Evangile de Jean
5,16 Et ceux-ci persécutaient Jésus parce qu’il avait fait cela le jour du sabbat. ( ) 5,17 Jésus leur déclara : « Mon Père est toujours à l’œuvre, et moi aussi, je suis à l’œuvre. » ( ) 5,18 C’est pourquoi, de plus en plus, les Juifs cherchaient à le tuer, car non seulement il ne respectait pas le sabbat, mais encore il disait que Dieu était son propre Père, et il se faisait ainsi l’égal de Dieu. ( ) 5,19 Jésus reprit donc la parole. Il leur déclarait : « Amen, amen, je vous le dis : le Fils ne peut rien faire de lui-même, il fait seulement ce qu’il voit faire par le Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement. ( Nb 16,28 , ) 5,20 Car le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’il fait. Il lui montrera des œuvres plus grandes encore, si bien que vous serez dans l’étonnement. ( )

5,21 Comme le Père, en effet, relève les morts et les fait vivre, ainsi le Fils, lui aussi, fait vivre qui il veut.


15750 Saint Hilaire de Poitiers (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: « Il lui a donné toute puissance de juger, »parce que le Fils donne la vie à qui il lui plait, mais il ne faut pas croire que le Père soit privé de la puissance de juger, parce qu'il ne juge pas lui-même, car le pouvoir judiciaire du Fils vient du pouvoir du Père qui a donné au Fils toute puissance de juger, et Nôtre-Seigneur fait connaître la raison de cette puissance qui lui est donnée : « Afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. »

15749 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: De ce que le Père est le principe de l'existence et de la puissance du Fils, ne concluez pas que le Fils soit d'une nature différente et n'ait point droit au même honneur, car Nôtre-Seigneur unit étroitement l'honneur du Fils à l'honneur du Père, et il établit clairement que l'honneur qui est dû au Père, est le même qui est dû au Fils. Dirons-nous pour cela que le Fils est le Père ? Non, sans doute, celui qui lui donne le nom de Père , n'honore pas encore le Fils comme le Père, mais les confond tous deux ensemble.

15748 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Ce n'est pas précisément parce que le Fils est engendré du Père, que les Ecritures disent que le Fils est envoyé, mais parce qu'il s'est manifesté au monde, lorsque le Verbe s'est fait chair, ce qui lui fait dire : « Je suis sorti de mon Père, et je suis venu en ce monde ; » (Jn 16, 28) ou bien, parce qu'il est successivement envoyé et reçu dans cœur des fidès suivant cette paro : « Envoyez- du ciel (votre Sg), et du trône de votre grandeur, afin qu'el soit avec moi, et qu'el agisse avec moi. » (Sag; 9, 10.)

15747 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Le Sauveur venait de dire que le Père devait montrer à son Fils des œuvres plus grandes encore, il explique maintenant quelles sont ces œuvres : « Car comme le Père ressuscite les morts, » etc. Evidemment, ces œuvres sont plus grandes, car c'est un plus grand miracle de ressusciter un mort, que de rendre la santé à un malade. Il ne faut pas entendre ces paroles dans ce sens que les uns soient ressuscites par le Père, et les autres par le Fils ; car le Fils ressuscite et vivifie ceux-là mêmes que le Père ressuscite et rend à la vie. Et pour qu'on ne dise pas : Le Père ressuscite les morts par le Fils, celui-ci en vertu de sa propre puissance, celui-là par le moyen d'une puissance étrangère, et comme le serviteur fait l'œuvre de son maître, il établit clairement la puissance du Fils en disant : « Ainsi le Fils donne la vie à qui il veut. » (Traité 19.) Ne séparez donc pas ici puissance du Fils de sa volonté, Père et Fils ont une même puissance et une même volonté. (Traité 21.) Le Père n'a d'autre volonté que celle du Fils, ils n'ont qu'une seule et même volonté, comme ils n'ont qu'une seule et même nature.

