Epître aux Galates de Paul
6,14 Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d'autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde! ( ) 6,15 Car ce n'est rien que d'être circoncis ou incirconcis; ce qui est quelque chose, c'est d'être une nouvelle créature. ( ) 6,16 Paix et miséricorde sur tous ceux qui suivront cette règle, et sur l'Israël de Dieu! ( ) 6,17 Que personne désormais ne me fasse de la peine, car je porte sur mon corps les marques de Jésus. ( ) 6,18 Frères, que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec votre esprit! Amen! ( )
Epître aux Ephésiens de Paul

1,1 Paul, apôtre de Jésus Christ par la volonté de Dieu, aux saints qui sont à Éphèse et aux fidèles en Jésus Christ:


4905 Chouraqui sur verset 2019-04-19: Le dixième livre du Nouveau Testament est la lettre de Paul aux chrétiens d’Éphèse. Cette lettre, dont l’authenticité a été mise en question par la critique, constitue cependant le document oecuménique le plus important du Nouveau Testament. La critique se fonde sur l’examen du langage de cette lettre, de son style, de ses conceptions théologiques, de l’usage qu’elle fait de la lettre aux Colossiens et de ses différents emprunts au corpus paulinien, pour contester l’authenticité d’un document qui se trouve cependant au ceur de la tradition paulinienne. L’exégèse traditionnelle admet que cette lettre fut probablement adressée par Paul de Rome aux Éphésiens à l’époque où il écrivait aux Colossiens et à Philémon, entre 61 et 63. On peut brièvement analyser ainsi la structure de ce texte:

I. Salutations (Ep 1,1-2).
II. Les bénédictions d’Elohîms (Ep 1,3-14); la prière de Paul (Ep 1,15-23).
III. Le rachat des nations par grâce divine (Ep 2,1-22); la mission de Paul, prisonnier du messie (Ep 3,1-13); nouvelle prière de Paul; doxologie (Ep 3,14-21).
IV. Édifier le corps du messie: l’unité de la communauté édifiée dans l’amour (Ep 4,1-16); ne pas marcher comme les goîm (4,17-5,20); le mystère du mariage (5,21-6,9); l’armure d’Elohîms (Ep 6,10-20).
V. La visite de Tychicos; bénédictions finales (Ep 6,21-24).

Deux remarques se dégagent de la lecture de cette lettre: à l’exception des deux versets concernant Tychicos (Ep 6,21-22), son style est étrangement impersonnel, anonyme, pourrait-on dire: l’auteur s’adresse à des lecteurs apparemment inconnus de lui plutôt qu’à des personnes qu’il a converties et qu’il chérit. La seconde remarque concerne le vocabulaire de cette lettre; il tranche sur celui des autres lettres de Paul: une centaine de mots, dont quelques-uns sont des hapax dans le Nouveau Testament, n’apparaissent jamais ailleurs dans le corpus paulinien. On a décelé dans certains d’entre eux une influence gnostique; certains autres sont généralement d’un emploi post-paulinien. Les phrases de cette lettre sont d’une longueur et parfois d’une complexité inhabituelles sous la plume de Paul.
Ces faits n’empêchent pas de retrouver dans la lettre aux Éphésiens le grand souffle de l’inspiration paulinienne: l’hymne admirable de 1,3-14 rappelle les poèmes parallèles de 1 Co 13, de Ph 2 et de Col 1. La lettre aux Éphésiens était connue de Clément de Rome, d’Ignace d’Antioche, d’Hermas, de Polycarpe et de l’auteur des Lettres pastorales, c’est-à-dire vers la fin du Ier siècle. Les plus anciens recueils des lettres de Paul la comprennent. Elle fait partie du canon du Nouveau Testament dès la fin du IIe. L’attribution de ce texte à Paul ne fit aucun doute pour personne jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.
Depuis, la critique biblique tend à douter de l’authenticité paulinienne de ce texte, qui a peut-être été rédigé par un secrétaire ou un disciple, sans rien lui enlever pour autant de son importance historique ni de sa valeur théologique. La théologie qui se dégage des six chapitres d’Éphésiens se fonde sur l’universel amour de IHVH-Adonaï Elohîms, créateur des ciels et de la terre, sauveur de l’humanité et père du messie Iéshoua‘. Le seul Elohîms est ici l’Elohîms d’Abrahâm et d’Israël, éternel, ineffable, sacré. La lettre se distingue des enseignements des pharisiens, des esséniens ou des sadducéens en reconnaissant Iéshoua‘ pour messie et fils d’Elohîms. Par la crucifixion de Iéshoua‘, son fils, Elohîms remporte une victoire d’amour, source d’une rédemption universelle.

2521 Bible des peuples sur verset 2018-11-25: Les mots : qui vivent à Éphèse, manquent dans les meilleurs manuscrits anciens. Comme cette lettre est parente de celle envoyée aux Colossiens, sans doute à la même époque, laquelle mentionne par trois fois une lettre aux Laodicéens, certains ont pensé que la présente lettre aux Éphésiens était primitivement destinée aux chrétiens de Laodicée. La mention aux saints qui vivent à Laodicée se lisait sans doute dans le texte original (et c’est ainsi qu’elle est citée par Marcion au 2ème siècle) ; il est probable qu’on l’effaça parce que cette communauté s’était rapidement perdue dans le matérialisme ( Apocalypse 3.14).

