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Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
Article 4
"Jésus-Christ a souffert sous Ponce Pilate,
il a été crucifié, il est mort,
il a été enseveli"
571 Le mystère pascal de la Croix et de la Résurrection du Christ est au centre de la Bonne Nouvelle que les apôtres, et l'Église à leur suite, doivent annoncer au monde. Le dessein sauveur de Dieu s'est accompli "une fois pour toutes" (He 9, 26) par la mort rédemptrice de son Fils Jésus-Christ.
571

Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
572 L'Église reste fidèle à "l'interprétation de toutes les Écritures" donnée par Jésus lui-même avant comme après sa Pâque: "Ne fallait-il pas que le Messie endurât ces souffrances pour entrer dans sa gloire?" (Lc 24, 26-27. 44-45). Les souffrances de Jésus ont pris leur forme historique concrète du fait qu'il a été "rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes" (Mc 8, 31) qui l'ont "livré aux païens pour être bafoué, flagellé et mis en croix" (Mt 20, 19).
572

Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
573 La foi peut donc essayer de scruter les circonstances de la mort de Jésus, transmises fidèlement par les Évangiles (cf. DV 19) et éclairées par d'autres sources historiques, pour mieux comprendre le sens de la Rédemption.
573

Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
Paragraphe 1. Jésus et Israël
574 Dès les débuts du ministère public de Jésus, des Pharisiens et des partisans d'Hérode, avec des prêtres et des scribes, se sont mis d'accord pour le perdre (cf. Mc 3, 6). Par certains de ses actes (expulsions de démons, cf. Mt 12, 24; pardon des péchés, cf. Mc 2, 7; guérisons le jour du sabbat, cf. Mc 3, 1-6; interprétation originale des préceptes de pureté de la Loi, cf. Mc 7, 14-23; familiarité avec les publicains et les pécheurs publics, cf. Mc 2, 14-17) Jésus a semblé à certains, mal intentionnés, suspect de possession (cf. Mc 3, 22; Jn 8, 48; 10, 20). On l'accuse de blasphème (cf. Mc 2, 7; Jn 5, 18; 10, 33) et de faux prophétisme (cf. Jn 7, 12; 7, 52), crimes religieux que la Loi châtiait par la peine de mort sous forme de lapidation (cf. Jn 8, 59; 10, 31).
574

Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
575 Bien des actes et des paroles de Jésus ont donc été un "signe de contradiction" (Lc 2, 34) pour les autorités religieuses de Jérusalem, celles que l'Évangile de S. Jean appelle souvent "les Juifs" (cf. Jn 1, 19; 2, 18; 5, 10; 7, 13; 9, 22; 18, 12; 19, 38; 20, 19), plus encore que pour le commun du Peuple de Dieu (cf. Jn 7, 48-49). Certes, ses rapports avec les Pharisiens ne furent pas uniquement polémiques. Ce sont des Pharisiens qui le préviennent du danger qu'il court (cf. Lc 13, 31). Jésus loue certains d'entre eux comme le scribe de Mc 12, 34 et il mange à plusieurs reprises chez des Pharisiens (cf. Lc 7, 36; 14, 1). Jésus confirme des doctrines partagées par cette élite religieuse du Peuple de Dieu: la résurrection des morts (cf. Mt 22, 23-34; Lc 20, 39), les formes de piété (aumône, jeûne et prière, cf. Mt 6, 18) et l'habitude de s'adresser à Dieu comme Père, le caractère central du commandement de l'amour de Dieu et du prochain (cf. Mc 12, 28-34).
575

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576 Aux yeux de beaucoup en Israël, Jésus semble agir contre les institutions essentielles du Peuple élu:
– La soumission à la Loi dans l'intégralité de ses préceptes écrits et, pour les Pharisiens, dans l'interprétation de la tradition orale.
– La centralité du Temple de Jérusalem comme lieu saint où Dieu habite d'une manière privilégiée.
– La foi dans le Dieu unique dont aucun homme ne peut partager la gloire.
576

