Second Livre des Rois
2,6 Une troisième fois, Élie dit à Élisée : « Arrête-toi ici ; et moi, le Seigneur m’envoie au Jourdain. » Mais Élisée répliqua : « Par le Seigneur qui est vivant, et par ta vie, je ne te quitterai pas. » Ils continuèrent donc tous les deux. ( ) 2,7 Cinquante frères-prophètes, qui les avaient suivis, s’arrêtèrent à distance, pendant que tous deux se tenaient au bord du Jourdain. ( ) 2,8 Élie prit son manteau, le roula et en frappa les eaux, qui s’écartèrent de part et d’autre. Ils traversèrent tous deux à pied sec. ( ) 2,9 Pendant qu’ils passaient, Élie dit à Élisée : « Dis-moi ce que tu veux que je fasse pour toi avant d’être enlevé loin de toi. » Élisée répondit : « Que je reçoive une double part de l’esprit que tu as reçu ! » ( ) 2,10 Élie reprit : « Tu demandes quelque chose de difficile : tu l’obtiendras si tu me vois lorsque je serai enlevé loin de toi. Sinon, tu ne l’obtiendras pas. » ( )

2,11 Ils étaient en train de marcher tout en parlant lorsqu’un char de feu, avec des chevaux de feu, les sépara. Alors, Élie monta au ciel dans un ouragan.


19164 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: ELIE APRÈS SON ELEVATION
L'éloignement d'Elie de la terre, loin d'être une interruption de ses relations avec les hommes, marque plutôt le début de sa véritable activité d'aide en cas de besoin, d'enseignant et de guide. Au début, son intervention dans les affaires sublunaires n'est pas fréquente. Sept ans après sa translation (43), il écrivit une lettre au méchant roi Jéhoram, qui régnait sur Juda. La prochaine fois qu'il prit part à un événement terrestre, ce fut à l'époque d'Assuérus, lorsqu'il rendit service aux Juifs en prenant l'apparence du courtisan Harbonah, (44) dans un moment favorable, incitant le roi à s'opposer à Haman. (45)
Cependant, il a été réservé pour des jours ultérieurs, pour l'époque talmudique, l'âge d'or des grands érudits, les Tannaïm et les Amoraïm, afin de profiter de la vigilance spéciale d'Elie en tant que protecteur des innocents, en tant qu'ami dans le besoin, qui plane sur les justes et les pieux, toujours présent pour les protéger contre le mal ou les arracher au danger. En quatre coups d'ailes, Elie peut parcourir le monde. (46) Aucun endroit de la terre n'est donc trop éloigné pour qu'il puisse y apporter son aide. En tant qu'ange (47), il a le pouvoir de prendre les apparences les plus diverses pour accomplir ses desseins. Tantôt il ressemble à un homme ordinaire, tantôt il prend l'apparence d'un Arabe, tantôt celle d'un cavalier, tantôt celle d'un fonctionnaire romain, tantôt celle d'une prostituée.