2520 Bible des peuples sur verset 2018-11-25: Cette première page de la lettre aux Éphésiens est, dans la Bible, la meilleure expression globale du mystère chrétien. Elle équilibre, d’une certaine façon, la grande présentation de Paul aux Romains, présentation qui semblait centrer trop uniquement l’œuvre de Dieu sur la tragédie de l’homme pécheur. La lettre aux Éphésiens, comme l’Évangile de Jean, parle d’une re-création du monde là où la lettre aux Romains utilisait des termes plus juridiques : dette et réparation du péché. Béni soit Dieu ! Paul commence généralement ses lettres par une formule de louange et d’action de grâces. Mais la prière ici se prolonge : il proclame le plan mystérieux de Dieu tel qu’il l’a compris dans une révélation (3.3). Sa décision mystérieuse (9). En réalité Paul dit ce mystère : mais ce terme désignait alors une décision ou une doctrine secrète. Ici Paul nous parle du dessein de Dieu créateur : son plan s’enracine dans le mystère des trois Personnes divines. Nous savons que le Fils et l’Esprit procèdent de Dieu le Père, les trois n’étant qu’un seul Dieu. Mais, en plus de cette communication et de cet épanchement de vie en Dieu, avant la création du monde, Dieu le Père a voulu communiquer ses richesses, en dehors de lui, à des êtres créés. C’est là l’origine de toute l’histoire humaine. Dieu a voulu que des enfants (5) se multiplient autour de son Fils unique et en lui, capables de recevoir son Esprit et de le lui rendre. Ils reviendront à lui à la fin de l’histoire, rassemblés en un seul corps (10). Dieu nous a choisis dans le Christ (4). Remarquer l’expression dans le Christ que nous avons commentée dans 1Corinthiens 1.4. Toute créature vient de Dieu à travers ce Fils en qui Dieu contemple sa propre richesse. Nous sommes tels que Dieu nous a aimés en lui, et nous sommes en lui, de quelque façon, dès le commencement. Mais aussi, en nous créant libres, Dieu sait que notre liberté est fragile : nous aurons du mal à lui donner une réponse filiale. Comment revenir à Dieu, au cœur de son mystère, sans mourir à soi-même ? Toute l’histoire ne pourra être que continuelle mort et résurrection, pour les peuples comme pour les personnes. Mais la Sagesse divine a prévu que le Fils viendrait au milieu de nous, avec sa croix et sa résurrection, afin de nous manifester l’amour du Père (5). Et bien entendu, là où vient le Fils, l’Esprit sera communiqué : v. 7 et 13. Nous sommes rachetés par son sang (7). Il est sûr que Jésus a pris la place de la victime expiatoire qui porte sur elle le péché, mais ici Paul fait aussi allusion à une loi biblique : le rachat d’un esclave se signait par le sang ( Exode 21.6). Marqués de l’Esprit (13). Les Juifs étaient marqués dans la chair, comme d’un “cachet”, par la circoncision. Ce rite certifiait leur appartenance à Dieu. Pour leur part, les Chrétiens reçoivent l’Esprit qui agit en eux : c’est de lui que viennent la foi, l’espérance et l’amour, les diverses formes de service, le don de la connaissance, les miracles et les guérisons. Ces dons sont la preuve la plus évidente qu’ils sont devenus enfants de Dieu. Ces dons sont aussi un avant-goût de toutes les merveilles que Dieu nous réserve. Paul distingue deux moments : le plan de Dieu dans l’éternité (1-10), et sa réalisation dans le temps (11-14). Les deux dernières strophes correspondent à ces deux étapes de l’histoire sainte : — Dieu nous a mis à part (11). Paul parle en son nom et au nom du peuple juif choisi pour être le peuple de Dieu. — Vous aussi… (13). Ici, Paul se réfère aux Chrétiens d’origine grecque (et païenne), déjà nombreux dans ces communautés d’Éphèse. Le temps de la plénitude est donc arrivé, c’est-à-dire le moment où l’évangile est proclamé à tous les hommes, pour que tous reçoivent les dons de l’Esprit. Cette page précise quelques points essentiels de la foi. Il décidait dès ce moment (5). Nous retrouvons ici l’équivalent de ce que Paul a affirmé dans Romains 8.29-30. Nous ne pouvons pas passer à côté du terme “prédestination”. Beaucoup ont utilisé ce terme de façon différente de Paul : voir à ce sujet PRÉDESTINATION dans Romains*9.14. Il nous est impossible de comprendre comment nous sommes libres si Dieu nous connaît dans l’éternité. Nous ne devons pas pour autant partager les doutes et l’angoisse de ceux qui se croient soumis à un destin ou à une redoutable “volonté de Dieu”. En réalité nous sommes “soumis” à un amour et à des bénédictions (3) qui n’attendent que notre réponse. (Voir commentaire de Romains*9). Paul ne parle de condamnation pour personne ; il affirme seulement que Dieu fait preuve d’un amour spécial pour ceux qu’il appelle à devenir membres du Christ. La Bible parle peu de l’amour de Dieu pour les non-croyants, mais nous devons le comprendre à la lumière de l’amour qu’il nous a montré en nous conduisant jusqu’au Christ. Dieu nous a choisis dans le Christ (4). Bien des auteurs chrétiens ont parlé comme si, au commencement, Dieu avait créé l’homme sans envisager sa chute et que le Christ n’était venu que pour sauver le pécheur perdu. Ce n’est pas ce que Paul dit ici : dès le commencement la venue du Christ et le don de l’Esprit, tout comme les lois de la vie et le cours de l’histoire, étaient mystérieusement liés à l’ordre qui existe en Dieu lui-même. Le Bien-aimé (6) est toujours le premier pour Dieu. De même pour nous : le souci de “nous sauver” ne peut pas être la base de notre foi. Ce serait tout aussi égoïste que de pratiquer sa religion pour rester en bonne santé. Le Fils nous a révélé la Gloire du Père et comment lui-même revenait au Père : il voulait nous tirer de notre égoïsme, même de l’égoïsme religieux : Jean 17 et Philippiens 2.9.

