Livre des Nombres
22,4 Alors Moab dit aux anciens de Madiane : « Maintenant, cette multitude va tout brouter aux alentours, comme un bœuf broute l’herbe des champs ! » Balaq, fils de Cippor, régnait sur Moab en ce temps-là. ( ) 22,5 Il envoya donc des messagers à Balaam, fils de Béor, qui était à Petor au bord du Fleuve, son pays d’origine, pour l’appeler ; il lui faisait dire : « Voici un peuple qui est sorti d’Égypte, le voici répandu dans tout le pays, il s’est installé en face de moi ! ( ) 22,6 Viens donc, je t’en prie, et maudis-moi ce peuple car il est plus puissant que moi. Peut-être alors pourrai-je le battre et le chasser du pays, car, je le sais, celui que tu bénis est béni, et celui que tu maudis est maudit. » ( ) 22,7 Les anciens de Moab et les anciens de Madiane s’en allèrent donc, munis de cadeaux pour le devin. Ils arrivèrent chez Balaam à qui ils répétèrent les paroles de Balaq. ( ) 22,8 Balaam leur dit : « Passez la nuit ici, et je vous rendrai réponse suivant ce que le Seigneur m’aura dit. » Les princes de Moab restèrent donc chez Balaam. ( )

22,9 Dieu vint auprès de Balaam et dit : « Qui sont ces hommes chez toi ? »


4386 Bible des peuples sur verset 2019-01-04: BALAAM
Les peuples de l’autre rive du Jourdain gardaient le souvenir d’un certain Balaam, lequel était passé à l’histoire comme un vrai et puissant prophète du Dieu de Pénuel. On voit ici que l’auteur sacré est partagé entre deux présentations de Balaam : on ne pouvait pas nier la tradition qui faisait de lui un homme de Dieu, mais si Balaam, connu pour la vigueur de ses reproches, venait maudire Israël, il devenait un agent du mal. C’est ainsi que par moments il nous montre Balaam parlant familièrement avec Yahvé, et l’instant d’après Yahvé se met en colère parce que Balaam répond à l’appel de Balak. C’est la sympathie à son égard qui domine le récit : le prophète redouté proclamera cette fois qu’Israël est un peuple de justes (23.10 et 21) et qu’il a l’avenir pour lui. Par contre, dans la tradition postérieure, Balaam sera considéré comme un prophète perverti qui se laisse acheter : Nombres 31.16 ; 2Pierre 2.15 ; Jude 1.11 ; Apocalypse 2.14. Ici, une fois de plus, nous trouvons dans la Bible des traditions qui s’opposent. On pourra y voir l’incohérence d’un récit qui a puisé à des sources diverses ; on peut aussi le lire comme une Parole de Dieu qui nous appelle à dépasser les schémas partisans. Le point de vue de Dieu ne coïncide pas habituellement avec les classifications passionnelles de la “vraie religion”.

( )
22,10 Balaam répondit à Dieu : « Balaq, fils de Cippor, roi de Moab, m’a envoyé dire : ( ) 22,11 Voici un peuple sorti d’Égypte, qui s’est répandu dans tout le pays. Viens donc et maudis-le pour moi ! Peut-être alors pourrai-je combattre contre lui et le chasser ! » ( ) 22,12 Mais Dieu dit à Balaam : « Tu n’iras pas avec eux ! Tu ne maudiras pas ce peuple, car il est béni ! » ( ) 22,13 Balaam se leva de bon matin et dit aux princes de Balaq : « Retournez dans votre pays, car le Seigneur a refusé de me laisser partir avec vous. » ( ) 22,14 Les princes de Moab se levèrent, retournèrent chez Balaq et lui dirent : « Balaam n’a pas voulu venir avec nous ! » ( )



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