Il arriva un jour que Nahum, le grand et pieux maître, se rendant à Rome pour une mission politique, se vit dérober à son insu le cadeau qu'il portait à l'empereur comme offrande des juifs. Lorsqu'il remit le coffret au souverain, on s'aperçut qu'il contenait de la terre commune, que les voleurs avaient substituée aux bijoux qu'ils avaient dérobés. L'empereur crut que les Juifs se moquaient de lui et leur représentant, Nahum, fut condamné à subir la mort. Dans sa piété, le rabbin ne perdit pas confiance en Dieu, il se contenta de dire: «Cela aussi est pour le bien.» (48) Et il en fut ainsi. Soudain, Elie apparut et, prenant l'apparence d'un fonctionnaire de la cour, il dit: «Peut-être que la terre contenue dans ce coffret est semblable à celle qu'Abraham utilisait pour la guerre. Une poignée suffira pour faire le travail des épées et des arcs». A son initiative, les vertus de la terre furent testées lors de l'attaque d'une ville qui avait longtemps résisté au courage et à la force des Romains. Son hypothèse se vérifia. Le contenu du coffret s'avéra plus efficace que toutes les armes de l'armée, et les Romains furent victorieux. Nahum fut renvoyé, chargé d'honneurs et de trésors, et les voleurs, qui s'étaient trahis en s'emparant de la terre précieuse, furent exécutés, car, naturellement, Elie ne fait pas de miracle pour les malfaiteurs. (49)
Une autre fois, pour sauver le rabbin Shila, Élie se fit passer pour un Perse. Un inforMtur avait dénoncé le rabbin auprès du gouvernement perse, l'accusant d'appliquer la loi selon le code juif. Elie témoigna en faveur du rabbin et contre l'inforMtur, et Shila fut renvoyé avec les honneurs. (50)
Lorsque les baillis romains poursuivirent Rabbi Meir, Elie le rejoignit sous les traits d'une prostituée. Les émissaires romains renoncèrent à leur poursuite, car ils ne pouvaient croire que Rabbi Meïr aurait choisi une telle compagne. (51)
Un contemporain de Rabbi Meir, Rabbi Simon ben Yohai, qui passa treize ans dans une grotte pour échapper à la vengeance des Romains, fut informé par Elie de la mort de l'empereur qui appâtait les juifs, de sorte qu'il put quitter sa cachette. (52)
L'aide apportée par Elie aux pauvres méritants est tout aussi caractéristique. Souvent, il leur apportait de grandes richesses. Rabbi Kahana était si démuni qu'il devait subvenir à ses besoins en colportant des ustensiles de ménage. Une fois, une dame de haut rang tenta de le forcer à commettre un acte immoral, et Kahana, préférant la mort à l'iniquité, se jeta du haut d'un grenier. Bien qu'Élie se trouvât à une distance de quatre cents parasanges, il se hâta de rejoindre le poste à temps pour rattraper le rabbin avant qu'il ne touche le sol. De plus, il lui donna des moyens suffisants pour lui permettre d'abandonner une occupation pleine de périls. (53)
Rabba bar Abbahou fut lui aussi victime de la pauvreté. Il avoua à Elie qu'en raison de ses faibles moyens, il n'avait pas de temps à consacrer à ses études. Élie le conduisit alors au Paradis, lui demanda d'enlever son manteau et de le remplir de feuilles cultivées dans les régions des bienheureux. Alors que le rabbin s'apprêtait à quitter le Paradis, son vêtement rempli de feuilles, une voix se fit entendre: «Qui veut anticiper sa part dans le monde à venir pendant ses jours terrestres, comme le fait Rabba bar Abbahu ?» Le rabbin s'empressa de jeter les feuilles, mais il reçut douze mille deniers pour son vêtement supérieur, parce qu'il avait gardé le parfum merveilleux des feuilles du Paradis. (54)