2519 Bible des peuples sur verset 2018-11-25: Faut-il parler ici d’une “lettre” de Paul ? Déjà la lettre aux Romains était en majeure partie consacrée à un exposé sur la foi et le salut. Ici c’est plus vrai encore : il n’y a pas de nouvelles, pas de message personnel pour une communauté précise, mais de nouveau un long exposé sur le salut du monde. Il était sans doute destiné aux Églises de la région d’Éphèse. Pourquoi le monde ? Où va l’humanité ? Ce sont les mêmes questions qui se posent pour nous tous les jours de façon plus insistante, dans la mesure même où ces dernières années ont vu comme une “prise en masse” des peuples les plus divers. Même ceux qui veulent dominer ne peuvent plus le faire qu’en se présentant comme les porte-parole de l’ensemble. Où est le salut pour l’homme ? Quel est son avenir ? Et Paul nous répond de sa prison de Rome. Comme nous le rappellent les Actes ( 28.16 et 30), Paul était prisonnier à Rome dans les années 60. Dans cette capitale du seul monde que connaissaient alors les Occidentaux, il a eu tout le loisir d’évaluer les doctrines qui circulaient à travers l’Empire Romain. Elles venaient du Moyen Orient où elles préoccupaient tout spécialement les Chrétiens de la région d’Éphèse. Dans la mesure où d’autres religions prétendaient ouvrir à tous un chemin de salut, elles remettaient en cause le Christ, unique sauveur d’une humanité une. Cette lettre aux Éphésiens semble avoir été écrite après celle aux Colossiens. Paul y reprend et développe le plan de Dieu qu’il dit avoir compris dans une révélation. Le monde a été créé pour les hommes, et pour qu’il en émerge l’Homme Nouveau, une seule famille dans le Christ. Tous se retrouveront, chacun à sa place, autour d’une personne capable de les accueillir tous et chacun dans sa propre plénitude : le Christ. Certains pensent que la lettre aux Éphésiens n’est pas de Paul : comment pourrait-il parler de façon impersonnelle à une communauté où il a travaillé pendant plus de deux ans, de 55 à 57 ap. J.-C. environ ? Mais, comme nous l’avons dit, la lettre a dû être adressée, non pas aux seuls chrétiens de la ville d’Éphèse, mais plus largement aux communautés de la vallée du Lycus : Hiérapolis, Laodicée ( Colossiens 4.13 et 16) et Colosses, qui avaient été évangélisées par des compagnons de Paul, en particulier Épaphras ( Colossiens 1.7). D’autres pensent que les questions posées sont le propre d’un temps postérieur à Paul : comme les lettres à Tite et Timothée, celle-ci ne serait de lui que dans un sens très large. Mais quand on sait le niveau très bas de la littérature chrétienne immédiatement après la mort des apôtres, il est difficile de penser qu’une lettre d’une telle sûreté théologique et d’une telle richesse doctrinale ait pu mûrir chez un autre que chez Paul, même s’il en a laissé la rédaction à l’un de ses disciples, Tychique ( Éphésiens 6.21) ou Timothée ( Colossiens 1.1). Il faut reconnaître, en effet, que le style en est différent de celui des lettres les plus authentiques, dictées par Paul.

( )
1,2 Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ! ( ) 1,3 Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis de toute sortes de bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ! ( ) 1,4 En lui Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irrépréhensibles devant lui, ( ) 1,5 nous ayant prédestinés dans son amour à être ses enfants d'adoption par Jésus Christ, selon le bon plaisir de sa volonté, ( ) 1,6 à la louange de la gloire de sa grâce qu'il nous a accordée en son bien-aimé. ( )



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