Livre des Nombres
22,30 Et l’ânesse dit à Balaam : « Ne suis-je pas ton ânesse, celle que depuis toujours tu ne cesses de monter ? Ai-je l’habitude d’agir ainsi à ton égard ? » Et lui répondit : « Non ! » ( ) 22,31 Alors le Seigneur dessilla les yeux de Balaam qui vit l’ange du Seigneur posté sur le chemin, son épée dégainée à la main. Balaam s’inclina et se prosterna sur son front. ( ) 22,32 L’ange du Seigneur lui dit : « Pourquoi as-tu frappé ton ânesse par trois fois ? Tu le vois, je suis venu moi-même en adversaire car, à mon gré, ce voyage était précipité. ( ) 22,33 L’ânesse m’a vu, elle, et, par trois fois, elle s’est détournée de moi. Si elle ne s’était pas détournée de moi, c’est toi qu’à l’instant j’aurais tué. Mais elle, je l’aurais laissé vivre. » ( ) 22,34 Balaam dit à l’ange du Seigneur : « J’ai péché. Je ne savais pas que tu étais là, posté devant moi sur le chemin. Mais, maintenant, si c’est mal à tes yeux, je vais m’en retourner. » ( )

22,35 Mais l’ange du Seigneur dit à Balaam : « Pars avec ces hommes ! Mais tu diras seulement ce que je te dirai de dire ! » Balaam partit donc avec les princes de Balaq.


19056 Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg sur verset 2023-10-31: BALAAM COURT À SA PROPRE PERTE
Pendant ce temps, Balaam ne s'aperçoit toujours pas que l'ange de Dieu se tient devant lui. Dieu voulait lui montrer qu'il tenait dans sa main non seulement la langue de l'homme, mais aussi son œil, et qu'aussi longtemps qu'il le voudrait, l'homme ne verrait pas ce qu'il a sous le nez. Mais Dieu permit soudain à Balaam de voir l'ange avec une épée dégainée dans sa main, et Balaam tomba à plat ventre. En effet, Balaam, incirconcis, ne pouvait écouter les paroles de Dieu ou d'un ange en se tenant droit ; c'est pourquoi, en apercevant l'ange qui lui parlait à l'instant, Balaam s'est jeté à terre. L'épée que l'ange tenait à la main ne signifiait pas qu'il voulait frapper Balaam, car un souffle de sa bouche aurait suffi pour tuer des myriades de gens, mais c'était pour faire connaître à Balaam la vérité suivante: «La bouche a été donnée à Jacob, mais l'épée à Ésaü et aux autres nations. Tu vas changer de métier, et sortir contre Israël avec son arme, et c'est pourquoi tu trouveras la mort par l'épée qui est ton arme.» (750)
L'ange dit alors à Balaam: «Si je suis chargé de te demander réparation pour l'injustice que tu as commise à l'égard de l'ânesse, qui ne peut faire état de ses mérites ni de ceux de ses pères, à plus forte raison dois-je me présenter comme le vengeur de toute une nation, qui a des mérites propres et peut se référer aux mérites de ses pères. Mais pour en revenir à l'ânesse, pourquoi l'as-tu frappée, elle qui s'est détournée du chemin seulement parce qu'elle m'a vu et qu'elle a été effrayée ?» Balaam était un pécheur rusé, car il savait que le châtiment divin ne peut être évité que par la pénitence, et que les anges n'ont pas le pouvoir de toucher un homme qui, après avoir péché, dit: «J'ai péché.» Il dit donc à l'ange: «J'ai péché», mais il ajouta: «Je ne me suis mis en route que lorsque Dieu m'a dit: «Lève-toi, va avec eux» ; et maintenant tu me dis: «Reviens». Mais c'est la voie du Seigneur. N'a-t-il pas d'abord dit à Abraham de sacrifier son fils, puis il a fait appeler un ange: «Ne pose pas ta main sur l'enfant» ? C'est sa coutume de donner d'abord un ordre, puis de le rappeler par l'intermédiaire d'un ange. C'est ainsi qu'il m'a dit: «Va avec eux» ; mais si cela te déplaît, je reviendrai sur mes pas. L'ange répondit: «Tout ce que j'ai fait était à ton avantage, mais si tu dois te précipiter dans la destruction, fais-le, va avec ces gens, mais la destruction est décrétée pour vous tous. Ne crois pas que tu feras ce que tu voudras, car tu devras dire ce que je veux que tu dises, et taire ce que je veux que tu ne dises pas.
Malgré les avertissements qu'il avait reçus de Dieu et de l'ange, il ne se découragea pas de faire ce pas fatal ; mais, dans sa haine contre Israël, il conserva l'espoir d'obtenir le consentement de Dieu pour maudire Israël, et il continua son voyage dans cette heureuse espérance. (752)

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22,36 Balaq apprit que Balaam arrivait et il sortit à sa rencontre. Il alla à Ar-Moab sur la frontière tracée par l’Arnon, à la limite de son territoire. ( ) 22,37 Balaq dit à Balaam : « Ne t’avais-je pas envoyé assez de monde pour t’appeler ? Pourquoi n’es-tu pas venu chez moi ? Vraiment, ne serais-je pas capable de te combler d’honneurs ? » ( ) 22,38 Et Balaam dit à Balaq : « Me voici arrivé chez toi. Mais maintenant, vais-je dire n’importe quoi ? La parole que Dieu mettra dans ma bouche, c’est elle que je proclamerai. » ( ) 22,39 Balaam accompagna Balaq et ils allèrent à Qiryath-Houçoth. ( ) 22,40 Balaq offrit en sacrifice du gros et du petit bétail, et en remit des parts à Balaam et aux princes qui étaient avec lui. ( )



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