L'aide d'Elie ne se limitait pas aux pauvres maîtres de la loi ; tous ceux qui étaient dans le besoin et qui étaient dignes de son assistance avaient droit à son aide. Un pauvre homme, père de famille, dans sa détresse, pria un jour Dieu: «Seigneur du monde, tu le sais, il n'y a personne à qui je puisse raconter mes malheurs, personne qui ait pitié de moi. Je n'ai ni frère, ni parent, ni ami, et mes petits affamés pleurent de faim. Alors, aie pitié et sois compatissant, ou bien que la mort vienne et mette fin à nos souffrances». Ses paroles furent entendues par Dieu, car lorsqu'il eut terminé, Elie se présenta devant le pauvre homme et lui demanda avec sympathie pourquoi il pleurait. Après avoir entendu le récit de ses souffrances, le prophète dit: «Prends-moi et vends-moi comme esclave ; le produit de la vente suffira à tes besoins.» Le pauvre homme refusa d'abord le sacrifice, mais il finit par céder et Élie fut vendu à un prince pour quatre-vingts deniers. Cette somme constitua le noyau de la fortune que le pauvre homme amassa et dont il profita jusqu'à la fin de ses jours. Le prince qui avait acheté Élie avait l'intention de construire un palais, et il se réjouit d'apprendre que son nouvel esclave était architecte. Il promit à Élie la liberté si, dans les six mois, il achevait l'édifice. Le jour même, à la tombée de la nuit, Élie fit une prière et, instantanément, le palais s'éleva dans la perfection à sa place. Elie disparut. Le lendemain Mtn, le prince ne fut pas peu étonné de voir le palais achevé. Mais lorsqu'il chercha son esclave pour le récompenser, et qu'il le chercha en vain, il comprit qu'il avait eu affaire à un ange. Elie se rendit alors chez l'homme qui l'avait vendu et lui raconta son histoire, afin qu'il sache qu'il n'avait pas trompé l'acheteur sur son prix ; au contraire, il l'avait enrichi, car le palais valait cent fois plus que la somme payée pour le prétendu esclave. (55)
Il en fut de même pour un homme aisé qui perdit sa fortune et devint si pauvre qu'il dut travailler manuellement dans le champ d'un autre. Un jour, alors qu'il était au travail, il fut abordé par Elie, qui avait pris l'apparence d'un Arabe: «Tu es destiné à jouir de sept bonnes années. Quand les souhaites-tu, maintenant ou à la fin de ta vie ?» L'homme répondit: «Tu es un magicien ; va en paix, je n'ai rien pour toi.» Trois fois la même question fut posée, trois fois la même réponse fut donnée. Finalement, l'homme dit: «Je demanderai conseil à ma femme.» Lorsque Élie revint et répéta sa question, l'homme, suivant le conseil de sa femme, dit: «Veille à ce que sept bonnes années nous arrivent d'un seul coup.» Elie répondit: «Rentre chez toi. Avant que tu n'aies franchi le seuil de ta maison, ta bonne fortune l'aura remplie.» Et il en fut ainsi. Ses enfants avaient trouvé un trésor dans le sol et, alors qu'il s'apprêtait à entrer dans sa maison, sa femme vint à sa rencontre et lui fit part de l'heureuse trouvaille. Sa femme était une femme estimable et pieuse, et elle dit à son mari: «Nous allons vivre sept bonnes années. Mettons ce temps à profit pour pratiquer le plus possible la charité ; peut-être Dieu prolongera-t-il notre période de prospérité.» Après sept ans, pendant lesquels l'homme et la femme ont profité de toutes les occasions pour faire le bien, Élie réapparut et annonça à l'homme que le moment était venu de lui reprendre ce qu'il lui avait donné. L'homme répondit: «Lorsque j'ai accepté ton cadeau, c'était après avoir consulté ma femme. Je ne voudrais pas te le rendre sans l'avoir mise au courant de ce qui va se passer.» Sa femme le chargea de dire au vieil homme qui était venu reprendre possession de son bien: «Si tu peux trouver quelqu'un qui soit plus consciencieux que nous dans la gestion des biens qui nous ont été confiés, je te les remettrai volontiers.» Dieu a reconnu que ces gens avaient fait un bon usage de leurs richesses, et il les leur a accordées comme une possession perpétuelle. (56)
