Premier Livre de Samuel
1,15 Anne répondit : « Non, mon seigneur, je ne suis qu’une femme affligée, je n’ai bu ni vin ni boisson forte ; j’épanche mon âme devant le Seigneur. ( ) 1,16 Ne prends pas ta servante pour une vaurienne : c’est l’excès de mon chagrin et de mon dépit qui m’a fait prier aussi longtemps. » ( ) 1,17 Éli lui répondit : « Va en paix, et que le Dieu d’Israël t’accorde ce que tu lui as demandé. » ( ) 1,18 Anne dit alors : « Que ta servante trouve grâce devant toi ! » Elle s’en alla, elle se mit à manger, et son visage n’était plus le même. ( ) 1,19 Le lendemain, Elcana et les siens se levèrent de bon matin. Après s’être prosternés devant le Seigneur, ils s’en retournèrent chez eux, à Rama. Elcana s’unit à Anne sa femme, et le Seigneur se souvint d’elle. ( )

1,20 Anne conçut et, le temps venu, elle enfanta un fils ; elle lui donna le nom de Samuel (c’est-à-dire : Dieu exauce) car, disait-elle : « Je l’ai demandé au Seigneur. »


19113 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: LA JEUNESSE DE SAMUEL
La prière d'Anne fut exaucée. Au bout de six mois et quelques jours (13), Samuel lui naquit, dans la dix-neuvième année de son mariage (14) et la cent trentième de son âge (15). Samuel était d'une constitution fragile, (16) et avait besoin de soins et d'attention. C'est pourquoi sa mère et lui ne purent accompagner Elkana dans ses pèlerinages. Pendant plusieurs années, Anne ne laissa pas son fils entrer dans le sanctuaire. Avant la naissance de Samuel, une voix venue du ciel avait annoncé que dans peu de temps naîtrait un grand homme qui s'appellerait Samuel. C'est ainsi que tous les enfants mâles de l'époque furent appelés Samuel. Au fur et à mesure qu'ils grandissaient, les mères avaient l'habitude de se réunir et de raconter ce que faisaient leurs enfants, afin de déterminer lequel d'entre eux répondait aux attentes que la prophétie avait suscitées. Lorsque le vrai Samuel naquit, et qu'il surpassa tous ses compagnons par ses exploits, on sut à qui s'appliquait la parole de Dieu. (17) Sa prééminence étant maintenant incontestée, Anne voulut se séparer de lui.
L'incident suivant illustre les qualités inhabituelles de Samuel, qui se sont manifestées dès son plus jeune âge. Il avait deux ans lorsque sa mère l'amena à Silo pour l'y laisser définitivement. L'occasion se présenta aussitôt de montrer son intelligence et sa perspicacité, qui étaient si grandes qu'elles suscitèrent l'étonnement du grand prêtre Éli lui-même. En entrant dans le sanctuaire, Samuel s'aperçut qu'on cherchait un prêtre pour égorger l'animal de sacrifice. Samuel fit savoir aux assistants qu'un non-prêtre était autorisé à égorger le sacrifice. Le grand prêtre Eli apparut au moment où, selon les instructions de Samuel, le sacrifice était tué par un non-prêtre. Furieux de l'audace de l'enfant, il s'apprête à le faire exécuter, sans tenir compte de la prière d'Anne pour qu'il ait la vie sauve. «Qu'il meure» (18), dit-il, «je prierai pour qu'il y en ait un autre à sa place». Anne lui répondit: «Je l'ai consacré au Seigneur. Quoi qu'il arrive, il n'appartient ni à toi ni à moi, mais à Dieu.» (19) Ce n'est qu'ensuite, une fois la vie de Samuel assurée, qu'Anne prononce sa prière d'action de grâces. Outre l'expression de sa gratitude, elle contient aussi de nombreuses prophéties concernant les réalisations futures de Samuel, et elle récite l'histoire d'Israël depuis le début jusqu'à l'avènement du Messie. (20) Sa prière a d'ailleurs soulagé les fils de Koré. Depuis que la terre les avait engloutis, ils n'avaient cessé de s'enfoncer. Lorsque Anne prononce les mots: « Dieu fait descendre au séjour des morts et en fait remonter « (21), ils s'arrêtent dans leur course vers le bas.
Anne fut épargnée pour assister non seulement à la grandeur de son fils, mais aussi à la ruine de sa rivale. Chaque fois qu'Anne mettait au monde un enfant, Peninnah en perdait deux, jusqu'à ce que huit de ses dix enfants soient morts, et elle aurait dû tout abandonner si Anne n'avait pas intercédé pour elle par la prière. (22)

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1,21 Elcana, son mari, monta au sanctuaire avec toute sa famille pour offrir au Seigneur le sacrifice annuel et s’acquitter du vœu pour la naissance de l’enfant. ( ) 1,22 Mais Anne n’y monta pas. Elle dit à son mari : « Quand l’enfant sera sevré, je l’emmènerai : il sera présenté au Seigneur, et il restera là pour toujours. » ( ) 1,23 Son mari Elcana lui répondit : « Fais ce qui est bon à tes yeux ; reste ici jusqu’à ce que tu l’aies sevré. Toutefois, que le Seigneur réalise sa parole ! » La femme resta donc et allaita son fils jusqu’à ce qu’elle l’eût sevré. ( ) 1,24 Lorsque Samuel fut sevré, Anne, sa mère, le conduisit à la Maison du Seigneur, à Silo ; l’enfant était encore tout jeune. Anne avait pris avec elle un taureau de trois ans, un sac de farine et une outre de vin. ( ) 1,25 On offrit le taureau en sacrifice, et on amena l’enfant au prêtre Éli. ( )



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Lu dans le marathon de la parole: Voir heure 11