Lecture en continu (Bible des Peuples)

8,14 Les apôtres restés à Jérusalem savaient déjà qu’en Samarie on avait accueilli la parole de Dieu ; ils leur envoyèrent donc Pierre et Jean.

1822 Bible des peuples sur verset 2018-10-28: Philippe, l’un des Sept, baptise, mais ce sont les apôtres Pierre et Jean qui viennent communiquer le don de l’Esprit. Le baptême et l’imposition des mains apparaissent donc dès le début comme deux étapes de l’initiation chrétienne et se réfèrent à deux aspects différents de la vie dans l’Église. Le baptême souligne le renouvellement d’une personne par la foi. L’imposition des mains montre la transmission de l’Esprit d’âge en âge, à partir des premiers qui l’ont reçu au jour de la Pentecôte. Cette imposition des mains (qui est devenue la confirmation dans l’Église d’aujourd’hui) était alors habituellement marquée par ces manifestations dont nous parlent les Actes ( 19.6) et Saint Paul (1Corinthiens 12 et 14). Ces dons, dont nous ne retenons souvent que l’aspect spectaculaire, faisaient partie d’une expérience globale que continuent de faire, d’une façon ou d’une autre, ceux qui se sont mis à la disposition de l’Esprit. Simon, un magicien, donne à Pierre l’occasion de condamner une fausse interprétation des dons spirituels. Simon voit les apôtres comme des magiciens plus puissants que lui et il veut acheter le pouvoir de faire certains miracles. Pierre nous laisse entendre que rechercher les miracles n’est sans doute pas la façon de se préparer à recevoir l’Esprit. De toute façon, ces choses ne s’achètent pas. Les manifestations de l’Esprit ne sont pas toujours celles qui sont mentionnées dans les Actes : Dieu adapte ses dons aux besoins de l’Église. Les communautés simples et pauvres reçoivent plus de dons de guérison pour les malades : comme les ressources normales leur manquent, Dieu se fait présent. Les groupes de prière reçoivent le don de langues parce qu’il aide la confiance en Dieu et la persévérance dans la louange. Là où la foi repose sur la conviction de la justice divine et la crainte de Dieu, nous observons des prédictions et des révélations des secrets du cœur. Au contraire, parmi ceux qui ont une formation plus rationnelle et intellectuelle, le prophète se distingue souvent par le don de parler avec assurance et donner un éclairage de foi dans lequel la communauté comme les individus reconnaissent la voix de Dieu. L’Esprit continue à agir en beaucoup de croyants qui ne parlent peut-être pas en langues et ne font pas de guérisons, mais qui agissent sous l’inspiration de l’Esprit et qui produisent les fruits de l’Esprit (Galates 5.22-24). Ils sont donc des témoins authentiques de Jésus. Baptisés au Nom du Seigneur Jésus (16). Voir à ce sujet le commentaire d’Actes*19.5.

1823 Bible des peuples sur verset 2018-10-28: Baptême et imposition des mains Ce paragraphe distingue le baptême de l’imposition des mains qui confère l’Esprit ( Actes 19.6). Les deux sont distingués nettement en Hébreux 6.2. Par contre les évangiles parlent du baptême dans l’Esprit Saint, qui n’est autre que le baptême chrétien, et l’opposent au baptême d’eau qui était celui de Jean Baptiste. Il faut ici rappeler les paroles de Pierre en Actes 10.47 : ceux qui ont reçu l’Esprit Saint tout comme nous. Si l’on s’attache également au détail des explications de Pierre en 11.16, on conclura que dès les premiers jours ils ont voulu transmettre par une imposition des mains (voir Nombres 27.18), le don qu’ils avaient reçu. Peut-être Jésus leur en avait-il dit quelque chose en ces jours qui suivirent la Résurrection et durant lesquels il leur donna ses instructions par l’Esprit Saint : Actes 1.2. En revanche, ils ne parlaient pas du baptême “dans l’Esprit” comme Jésus l’avait dit. Il semble donc bien que dès les origines l’initiation chrétienne a comporté les deux rites et l’on peut seulement se demander s’ils étaient liés ou s’il y avait un intervalle entre les deux. D’autre part, il est certain que l’imposition des mains est devenue sans aucune rupture de sens ou de pratique notre confirmation. Les controverses modernes sur un baptême de l’Esprit qui serait indépendant, même du sacrement de confirmation, sont dues à la conjoncture actuelle. Comme le baptême et la confirmation sont donnés le plus souvent sans qu’ait eu lieu le processus normal de conversion et de découverte du Christ Seigneur qui leur donne leur plein sens, les manifestations visibles, disons charismatiques, de l’Esprit sont plus rares ou plus discrètes. Aussi semble-t-il important dans certains groupes de reprendre ce processus d’initiation, avec l’espoir souvent récompensé d’obtenir de telles grâces. Mais vouloir que l’Esprit ne soit pas donné par la confirmation et qu’il faille y ajouter d’autres rites, ce serait sans doute mépriser la voie commune et traditionnelle de la vie chrétienne.