Si Élie n'a pas pu alléger la pauvreté des pieux, il a au moins cherché à leur inspirer espoir et confiance. Rabbi Akiba, le grand érudit, a vécu dans une grande pauvreté avant de devenir le célèbre rabbin. Son riche beau-père ne voulait rien savoir de lui ni de sa femme, car celle-ci avait épousé Akiba contre la volonté de son père. Par une nuit d'hiver glaciale, Akiba ne pouvait offrir à sa femme, habituée au luxe, qu'un lit de paille pour dormir, et il essayait de la réconforter des privations qu'elle subissait en l'assurant de son amour. A ce moment-là, Elie apparut devant leur hutte et s'écria d'un ton suppliant: «Ô bonnes gens, donnez-moi, je vous prie, un petit ballot de paille. Ma femme vient d'accoucher et je suis si pauvre que je n'ai même pas assez de paille pour lui faire un lit. Abika put alors consoler sa femme en lui disant que leur propre misère n'était pas aussi grande qu'elle aurait pu l'être, et ainsi Élie avait atteint son but, qui était de soutenir le courage des pieux. (57)
Sous la forme d'un Arabe, il se présenta un jour devant un homme très pauvre, dont la piété égalait la pauvreté. Il lui donna deux sicles. Ces deux pièces lui apportèrent une telle fortune qu'il devint très riche. Mais dans son empressement à amasser des trésors terrestres, il n'avait pas le temps d'accomplir des actes de piété et de charité. Elie se présenta à nouveau devant lui et lui enleva les deux sicles. En peu de temps, l'homme se retrouva aussi pauvre qu'avant. Une troisième fois, Élie vint le trouver. Il pleurait amèrement et se plaignait de son malheur: «Je te rendrai riche à nouveau, si tu me promets sous serment de ne pas laisser la richesse ruiner ton caractère.» Il le promit, les deux sicles lui furent rendus, il retrouva sa richesse, et il en resta toujours en possession, car sa piété n'était plus bridée par ses richesses. (58)
La pauvreté n'est pas la seule forme de détresse qu'Élie a soulagée. Il exerça les fonctions de médecin auprès de Rabbi Shimi bar Ashi, qui avait avalé un reptile nocif. Élie lui apparut comme un cavalier impressionnant et l'obligea à appliquer les mesures préventives contre la maladie à laquelle on pouvait s'attendre dans ces circonstances.
Il a également guéri Rabbi Juda ha-Nasi d'un mal de dents qui durait depuis longtemps en posant sa main sur le patient et, en même temps, il a réconcilié Rabbi Juda avec Rabbi Hayyah, dont il avait pris l'apparence. Rabbi Juda accorda le plus grand respect à Rabbi Hayyah après avoir appris qu'Elie l'avait jugé digne de prendre son apparence. (59)
Une autre fois, Elie rétablit l'harmonie entre un mari et sa femme. La femme était rentrée très tard le vendredi soir, s'étant laissée retenir par le sermon prêché par le rabbin Meir. Son mari, autocrate, avait juré qu'elle n'entrerait pas dans la maison tant qu'elle n'aurait pas craché au visage du très estimé rabbin. Entre-temps, Élie se rendit chez le rabbin Meir et lui raconta qu'une femme pieuse était tombée dans une grave situation à cause de lui. Pour aider la pauvre femme, le rabbin recourut à une ruse. Il annonça qu'il cherchait quelqu'un qui savait jeter des sorts, ce qui se faisait en crachant dans l'œil de la personne affligée. Lorsqu'il aperçut la femme désignée par Elie, il lui demanda d'essayer son pouvoir sur lui. Elle put ainsi se conformer à l'exigence de son mari sans manquer de respect au rabbin et, par l'intermédiaire d'Elie, le bonheur conjugal fut rendu à une épouse innocente. (60)