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I. Jésus et la Loi
577 Jésus a fait une mise en garde solennelle au début du Sermon sur la Montagne où Il a présenté la Loi donnée par Dieu au Sinaï lors de la Première alliance à la lumière de la grâce de la Nouvelle Alliance:
N'allez pas croire que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes: je ne suis pas venu abolir mais accomplir. Car je vous le dis en vérité, avant que ne passent le ciel et la terre, pas un i, pas un point sur l'i ne passera de la Loi, que tout ne soit réalisé. Celui donc qui violera l'un de ces moindres préceptes, sera tenu pour moindre dans le Royaume des cieux; au contraire, celui qui les exécutera et les enseignera, celui-là sera tenu pour grand dans le Royaume de cieux" (Mt 5, 17-19).
577

Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
578 Jésus, le Messie d'Israël, le plus grand donc dans le Royaume des cieux, se devait d'accomplir la Loi en l'exécutant dans son intégralité jusque dans ses moindres préceptes selon ses propres paroles. Il est même le seul à avoir pu le faire parfaitement (cf. Jn 8, 46). Les Juifs, de leur propre aveu, n'ont jamais pu accomplir la Loi dans son intégralité sans en violer le moindre précepte (cf. Jn 7, 19; Ac 13, 38-41; 15, 10). C'est pourquoi à chaque fête annuelle de l'Expiation, les enfants d'Israël demandent à Dieu pardon pour leurs transgressions de la Loi. En effet, la Loi constitue un tout et, comme le rappelle S. Jacques, "aurait-on observé la Loi tout entière, si l'on commet un écart sur un seul point, c'est du tout que l'on devient justiciable" (Jc 2, 10; cf. Ga 3, 10; 5, 3).
578

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579 Ce principe de l'intégralité de l'observance de la Loi, non seulement dans sa lettre mais dans son esprit, était cher aux Pharisiens. En le dégageant pour Israël, ils ont conduit beaucoup de Juifs du temps de Jésus à un zèle religieux extrême (cf. Rm 10, 2). Celui-ci, s'il ne voulait pas se résoudre en une casuistique "hypocrite" (cf. Mt 15, 3-7; Lc 11, 39-54), ne pouvait que préparer le Peuple à cette intervention de Dieu inouïe que sera l'exécution parfaite de la Loi par le seul Juste à la place de tous les pécheurs (cf. Is 53, 11; He 9, 15).
579

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580 L'accomplissement parfait de la Loi ne pouvait être l'œuvre que du divin Législateur né sujet de la Loi en la personne du Fils (cf. Ga 4, 4). En Jésus, la Loi n'apparaît plus gravée sur des tables de pierre mais "au fond du cœur" (Jr 31, 33) du Serviteur qui, parce qu'il "apporte fidèlement le droit" (Is 42, 3) est devenu "l'alliance du peuple" (Is 42, 6). Jésus accomplit la Loi jusqu'à prendre sur Lui "la malédiction de la Loi" (Ga 3, 13) encourue par ceux qui ne "pratiquent pas tous les préceptes de la Loi" (Ga 3, 10) car "la mort du Christ a eu lieu pour racheter les transgressions de la Première alliance" (He 9, 15).
580

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581 Jésus est apparu aux yeux des Juifs et de leurs chefs spirituels comme un "rabbi" (cf. Jn 11, 38; 3, 2; Mt 22, 23-24. 34-36). Il a souvent argumenté dans le cadre de l'interprétation rabbinique de la Loi (cf. Mt 12, 5; 9, 12; Mc 2, 23– 27; Lc 6, 6-9; Jn 7, 22-23). Mais en même temps, Jésus ne pouvait que heurter les docteurs de la Loi car il ne se contentait pas de proposer son interprétation parmi les leurs, "il enseignait comme quelqu'un qui a autorité et non pas comme les scribes" (Mt 7, 28-29). En lui, c'est la même Parole de Dieu qui avait retenti au Sinaï pour donner à Moïse la Loi écrite qui se fait entendre de nouveau sur la Montagne des Béatitudes (cf. Mt 5, 1). Elle n'abolit pas la Loi mais l'accomplit en fournissant de manière divine son interprétation ultime: "Vous avez appris qu'il a été dit aux ancêtres (...) moi je vous dis" (Mt 5, 33-34). Avec cette même autorité divine, il désavoue certaines "traditions humaines" (Mc 7, 8) des Pharisiens qui "annulent la Parole de Dieu" (Mc 7, 13).
581

