Evangile de Jean
19,4 Pilate, de nouveau, sortit dehors et leur dit : « Voyez, je vous l’amène dehors pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. » ( ) 19,5 Jésus donc sortit dehors, portant la couronne d’épines et le manteau pourpre. Et Pilate leur déclara : « Voici l’homme. » ( ) 19,6 Quand ils le virent, les grands prêtres et les gardes se mirent à crier : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! » Pilate leur dit : « Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le ; moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. » ( ) 19,7 Ils lui répondirent : « Nous avons une Loi, et suivant la Loi il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu. » ( ) 19,8 Quand Pilate entendit ces paroles, il redoubla de crainte. ( )

19,9 Il rentra dans le Prétoire, et dit à Jésus : « D’où es-tu ? » Jésus ne lui fit aucune réponse.


17486 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Pilate, saisi de crainte, adresse à Jésus une nouvelle question: «Et, étant rentré dans le prétoire, il dit à Jésus: D'où êtes-vous ?» Il ne lui demande plus: Qu'avez-vous fait? Mais Jésus ne lui fit aucune réponse. Pilate lui avait entendu dire qu'il était né, et qu'il était venu pour rendre témoignage à la vérité, et que son royaume n'était pas de ce monde; son devoir était donc de résister courageusement à ses ennemis, et de le délivrer; mais au contraire il se laisse entraîner par les injustes fureurs des Juifs: Jésus ne lui fait donc aucune réponse, parce que les questions de Pilate n'étaient pas sérieuses. D'ailleurs ses oeuvres lui rendaient un témoignage assez éclatant, et il ne voulait point triompher de ses accusateurs par ses discours et par l'habileté de ses moyens de défense pour montrer qu'il était venu volontairement pour souffrir.

17485 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Notre-Seigneur répond ici à la question qui lui était faite; lors donc qu'il ne répondra pas, ce n'est ni par conscience de sa culpabilité, ni par artifice, mais parce qu'il est semblable à l'agneau, qui se tait devant ceux qui le tondent; et, lorsqu'il croit devoir répondre, c'est pour enseigner, comme pasteur. Recueillons donc ici la leçon que Notre-Seigneur nous donne, et qu'il nous enseigne encore par son Apôtre: «Il n'y a point de puissance qui ne soit de Dieu»; ( Rm 13, 1) et celui qui, poussé par un noir sentiment d'envie, livre au pouvoir un innocent pour faire mettre à mort, est plus coupab que dépositaire du pouvoir lui-même qui condamne cet innocent, parce qu'il craint pouvoir qui lui est supérieur. En effet, pouvoir que Dieu avait donné à Pite était subordonné à celui de César. C'est pour ce que Jésus lui dit: «Vous n'auriez sur moi aucun pouvoir (c'est-à-dire moindre pouvoi r tel que celui que vous avez), si ce pouvoir, quel qu'il soit, ne vous avait été donné d'en haut». Mais comme je connais étendue de ce pouvoir (qui ne va pas jusqu'à être complètement indépendant), je décre que a celui qui m'a livré entre vos mains est coupab d'un plus grand péché». C'est par un sentiment d'envie qu'il m'a livré à votre pouvoir, tandis que c'est par un sentiment de crainte que vous exercez contre moi ce pouvoir. Jamais on ne doit sacrifier à crainte vie d'un innocent, mais c'est un bien plus grand crime de sacrifier à envie. Aussi Notre-Seigneur ne dit pas: Celui qui m'a livré entre vos mains est coupab de péché (comme si Pite lui-même ne était pas), mais: il est coupable d'un plus grand péché»; paroles qui devaient faire comprendre à Pilate qu'il était loin d'être exempt de faute.

17484 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Ce silence de Notre-Seigneur Jésus-Christ, dans plusieurs circonstances, est rapporté par tous les évangélistes. Jésus se tait, en effet, devant le prince des prêtres, devant Hérode et devant Pilate lui-même. Il accomplit ainsi pleinement cette prophétie: «Il est demeuré dans le silence, sans ouvrir la bouche, comme un agneau est muet devant celui qui le tond» ( Is 53),en ne répondant pas à ceux qui l'interrogent. Il a répondu, sans doute, à plusieurs des questions qui lui étaient faites, cependant la comparaison de l'agneau reste vraie pour les circonstances où il n'a pas voulu répondre; ainsi son silence est une preuve, non de sa culpabilité, mais de son innocence, etil a été devant ses juges, non comme un coupable convaincu de ses crimes, mais comme un innocent, immolé pour les péchés des autres.

17483 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Lisez ce qui précède, et vous trouverez que déjà il avait cherché les moyens de mettre Jésus en liberté. L'expression: «Depuis lors, de ce moment, de là», signifie: à cause de cela, pour ce motif, c'est-à-dire pour ne pas se rendre coupable de péché, en condamnant à mort un innocent qui était livré entre ses mains.

17482 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Jésus, continuant de se taire, «Pilate lui dit: Vous ne me parlez pas, ignorez-vous donc que j'ai le pouvoir de vous crucifier et le pouvoir de vous délivrer ?» Voyez comme Pilate est lui-même ici son propre juge. En effet, si tout dépend de vous, pourquoi ne délivrez-vous pas celui en qui vous ne trouvez aucune cause de mort? Après que Pilate eut ainsi prononcé sa propre condamnation, Jésus lui répondit: «Vous n'auriez sur moi aucun pouvoir, s'il ne vous était donné d'en haut». Il lui apprend ainsi que les événements qui le concernent ne suivent pas la marche ordinaire des choses, et ne découlent pas de causes naturelles, mais de raisons secrètes et surnaturelles; ne croyez pas cependant que le Sauveur justifie entièrement pour cela la conduite de Pilate: «C'est pourquoi, ajoute-t-il, celui qui m'a livré à vous est coupable, d'un plus grand péché». Mais, me direz-vous, si ce pouvoir a été donné d'en haut, ni Pilate, ni les Juifs ne sont coupables d'aucun crime? Vaine objection, car ce pouvoir lui a été donné dans ce sens qu'il lui a été accordé, c'est-à-dire que Dieu a permis to ut ce qui arrivait, mais Pilate, et les Juifs n'en sont pas pour cela moins coupables.

17481 Théophylactus (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: «Celui qui m'a livré», c'est-à-dire Judas, ou la foule. Devant cette réponse si claire de Jésus: «Si je ne me livrais moi-même, et si mon Père ne vous l'accordait, vous n'auriez sur moi aucun pouvoir», Pilate fait de plus grands efforts pour délivrer Jésus. «De ce moment, Pilate cherchait à le délivrer».

( )
19,10 Pilate lui dit alors : « Tu refuses de me parler, à moi ? Ne sais-tu pas que j’ai pouvoir de te relâcher, et pouvoir de te crucifier ? » ( ) 19,11 Jésus répondit : « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l’avais reçu d’en haut ; c’est pourquoi celui qui m’a livré à toi porte un péché plus grand. » ( ) 19,12 Dès lors, Pilate cherchait à le relâcher ; mais des Juifs se mirent à crier : « Si tu le relâches, tu n’es pas un ami de l’empereur. Quiconque se fait roi s’oppose à l’empereur. » ( ) 19,13 En entendant ces paroles, Pilate amena Jésus au-dehors ; il le fit asseoir sur une estrade au lieu dit le Dallage – en hébreu : Gabbatha. ( ) 19,14 C’était le jour de la Préparation de la Pâque, vers la sixième heure, environ midi. Pilate dit aux Juifs : « Voici votre roi. » ( Mc 15,25 , )



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