La polyvalence d'Elie est illustrée par l'événement suivant. Un homme pieux avait légué un jardin d'épices à ses trois fils. Ils se relayèrent pour le protéger contre les voleurs. La première nuit, l'aîné des fils surveilla le jardin. Elie lui apparut et lui demanda: «Mon fils, que veux-tu, la connaissance de la Torah, ou une grande richesse, ou une belle femme ?» Il choisit la richesse, une grande richesse. Elie lui donna une pièce de monnaie et il devint riche. Le deuxième fils, à qui Elie apparut la deuxième nuit, choisit la connaissance de la Torah. Elie lui donna un livre, et «il connut toute la Torah». Le troisième fils, la troisième nuit, lorsque Elie lui proposa le même choix qu'à ses frères, souhaita une belle femme. Elie invita ce troisième frère à partir en voyage avec lui. Ils passèrent la première nuit dans la maison d'un bandit notoire qui avait une fille. Pendant la nuit, Elie entendit les poules et les oies se dire entre elles: «Quel terrible péché a dû commettre ce jeune homme pour être destiné à épouser la fille d'un si grand scélérat !» Les deux voyageurs se remirent en route. La deuxième nuit, les expériences de la première se répètent. La troisième nuit, ils logèrent chez un homme qui avait une très jolie fille. Pendant la nuit, Élie entendit les poules et les oies se dire entre elles: «Combien doivent être grandes les vertus de ce jeune homme, s'il a le privilège d'épouser une femme aussi belle et aussi pieuse.» Le Mtn, quand Élie se leva, il devint aussitôt entremetteur, le jeune homme épousa la jolie jeune fille, et le mari et la femme reprirent le chemin de la maison dans la joie. (61)
Si cela s'avérait nécessaire, Élie était prêt à rendre même les services d'un sacristain. Lorsque Rabbi Akiba mourut en prison, Elie se lia avec le fidèle disciple du défunt, Rabbi Joshua, et tous deux se rendirent à la prison. Il n'y avait personne pour leur en interdire l'entrée ; un profond sommeil s'était abattu sur les geôliers comme sur les prisonniers. Elie et le rabbin Joshua emportèrent le cadavre, Elie le portant sur son épaule. Le rabbin Joshua, étonné, demanda comment lui, un prêtre, osait se souiller avec un cadavre. La réponse fut la suivante:«Dieu nous en préserve ! Les pieux ne peuvent jamais se souiller. Toute la nuit, les deux hommes Mchèrent avec leur fardeau. Au lever du jour, ils se trouvèrent près de Césarée. Une grotte s'ouvrit devant eux, et ils y virent un lit, une chaise, une table et une lampe. Ils déposèrent le cadavre sur le lit et sortirent de la grotte, qui se referma derrière eux. Seule la lumière de la lampe, qui s'était allumée après leur départ, brillait à travers les fentes. Elie dit alors: «Je vous salue, justes, je vous salue, vous qui vous consacrez à l'étude de la loi. Je vous salue, vous qui craignez Dieu, car vos places sont réservées, gardées et surveillées au Paradis, pour les temps à venir. Je te salue, Rabbi Akiba, car ton corps sans vie a trouvé refuge pour une nuit dans un endroit charmant». (62)

19163 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: ELIE AVANT SON ELEVATION (SUITE)
Environ trois ans plus tard (31), Elie fut enlevé au ciel (32), mais non sans avoir d'abord lutté avec l'Ange de la Mort. Celui-ci refusait de laisser Elie entrer au ciel lors de sa translation, au motif qu'il exerçait sa juridiction sur toute l'humanité, à l'exception d'Elie. Dieu maintint que, lors de la création du ciel et de la terre, il avait explicitement ordonné à l'ange de la mort d'accorder l'entrée au prophète vivant, mais l'ange de la mort insista sur le fait que, par la translation d'Elie, Dieu avait donné un juste motif de plainte à tous les autres hommes, qui ne pouvaient échapper à la fatalité de la mort. Alors, Dieu dit: «Elie n'est pas un homme comme les autres. Il est capable de te bannir du monde, mais tu ne reconnais pas sa force.» Avec l'accord de Dieu, un combat eut lieu entre Elie et l'ange de la mort. Le prophète fut victorieux et, si Dieu ne l'avait pas retenu, il aurait anéanti son adversaire. Tenant son ennemi vaincu sous ses pieds, Élie s'élèva vers le ciel. (33)
