les nations appelleront Israël «heureux» ; et Joseph, parce que Dieu «ajoutera» une deuxième rédemption d'Israël à la première - une rédemption du royaume du mal à la fin, comme de celui d'Égypte dans les temps passés. (4)
Ce ne sont pas seulement les noms des fils de Jacob qui sont significatifs, mais aussi les noms de leurs fils. Ainsi, les noms des fils d'Issachar expriment les activités de la tribu connue pour son savoir plus que les autres. L'aîné s'appelait Tola, «ver» ; de même que le ver à soie se distingue par sa bouche, avec laquelle il file, de même les hommes de la tribu d'Issachar se distinguent par les sages paroles de leur bouche. Le second est Puah, «plante de garance» ; comme cette plante colore toutes choses, ainsi la tribu d'Issachar colore le monde entier par ses enseignements. Le troisième est Jashub, «celui qui revient», car grâce aux enseignements d'Issachar, Israël reviendra vers son Père céleste ; et Shimron, le quatrième, est «celui qui observe», pour indiquer que la tribu d'Issachar observe la Torah (5).
Les noms des fils de Gad illustrent également l'histoire de la tribu. Pendant son séjour en Égypte, Israël s'était écarté du droit chemin, mais lorsque Aaron apparut en tant que prophète et moniteur, et qu'il appela les Israélites à se débarrasser des abominations de leurs yeux et à abandonner les idoles de l'Égypte, ils écoutèrent ses paroles. D'où le double nom d'Ozni et d'Ezbon porté par l'un des fils de Gad, car cette tribu «écouta» la parole de Dieu et accomplit sa «volonté».
Les petits-fils d'Asher portent les noms de Heber et Malchiel, parce qu'ils étaient les «associés» des rois et que leur héritage produisait des «mets royaux».
L'histoire de la tribu de Benjamin se lit en partie dans les noms de ses chefs. Elle comprenait à l'origine dix divisions, issues des dix fils de Benjamin, mais cinq d'entre elles périrent en Égypte à cause de leur impiété, dont aucune exhortation ne parvint à les détourner. Des cinq familles restantes, deux, les descendants de Béla et ceux d'Ashbel, avaient toujours craint Dieu ; les autres, les Ahiramites, les Shephuphamites et les Huphamites, s'étaient repentis de leurs péchés, et le changement de leur conduite s'était accompagné d'un changement de nom. Ehi était devenu Ahiram, parce que la rupture avec l'«Exalté» était guérie ; Muppira fut appelé Shephupham, parce qu'ils s'étaient «affligés» dans leur pénitence ; et Huppim fut transformé en Hupham, pour indiquer qu'ils s'étaient «purifiés» du péché. En récompense de leur piété, la famille issue de Béla fut autorisée à avoir deux subdivisions, les Ardites et les Naamites. Leurs noms les désignent comme des hommes qui savent comment manifester la crainte de Dieu et dont les actions sont extrêmement belles.
Nephtali était une autre tribu d'une piété inébranlable, comme en témoignent les noms de ses fils: Jahzeel, parce que les membres de la tribu élevèrent un « mur de séparation « entre Dieu et les idoles, dans la mesure où ils avaient confiance en Dieu et méprisaient les idoles ; Guni, parce que Dieu était leur « protection « ; Jezer et Shillem désignent les Nephtalites comme des hommes dévoués à Dieu de tout leur cœur (6).