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582 Allant plus loin, Jésus accomplit la Loi sur la pureté des aliments, si importante dans la vie quotidienne juive, en dévoilant son sens "pédagogique" (cf. Ga 3, 24) par une interprétation divine: "Rien de ce qui pénètre du dehors dans l'homme ne peut le souiller (...) – ainsi il déclarait purs tous les aliments. Ce qui sort de l'homme, voilà ce qui souille l'homme. Car c'est du dedans, du cœur des hommes que sortent les desseins pervers" (Mc 7, 18-21). En délivrant avec autorité divine l'interprétation définitive de la Loi, Jésus s'est trouvé affronté à certains docteurs de la Loi qui ne recevaient pas son interprétation de la Loi garantie pourtant par les signes divins qui l'accompagnaient (cf. Jn 5, 36; 10, 25. 37-38; 12, 37). Ceci vaut particulièrement pour la question du sabbat: Jésus rappelle, souvent avec des arguments rabbiniques (cf. Mc 2, 25-27; Jn 7, 22-24), que le repos du sabbat n'est pas troublé par le service de Dieu (cf. Mt 12, 5; Nb 28, 9) ou du prochain (cf. Lc 13, 15-16; 14, 3-4) qu'accomplissent ses guérisons.
582

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II. Jésus et le Temple
583 Jésus, comme les prophètes avant lui, a professé pour le Temple de Jérusalem le plus profond respect. Il y a été présenté par Joseph et Marie quarante jours après sa naissance (cf. Lc 2, 22-39). A l'âge de douze ans, il décide de rester dans le Temple pour rappeler à ses parents qu'il se doit aux affaires de son Père (cf. Lc 2, 46-49). Il y est monté chaque année au moins pour la Pâque pendant sa vie cachée (cf. Lc 2, 41); son ministère public lui-même a été rythmé par ses pèlerinages à Jérusalem pour les grandes fêtes juives (cf. Jn 2, 13-14; 5, 1. 14; 7, 1. 10. 14; 8, 2; 10, 22-23).
583

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584 Jésus est monté au Temple comme au lieu privilégié de la rencontre de Dieu. Le Temple est pour lui la demeure de son Père, une maison de prière, et il s'indigne de ce que son parvis extérieur soit devenu un lieu de trafic (cf. Mt 21, 13). S'il chasse les marchands du Temple, c'est par amour jaloux pour son Père: "Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de commerce. Ses disciples se rappelèrent qu'il est écrit: ‘Le zèle pour ta maison me dévorera' (Ps 69, 10)" (Jn 2, 16-17). Après sa Résurrection, les apôtres ont gardé un respect religieux pour le Temple (cf. Ac 2, 46; 3, 1; 5, 20. 21; etc.).
584

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585 Au seuil de sa passion, Jésus a cependant annoncé la ruine de ce splendide édifice dont il ne restera plus pierre sur pierre (cf. Mt 24, 1-2). Il y a ici annonce d'un signe des derniers temps qui vont s'ouvrir avec sa propre Pâque (cf. Mt 24, 3; Lc 13, 35). Mais cette prophétie a pu être rapportée de manière déformée par de faux témoins lors de son interrogatoire chez le grand prêtre (cf. Mc 14, 57-58) et lui être renvoyée comme injure lorsqu'il était cloué sur la croix (cf. Mt 27, 39-40).
585

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586 Loin d'avoir été hostile au Temple (cf. Mt 8, 4; 23, 21; Lc 17, 14; Jn 4, 22) où il a donné l'essentiel de son enseignement (cf. Jn 18, 20), Jésus a voulu payer l'impôt du Temple en s'associant Pierre (cf. Mt 17, 24-27) qu'il venait de poser comme fondement pour son Église à venir (cf. Mt 16, 18). Plus encore, il s'est identifié au Temple en se présentant comme la demeure définitive de Dieu parmi les hommes (cf. Jn 2, 21; Mt 12, 6). C'est pourquoi sa mise à mort corporelle (cf. Jn 2, 18-22) annonce la destruction du Temple qui manifestera l'entrée dans un nouvel âge de l'histoire du salut: "L'heure vient où ce n'est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père" (Jn 4, 21; cf. Jn 4, 23-24; Mt 27, 51; He 9, 11; Ap 21, 22).
586

