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Nb 22,9

Commentaire: BALAAM
Les peuples de l’autre rive du Jourdain gardaient le souvenir d’un certain Balaam, lequel était passé à l’histoire comme un vrai et puissant prophète du Dieu de Pénuel. On voit ici que l’auteur sacré est partagé entre deux présentations de Balaam : on ne pouvait pas nier la tradition qui faisait de lui un homme de Dieu, mais si Balaam, connu pour la vigueur de ses reproches, venait maudire Israël, il devenait un agent du mal. C’est ainsi que par moments il nous montre Balaam parlant familièrement avec Yahvé, et l’instant d’après Yahvé se met en colère parce que Balaam répond à l’appel de Balak. C’est la sympathie à son égard qui domine le récit : le prophète redouté proclamera cette fois qu’Israël est un peuple de justes (23.10 et 21) et qu’il a l’avenir pour lui. Par contre, dans la tradition postérieure, Balaam sera considéré comme un prophète perverti qui se laisse acheter : Nombres 31.16 ; 2Pierre 2.15 ; Jude 1.11 ; Apocalypse 2.14. Ici, une fois de plus, nous trouvons dans la Bible des traditions qui s’opposent. On pourra y voir l’incohérence d’un récit qui a puisé à des sources diverses ; on peut aussi le lire comme une Parole de Dieu qui nous appelle à dépasser les schémas partisans. Le point de vue de Dieu ne coïncide pas habituellement avec les classifications passionnelles de la “vraie religion”.


Source: Bible des peuples