4855 Chouraqui sur titre livre 2019-03-30: Ce deuxième volume du Pentateuque est intitulé Shemot, Noms, d’après ses premiers mots: Voici les noms. Fidèles à l’usage grec, les Septante lui ont donné le titre d’Exodòs (Exode, Sortie), d’un mot qui résumait l’essentiel de l’oeuvre. Berèshit (Entête, la Genèse) avait décrit la création du monde et rapporté l’histoire des patriarches, d’Adâm (Adam) et d’Abrahâm (Abraham) à Iosseph (Joseph). L’Exode fera le récit de la libération du peuple d’Israël tombé en esclavage en Misraîm (Egypte), de ses errances dans les déserts du Sinaï et de son pacte avec IHVH-Adonaï. Moshè (Moïse) en sera le personnage central: c’est lui qui libérera son peuple et sera son législateur inspiré. Ici encore, la théorie documentaire ne doit pas masquer la profonde unité de l’oeuvre, d’une oeuvre qui transmet dans chacune de ses parties une série ininterrompue d’images et de messages fulgurants. L’esclavage subi sous la férule d’un tyran, Moshè sauvé des eaux, la naissance d’une vocation de libérateur, l’appel de IHVH-Adonaï, la révélation du Nom ineffable, l’affrontement du tyran et de l’inspiré, les dix plaies de Misraîm, la mer du Jonc qui s’ouvre pour laisser passage aux fugitifs, sont autant d’épisodes frappants que poètes et mystiques, peintres et sculpteurs n’ont cessé d’illustrer. L’événement central est sans doute le don de la Tora au sommet du Sinaï; la proclamation des Dix Paroles (ch. 19 et 20 Ex 19,1-20,26 ). Les « tables du témoignage », louhot ha-‘édout (Ex 32,15), qui les contiennent, seront placées dans le coffre du pacte ou arche d’alliance, en signe de la présence toujours actuelle de IHVH-Adonaï et de sa parole au sein de son peuple. Le pacte devient ainsi le lieu permanent de leur rencontre.
L’Exode entend bien rapporter un fait historique: la délivrance des Hébreux esclaves en Misraîm et leur sortie de ce pays. Les documents égyptiens qui parlent de l’asservissement d’étrangers ou de la fuite d’esclaves dans le désert ne sont toutefois pas suffisants pour asseoir une certitude précise à ce sujet. Selon la tradition biblique, il se serait écoulé 480 ans entre la sortie de Misraîm et la construction du Temple de Shelomo (Salomon) (cf. 1R 6,1), ce qui situerait l’Exode entre 1450 et 1430. Mais la plupart des historiens identifient le pharaon qui asservit les Hébreux avec Ramsès II (1301-1234). Ils se divisent sur la question de savoir s’il faut situer l’exode sous son règne ou sous celui de son fils Ménephtah (1234-1225). Dans ce dernier cas, l’oppresseur des Hébreux aurait pu être, non pas Ramsès II, mais son père Séthi 1er (1317-1301).
Par ailleurs, la controverse demeure vive quant à l’itinéraire suivi par les fugitifs. La Bible énumère avec force détails les étapes de leur errance, sans toutefois que l’on puisse en retracer avec certitude le trajet. Les livres de l’Exode (ch. 12-19 Ex 12,1-19,25), des Nombres (Nb 13,20-22) et du Deutéronome (Dt 1,2) semblent faire partir les Hébreux de la mer du Jonc ou mer Rouge, en un point dont la localisation demeure problématique, pour leur faire traverser le désert de Shour en contournant Rephidîm, où il guerroyèrent contre les Amalécites (Ex 17,8-16), avant d’aboutir au Sinaï.
Le lieu exact où l’Exode situe le don de la Tora est lui aussi indéterminé. Il s’agissait d’une montagne non identifiée. Si les Hébreux n’ont pas conservé de tradition concernant sa situation exacte, c’est que cela importait moins à leurs yeux que ce qui s’y était passé et en avait résulté. Depuis le IVe siècle, une tradition orthodoxe désigne le Djebel Moussa ou mont Moïse. Les moines ont bâti un monastère au lieu-dit de la théophanie du buisson ardent et, au VIe siècle, l’empereur Justinien y a édifié une puissante forteresse afin de les protéger.
Après la théophanie du Sinaï, le peuple se remet en marche pour gagner la Terre promise. Chacune des étapes de ce long voyage soulève des problèmes dont la complexité est telle que leur localisation est la plupart du temps impossible.
La critique biblique repousse l’affirmation traditionnelle selon laquelle la législation consignée dans l’Exode et dans les livres suivants du Pentateuque aurait été l’oeuvre de Moshè écrivant sous la dictée de IHVH-Adonaï. Elle y voit une oeuvre composite, qui s’est progressivement constituée au cours des siècles à partir de sources multiples. Quelles que soient ses similitudes avec d’anciens codes, celui d’Hammourabi par exemple, cette législation possède ses caractères propres. Elle a un aspect toujours actuel par son humanisme, sa quête passionnée de justice et de paix, les perspectives apocalyptiques qu’elle assigne au terme de l’histoire humaine, et la vocation divine dont elle ouvre la vision à l’homme créé à la ressemblance du Créateur. Le message central de la Tora réside dans le monothéisme éthique que les Hébreux furent les premiers à propager. L’adoration d’un Dieu unique, juste, invisible, créateur des ciels et de la terre, impliquait le rejet, par les Benéi Israël, de toutes les idoles adorées par les nations, de toute forme de paganisme.
Le livre de l’Exode, ou des Noms, illustre ainsi le récit de la naissance d’une nation, Israël, fruit de l’amour de IHVH-Adonaï, de sa révélation et de sa puissance.