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III. Jésus et la foi d'Israël au Dieu Unique et Sauveur
587 Si la Loi et le Temple de Jérusalem ont pu être occasion de "contradiction" (cf. Lc 2, 34) de la part de Jésus pour les autorités religieuses d'Israël, c'est son rôle dans la rédemption des péchés, œuvre divine par excellence, qui a été pour elles la véritable pierre d'achoppement (cf. Lc 20, 17-18; Ps 118, 22).
587

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588 Jésus a scandalisé les Pharisiens en mangeant avec les publicains et les pécheurs (cf. Lc 5, 30) aussi familièrement qu'avec eux-mêmes (cf. Lc 7, 36; 11, 37; 14, 1). Contre ceux d'entre eux "qui se flattaient d'être des justes et n'avaient que mépris pour les autres" (Lc 18, 9; cf. Jn 7, 49; 9, 34), Jésus a affirmé: "Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs au repentir" (Lc 5, 32). Il est allé plus loin en proclamant face aux Pharisiens que, le péché étant universel (cf. Jn 8, 33-36), ceux qui prétendent ne pas avoir besoin de salut s'aveuglent sur eux-mêmes (cf. Jn 9, 40-41).
588

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589 Jésus a surtout scandalisé parce qu'Il a identifié sa conduite miséricordieuse envers les pécheurs avec l'attitude de Dieu Lui-même à leur égard (cf. Mt 9, 13; Os 6, 6). Il est allé jusqu'à laisser entendre qu'en partageant la table des pécheurs (cf. Lc 15, 1-2), Il les admettait au banquet messianique (cf. Lc 15, 23-32). Mais c'est tout particulièrement en pardonnant les péchés que Jésus a mis les autorités religieuses d'Israël devant un dilemme. Ne diraient-elles pas avec justesse dans leur effroi: "Dieu seul peut pardonner les péchés" (Mc 2, 7)? En pardonnant les péchés, ou bien Jésus blasphème car c'est un homme qui se fait l'égal de Dieu (cf. Jn 5, 18; 10, 33), ou bien Il dit vrai et sa personne rend présent et révèle le nom de Dieu (cf. Jn 17, 6. 26).
589

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590 Seule l'identité divine de la personne de Jésus peut justifier une exigence aussi absolue que celle-ci: "Celui qui n'est pas avec moi est contre moi" (Mt 12, 30); de même quand Il dit qu'il y a en Lui "plus que Jonas, (...) plus que Salomon" (Mt 12, 41-42), "plus que le Temple" (Mt 12, 6); quand Il rappelle à son sujet que David a appelé le Messie son Seigneur (cf. Mt 12, 36. 37), quand Il affirme: "Avant qu'Abraham fut, Je Suis" (Jn 8, 58); et même: "Le Père et moi nous sommes un" (Jn 10, 30).
590

Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
591 Jésus a demandé aux autorités religieuses de Jérusalem de croire en Lui à cause des œuvres de son Père qu'Il accomplit (cf. Jn 10, 36-38). Mais un tel acte de foi devait passer par une mystérieuse mort à soi-même pour une nouvelle "naissance d'en haut" (Jn 3, 7) dans l'attirance de la grâce divine (cf. Jn 6, 44). Une telle exigence de conversion face à un accomplissement si surprenant des promesses (cf. Is 53, 1) permet de comprendre la tragique méprise du Sanhédrin estimant que Jésus méritait la mort comme blasphémateur (cf. Mc 3, 6; Mt 26, 64-66). Ses membres agissaient ainsi à la fois par ignorance (cf. Lc 23, 34; Ac 3, 17-18) et par l'endurcissement (cf. Mc 3, 5; Rm 11, 25) de l'incrédulité (cf. Rm 11, 20).
591

Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
En bref
592 Jésus n'a pas aboli la Loi du Sinaï, mais Il l'a accomplie (cf. Mt 5, 17-19) avec une telle perfection (cf. Jn 8, 46) qu'Il en révèle le sens ultime (cf. Mt 5, 33) et qu'Il rachète les transgressions contre elle (cf. He 9, 15).
592

Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
593 Jésus a vénéré le Temple en y montant aux fêtes juives de pèlerinage et Il a aimé d'un amour jaloux cette demeure de Dieu parmi les hommes. Le Temple préfigure son mystère. S'Il annonce sa destruction, c'est comme manifestation de sa propre mise à mort et de l'entrée dans un nouvel âge de l'histoire du salut, où son Corps sera le Temple définitif.
593

Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
594 Jésus a posé des actes, tel le pardon des péchés, qui L'ont manifesté comme étant le Dieu Sauveur lui-même (cf. Jn 5, 16-18). Certains Juifs, qui, ne reconnaissant pas le Dieu fait homme (cf. Jn 1, 14), voyaient en Lui un homme qui se fait Dieu (cf. Jn 10, 33), L'ont jugé comme un blasphémateur.
594

Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
Paragraphe 2. Jésus est mort crucifié
I. Le procès de Jésus
Divisions des autorités juives à l'égard de Jésus
595 Parmi les autorités religieuses de Jérusalem, non seulement il s'est trouvé le pharisien Nicodème (cf. Jn 7, 52) ou le notable Joseph d'Arimathie pour être en secret disciples de Jésus (cf. Jn 19, 38-39), mais il s'est produit pendant longtemps des dissensions au sujet de Celui-ci (cf. Jn 9, 16-17; 10, 19-21) au point qu'à la veille même de sa passion, S. Jean peut dire d'eux qu'"un bon nombre crut en lui", quoique d'une manière très imparfaite (Jn 12, 42). Cela n'a rien d'étonnant si l'on tient compte qu'au lendemain de la Pentecôte "une multitude de prêtres obéissait à la foi" (Ac 6, 7) et que "certains du parti des Pharisiens étaient devenus croyants" (Ac 15, 5) au point que S. Jacques peut dire à S. Paul que "plusieurs milliers de Juifs ont embrassé la foi et ce sont tous d'ardents partisans de la Loi" (Ac 21, 20).
595

Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
596 Les autorités religieuses de Jérusalem n'ont pas été unanimes dans la conduite à tenir vis-à-vis de Jésus (cf. Jn 9, 16; 10, 19). Les pharisiens ont menacé d'excommunication ceux qui le suivraient (cf. Jn 9, 22). A ceux qui craignaient que "tous croient en Jésus et que les Romains viennent détruire notre Lieu Saint et notre nation" (Jn 11, 48), le grand prêtre Caïphe proposa en prophétisant: "Il est de votre intérêt qu'un seul homme meure pour le peuple et que la nation ne périsse pas tout entière" (Jn 11, 49-50). Le Sanhédrin, ayant déclaré Jésus "passible de mort" (Mt 26, 66) en tant que blasphémateur, mais ayant perdu le droit de mise à mort (cf. Jn 18, 31), livre Jésus aux Romains en l'accusant de révolte politique (cf. Lc 23, 2) ce qui mettra celui-ci en parallèle avec Barrabas accusé de "sédition" (Lc 23, 19). Ce sont aussi des menaces politiques que les grands prêtres exercent sur Pilate pour qu'il condamne Jésus à mort (cf. Jn 19, 12. 15. 21).
596

Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
Les Juifs ne sont pas collectivement responsables de la mort de Jésus
597 En tenant compte de la complexité historique du procès de Jésus manifestée dans les récits évangéliques, et quel que puisse être le péché personnel des acteurs du procès (Judas, le Sanhédrin, Pilate) que seul Dieu connaît, on ne peut en attribuer la responsabilité à l'ensemble des Juifs de Jérusalem, malgré les cris d'une foule manipulée (cf. Mc 15, 11) et les reproches globaux contenus dans les appels à la conversion après la Pentecôte (cf. Ac 2, 23. 36; 3, 13-14; 4, 10; 5, 30; 7, 52; 10, 39; 13, 27-28; 1Th 2, 14-15). Jésus lui-même en pardonnant sur la croix (cf. Lc 23, 34) et Pierre à sa suite ont fait droit à "l'ignorance" (Ac 3, 17) des Juifs de Jérusalem et même de leurs chefs. Encore moins peut-on, à partir du cri du peuple: "Que son sang soit sur nous et sur nos enfants" (Mt 27, 25) qui signifie une formule de ratification (cf. Ac 5, 28; 18, 6), étendre la responsabilité aux autres Juifs dans l'espace et dans le temps:
Aussi bien l'Église a-t-elle déclaré au Concile Vatican II: "Ce qui a été commis durant la passion ne peut être imputé ni indistinctement à tous les Juifs vivant alors, ni aux Juifs de notre temps. (...) Les Juifs ne doivent pas être présentés comme réprouvés par Dieu, ni maudits comme si cela découlait de la Sainte Écriture" (NA 4).
597

Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
Tous les pécheurs furent les auteurs de la passion du Christ
598 L'Église, dans le Magistère de sa foi et dans le témoignage de ses saints, n'a jamais oublié que "les pécheurs eux-mêmes furent les auteurs et comme les instruments de toutes les peines qu'endura le divin Rédempteur" (Catech. R. 1, 5, 11; cf. He 12, 3). Tenant compte du fait que nos péchés atteignent le Christ Lui-même (cf. Mt 25, 45; Ac 9, 4-5), l'Église n'hésite pas à imputer aux chrétiens la responsabilité la plus grave dans le supplice de Jésus, responsabilité dont ils ont trop souvent accablé uniquement les Juifs:
Nous devons regarder comme coupables de cette horrible faute, ceux qui continuent à retomber dans leurs péchés. Puisque ce sont nos crimes qui ont fait subir à Notre-Seigneur Jésus-Christ le supplice de la croix, à coup sûr ceux qui se plongent dans les désordres et dans le mal "crucifient de nouveau dans leur cœur, autant qu'il est en eux, le Fils de Dieu par leurs péchés et le couvrent de confusion" (He 6, 6). Et il faut le reconnaître, notre crime à nous dans ce cas est plus grand que celui des Juifs. Car eux, au témoignage de l'apôtre, "s'ils avaient connu le Roi de gloire, ils ne l'auraient jamais crucifié" (1Co 2, 8). Nous, au contraire, nous faisons profession de Le connaître. Et lorsque nous Le renions par nos actes, nous portons en quelque sorte sur Lui nos mains meurtrières (Catech. R. 1, 5, 11).
Et les démons, ce ne sont pas eux qui L'ont crucifié; c'est toi qui avec eux L'as crucifié et Le crucifies encore, en te délectant dans les vices et les péchés (S. François d'Assise, admon. 5, 3).
598

Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
II. La mort rédemptrice du Christ dans le dessein divin de salut
"Jésus livré selon le dessein bien arrêté de Dieu"
599 La mort violente de Jésus n'a pas été le fruit du hasard dans un concours malheureux de circonstances. Elle appartient au mystère du dessein de Dieu, comme S. Pierre l'explique aux Juifs de Jérusalem dès son premier discours de Pentecôte: "Il avait été livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu" (Ac 2, 23). Ce langage biblique ne signifie pas que ceux qui ont "livré Jésus" (Ac 3, 13) n'ont été que les exécutants passifs d'un scénario écrit d'avance par Dieu.
599

Catéchisme de l'Eglise Catholique/Eglise Catholique
600 A Dieu tous les moments du temps sont présents dans leur actualité. Il établit donc son dessein éternel de "prédestination" en y incluant la réponse libre de chaque homme à sa grâce: "Oui, vraiment, ils se sont rassemblés dans cette ville contre ton saint serviteur Jésus, que tu as oint, Hérode et Ponce Pilate avec les nations païennes et les peuples d'Israël (cf. Ps 2, 1-2), de telle sorte qu'ils ont accompli tout ce que, dans ta puissance et ta sagesse, tu avais prédestiné" (Ac 4, 27-28). Dieu a permis les actes issus de leur aveuglement (cf. Mt 26, 54; Jn 18, 36; 19, 11) en vue d'accomplir son dessein de salut (cf. Ac 3, 17-18).
600