Au ciel, il continua à vivre pour toujours. (34) C'est là qu'il est assis pour enregistrer les actes des hommes (35) et les chroniques du monde. (36) Il a encore une autre fonction. C'est le Psychopompe, qui doit se tenir aux carrefours du Paradis et conduire les pieux à leur place ; (37) qui fait remonter les âmes des pécheurs de la Géhenne à l'approche du Sabbat, et les ramène à leur châtiment mérité quand le jour du repos est sur le point de partir ; et qui conduit ces mêmes âmes, après qu'elles ont expié leurs péchés, au lieu de la béatitude éternelle. (38)
Les actes miraculeux d'Elie seront mieux compris si l'on se souvient qu'il a été ange dès le début, avant même la fin de sa carrière terrestre. Lorsque Dieu s'apprêtait à créer l'homme, Élie lui dit: «Maître du monde ! «Maître du monde ! Si tu le trouves bon, je descendrai sur la terre et je me mettrai au service des enfants des hommes.» Dieu changea alors son nom d'ange, et plus tard, sous Achab, Il lui permit de demeurer parmi les hommes sur la terre, afin de convertir le monde à la croyance que «l'Éternel est Dieu». Sa mission accomplie, Dieu l'emmena de nouveau au ciel et lui dit: «Sois à jamais l'esprit tutélaire de mes enfants, et répands dans le monde entier la croyance en moi.» (39)
Son nom d'ange est Sandalphon, (40) l'un des plus grands et des plus puissants de l'armée des anges de feu. En tant que tel, il est chargé de tresser des guirlandes pour Dieu à partir des prières envoyées en haut par Israël. (41) En outre, il doit offrir des sacrifices dans le sanctuaire invisible, car le Temple n'a été détruit qu'en apparence ; en réalité, il continue d'exister, caché à la vue du commun des mortels. (42)

1491 Bible des peuples sur verset 2018-09-09: Mon père ! Char d’Israël et ses cavaliers ! (11) l’exclamation d’Élisée s’explique par le passé d’Israël. Face à leurs ennemis cananéens avec leurs chars de guerre et leurs chevaux, les Israélites, mal équipés, plaçaient leur confiance en Yahvé qui était leur seule force et qui devenait pour eux, chars et chevaux tout à la fois. Élisée voit disparaître cet homme, symbole vivant de la présence et de la force de Dieu en Israël. L’étrange disparition d’Élie encouragera les Juifs qui attendent un retour triomphant de Yahvé à l’aube du Royaume définitif. Chez eux se développera la conviction qu’Élie doit revenir préparer l’avènement du Seigneur (voir Siracide 48.1 ; Malachie 3.23). Voir ce que Jésus dit à ce sujet ( Marc 9.12). La Bible nous laisse dans l’ignorance sur le sort d’Élie après sa mort. Elle prépare ainsi la proclamation de la résurrection de Jésus et la foi de l’Église en l’assomption de Marie, sa mère.

( Mc 9,1 , )
2,12 Élisée le vit et se mit à crier : « Mon père !... Mon père !... Char d’Israël et ses cavaliers ! » Puis il cessa de le voir. Il saisit ses vêtements et les déchira en deux. ( ) 2,13 Il ramassa le manteau qu’Élie avait laissé tomber, il revint et s’arrêta sur la rive du Jourdain. ( 1R 19,21 , ) 2,14 Avec le manteau d’Élie, il frappa les eaux, mais elles ne s’écartèrent pas. Élisée dit alors : « Où est donc le Seigneur, le Dieu d’Élie ? » Il frappa encore une fois, les eaux s’écartèrent, et il traversa. ( ) 2,15 Depuis l’autre rive, les frères-prophètes, ceux de Jéricho, l’aperçurent et dirent : « L’esprit d’Élie repose sur Élisée ». Ils vinrent donc à sa rencontre et se prosternèrent jusqu’à terre devant lui. ( ) 2,16 Ils lui dirent : « Voici justement qu’il y a, parmi tes serviteurs, cinquante hommes valeureux. Permets qu’ils aillent à la recherche de ton maître. Peut-être l’Esprit du Seigneur l’a-t-il enlevé et déposé sur quelque montagne ou dans quelque vallée ! » Il répondit : « N’envoyez personne ! » ( )



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