3418 Bible des peuples sur verset 2018-12-16: Depuis des siècles et des siècles, une grande partie de l’humanité vit sous l’oppression, mais les historiens parlent peu de cette vie de souffrance. Les rébellions étaient rares car la grande majorité des hommes vivaient résignés, et ils en étaient même venus à penser que la servitude était une condition normale pour eux. Mais Dieu a voulu intervenir d’une manière évidente, une fois au moins, pour libérer les Hébreux et ce fut la première étape de l’histoire du peuple de Dieu. La Bible décrit à grands traits la situation d’oppression des Hébreux en Égypte telle que ceux-ci se la rappelaient : — Les maîtres égyptiens redoutent des travailleurs qui, selon eux, se multiplient d’une manière dangereuse (v. 10 et 12). — Ils imposent des travaux pénibles aux Israélites afin de construire et de défendre une société qui ne leur procure pas le bien-être et ne leur reconnaît aucun droit (v. 11). — Avec les chefs de corvée égyptiens, les Hébreux connaissent à la fois exploitation, oppression et répression politique. — Finalement, une autorité étrangère leur impose un contrôle des naissances draconien (16). Des situations d’oppression sont décrites dans : 1Maccabées 1.2 ; 2Maccabées 4 ; 2Maccabées 6 ; Amos 5.10 ; Exode 34 ; Michée 2.1 ; Job 24.1; Lamentations 3.3. Qui étaient Chifra et Poua ? Ce sont des noms d’Égyptiennes qui, par pitié pour le peuple opprimé, se moquèrent des ordres du roi et n’acceptèrent pas d’exécuter des ordres que leur conscience condamnait.

3417 Bible des peuples sur verset 2018-12-16: Première partie du livre : Dieu libère et acquière un peuple. La lutte entre Yahvé et l’Égypte fera voir qui est le véritable souverain d’Israël. Dans cette première section (1-15) Yahvé appelle Moïse pour qu’il commence cette œuvre, négociant avec Pharaon. Pharaon ne peut empêcher que les Hébreux recouvrent la liberté. Le peuple désarmé est sauvé par une intervention de Dieu à la Mer des Joncs. Dieu affirme son autorité sur le peuple.

3419 Bible des peuples sur verset 2018-12-16: Voici les noms des fils d’Israël. La mort de Jacob-Israël ( Genèse 49.28) et celle de Joseph ( Genèse 50.14), marque la fin de l’époque des grands patriarches et le commencement d’une autre période de l’histoire. Désormais on ne parlera plus des fils d’Israël comme d’une famille : ils sont un peuple formé de douze tribus. Ce paragraphe fait donc la soudure entre les fils du patriarche Jacob-Israël et le peuple des Israélites qui, plus tard, se considérera comme sa descendance. Nous traduisons donc la même expression “fils d’Israël” par : les Israélites au verset 7.

3416 Bible des peuples sur verset 2018-12-16: L’Exode est la sortie de l’Égypte. C’est le grand exploit de Dieu dans l’Ancien Testament : la sortie du pays de l’esclavage vers la terre promise. Dieu libère son peuple “avec grande puissance, d’une main forte et à bras étendu (c’est-à-dire en frappant de grands coups)”, lui ouvrant un chemin dans la mer. L’Exode est le cœur de l’Ancien Testament et il lui donne son sens en nous présentant un Dieu qui libère les hommes. Ce livre a donné à la religion juive, et ensuite à la foi chrétienne, la première orientation qui les a faites différentes de toutes les autres. Dieu ne vient pas d’abord pour qu’on le respecte, ou pour indiquer des chemins spirituels, mais pour choisir un peuple qui lui permettra d’agir au cœur de l’histoire humaine. Dieu se révèle à Moïse parce qu’il veut se faire un peuple, et ce sera Israël. Les Évangiles d’abord, puis les chrétiens, reconnaîtront en Jésus le nouveau Moïse qui inaugure une nouvelle aventure, et ils chercheront dans ce livre comme des figures de ce qu’ils vivent dans l’Église : on passe la mer, et c’est le baptême ; la roche d’où jaillit la source, c’est le Christ ; l’alliance du Sinaï prépare la Nouvelle Alliance… Il ne faudrait pas pour autant oublier le point de départ. L’Exode, c’est d’abord la libération des esclaves, et c’est le choix du peuple d’Israël. Une libération vraie qui touche toute la réalité humaine, individuelle et sociale : Dieu libère ceux qu’il veut prendre pour lui, et la liberté chrétienne sera bien loin de ce que la culture occidentale entend par liberté. Et c’est la naissance d’Israël comme peuple de Dieu. Le Deutéronome nous montre Dieu arrachant Israël des entrailles de l’Égypte ( Deutéronome 4.34) comme la sage femme arrache l’enfant du sein de sa mère. Israël sera pour Dieu un peuple neuf dans un monde déjà vieilli.
L’EXODE ET L’HISTOIRE
Les récits de l’Exode sont pleins de belles histoires, mais ils sont très loin de ce que nous aurions pu observer si nous y avions été. Il est facile de voir qu’on y a bâti de grandes fresques, et nous aimerions savoir ce que l’histoire peut en dire. Tout se situe quelque 1240 ans avant le Christ, un peu plus de cinq siècles après Abraham. Au 15ème siècle avant le Christ, les Égyptiens ont été vaincus par des envahisseurs venus de Canaan, qui ont laissé entrer dans le pays de nombreux nomades du désert (voir l’histoire de Joseph). Puis les Égyptiens parviennent à remettre sur le trône leurs propres rois et les nomades sont désormais traités avec bien moins de considération ; beaucoup d’entre eux s’enfuient pour éviter les taxes ou les travaux forcés. Certains sont expulsés ( Exode 12.31) ; d’autres s’échappent sous le couvert de la nuit ( Exode 12.38). C’est dans ce cadre que se situe l’Exode. Un groupe de nomades, poursuivi par un détachement égyptien, est protégé par une intervention extraordinaire de Dieu : Les Israélites virent les Égyptiens morts au bord de la mer ( Exode 14.30). Un prophète, Moïse, conduisait ces fugitifs et il leur interpréta l’événement : Yahvé, le Dieu Unique, les avait choisis pour en faire son peuple. Moïse et les siens vont rester longtemps dans les oasis du Sinaï, et c’est là que Moïse leur donnera la Loi de Yahvé. L’histoire se retrouve donc dans l’Exode, mais l’Exode en raconte beaucoup plus, et c’est là que l’histoire, au sens moderne, ne peut pas le suivre. Car ce livre n’est pas l’œuvre d’un auteur, mais le résultat d’une longue évolution, et il a été marqué par différentes façons de dire l’histoire dans les temps anciens. Il y a par exemple celle dont nous avons dit quelques mots en commentant le chapitre 35 de la Genèse, et c’est l’histoire qu’on écoute dans les groupes qui se transmettent oralement le passé de leur clan. C’est ainsi qu’on a réuni dans une seule famille Moïse, son beau-père Jéthro (ou Ragouël), Aaron-frère de Moïse, et Myriam-sœur d’Aaron, la prophétesse : souvenir de liens établis entre Moïse et les chefs ou prophètes d’autres clans. C’est ainsi qu’on a identifié le Mont Sinaï, le Mont Horeb et le Mont de Dieu, sans doute divers lieux sacrés dont certaines traditions se sont confondues. Nous en reparlerons. Toute différente est la façon d’écrire l’histoire chez les prêtres juifs qui ont donné à ce livre sa forme définitive au temps de l’Exil à Babylone. Ils ont réuni les souvenirs, les écrits, les ont composés, développés, afin de fixer, non pas ce qui avait été, mais la façon dont le peuple d’Israël devait regarder son passé et se comprendre lui-même. En le faisant, ils montraient à leurs contemporains une façon d’être à leur tour peuple de Dieu et ferment de l’histoire De là vient cette vision d’un peuple immense déjà formé, organisé, qui a déjà au désert son Sanctuaire, ses prêtres et ses ateliers de fonderie d’où sortira le veau d’or ; et ce peuple immense marche comme un seul homme, est nourri par la manne durant quarante ans, reçoit les lois qui ne seront observées que cinq ou six siècles plus tard… Et ce peuple tout entier sort armé de l’Égypte pour conquérir la Terre Promise.
LE DIEU VRAI DE L’EXODE
Nous voilà donc, chrétiens des temps de la raison, devant une double histoire, celle de la science, et celle qui a formé la conscience d’Israël et du peuple chrétien. La première nous montre comment Dieu est entré, de fait, dans la grande histoire ; elle nous dit que son action a été très discrète et nous découvre sa pédagogie, très patiente. La seconde nous enseigne qui nous sommes, et elle ne prend tout son sens que pour celui qui a accueilli le Christ. Il ne faudrait pourtant pas les séparer totalement, comme si tout le récit de l’Exode n’était qu’une fiction. Qu’il nous suffise de relire quelques pages : jamais elles n’auraient été écrites, et jamais elles n’auraient eu de poids sur la conscience d’un peuple, si ce n’étaient pas de véritables témoignages. Témoignage de ceux qui étaient avec Moïse et qui ont sûrement fait des expériences exceptionnelles : sinon, on n’aurait jamais eu après eux ni les prophètes ni l’Évangile. Témoignage de ceux, prêtres ou prophètes, qui les ont mises plus tard par écrit, car eux aussi avaient une expérience du Dieu vivant, le “libérateur d’Israël”, et à partir de cette expérience, ils nous ont transmis le feu allumé au Sinaï.

( )
1,2 Ruben, Siméon, Lévi et Juda, ( ) 1,3 Issacar, Zabulon et Benjamin, ( ) 1,4 Dan et Nephtali, Gad et Asher. ( ) 1,5 Les descendants de Jacob étaient au nombre de 70 personnes. Quant à Joseph, il était déjà en Égypte. ( Gn 46,27 , ) 1,6 Joseph mourut le premier et, après lui, tous ses frères et toute cette génération. ( )



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