15746 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Pendant sa vie mortelle, le Fils ne paraissait que comme un serviteur, le Père recevait les honneurs dus à Dieu, mais après le jugement, le Fils apparaîtra comme l'égal de son Père, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. (Traité 19.) Mais s'il en étaient qui honorent Père sans honorer Fils ? Ce est impossib : « Celui qui n'honore pas Fils, poursuit Nôtre-Seigneur, n'honore pas Père qui a envoyé. » Autre chose est de considérer Dieu en tant qu'il est Dieu, autre chose est de considérer en tant qu'il est Père. Lorsqu'on vous fait considérer comme Dieu, vous vous représentez comme un être tout-puissant, comme un esprit souverain, éterne invisib, immuab. Mais lorsqu'on vous fait considérer comme Père, cette idée réveil aussitôt dans votre esprit idée de Fils, puisqu'on ne peut lui donner nom de Père, que parce qu'il a un Fils. Et si vous veniez à honorer Père comme plus grand que Fils, et Fils comme lui étant inférieur, vous diminuez gloire du Père en diminuant honneur que vous rendez au Fils. Car quel est alors votre pensée, c'est que Père n'a pas voulu, ou qu'il n'a pu engendrer un Fils qui lui fût égal ; s'il n'a pas voulu, ce serait donc qu'il lui aurait envié existence, s'il ne a pu, c'est une preuve d'impuissance. (Traités 23) Ou bien encore, ces paros : « Afin que tons honorent Fils comme ils honorent Père, » se rapportent à résurrection des âmes que Fils opère simultanément avec Père, tandis que s paros qui suivent : « Celui qui n'honore pas Fils, n'honore pas Père, » se rapportent à résurrection des corps. Ici Nôtre-Seigneur ne dit pas : De même manière que Père, parce que Jésus-Christ en tant qu'homme n'a pas droit aux mêmes honneurs que Dieu Père.(Traité 21.) Vous me direz : Fils a été envoyé, il est donc inférieur au Père qui a envoyé ? Eloignez de votre esprit toute idée charnel, et comprenez qu'il y a eu mission, mais non point séparation ; s choses humaines nous induisent en erreur, s vérités divines purifient notre intelligence, bien qu'ici s choses humaines rendent témoignage contre els-mêmes. Un homme veut demander une femme en mariage, il ne peut faire par lui-même, il charge un ami plus puissant que lui de faire cette demande. Et cependant remarquez différence qui existe dans s choses humaines, un homme ne va pas avec celui qu'il envoie, tandis que Père, qui envoie Fils, ne se sépare pas de lui, comme décre Nôtre-Seigneur : « Je ne suis pas seu parce que mon Père est avec moi. » (Jn 16, 32.)

15745 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Mais quels sont ces morts à qui le Père et le Fils rendent la vie ? Nôtre-Seigneur veut parler ici de la résurrection des morts, qui est l'objet commun de notre espérance ; non cette résurrection des morts qu'il a rappelés à la vie pour amener à la foi ceux qui en étaient témoins : Lazare, par exemple, qui ressuscita, mais pour être encore victime de la mort, tandis que pour nous, nous ressusciterons un jour pour vivre éternellement avec Jésus-Christ. Ces paroles : « Comme le Père ressuscite et vivifie les morts, » ne s'appliquent donc pas aux résurrections miraculeuses qu'il a opérées pendant sa vie mortelle, mais à la résurrection qui sera suivie de la vie éternelle ; et Nôtre-Seigneur prend soin d'établir cette vérité en ajoutant : « Car le Père ne juge personne, » etc; preuve évidente qu'il a voulu parler de la résurrection des morts, qui doit avoir lieu lors du jugement dernier.(Traité 23.) On peut dire encore que ces paros : « Comme Père ressuscite s morts, » etc; doivent s'entendre de résurrection des âmes, et ces autres : « Père ne juge personne,» etc; de résurrection des corps. En effet, résurrection des âmes est œuvre de puissance éternel du Père et du Fils, et el exige concours simultané du Père et du Fils. résurrection des corps, au contraire, est fruit de incarnation du Fils de Dieu, incarnation qui n'est pas coéternel au Père. (Traité 21.) Voyez comme la parole de Jésus-Christ dirige et conduit notre âme d'une pensée à une autre, et ne le laisse pas s'arrêter dans des idées exclusivement matérielles ; elle l'exerce par cette conduite, elle la purifie par cet exercice, et en la purifiant, elle la rend capable de recevoir la grâce divine qui doit la remplir. Nôtre-Seigneur avait dit précédemment : « Le Père montre au Fils tout ce qu'il fait, » c'est-à-dire que le Père agissait, et que le Fils semblait attendre. Ici, je vois le Fils qui agit seul, à l'exclusion, ce semble, du Père.

15744 Saint Hilaire de Poitiers (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Toute issue est donc fermée aux inventions sataniques de l'hérésie. Jésus est le Fils de Dieu, parce qu'il ne fait rien de lui-même ; il est Dieu, parce qu'il fait tout ce que fait le Père, il ne fait qu'un avec le Père, parce qu'ils ont droit aux mêmes honneurs, et cependant il n'est point le Père, parce qu'il est envoyé.

15743 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: De même qu'il lui a donné la vie, c'est-à-dire qu'il l'a engendré vivant, ainsi lui a-t-il donné tonte puissance pour juger, c'est-à-dire qu'il lui a communiqué cette puissance avec la génération. II se sert ici du mot « il a donné,» pour éloigner toute idée qui exclurait la génération, ou supposerait l'existence de deux Pères. Il dit : « Toute puissance de juger, » parce qu'il est le maître de punir et de récompenser selon son bon plaisir.

15742 Saint Hilaire de Poitiers (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: On bien encore, Nôtre-Seigneur ne voulant pas que ces paroles : « Le Fils donne la vie à qui il veut, » fussent prises comme une négation de sa génération divine, et comme une preuve que sa puissance ainsi que sa nature ne venaient que de lui-même, il ajoute aussitôt : « Le Père ne juge personne,» etc. Dans ces seules paroles : « Il a donné tout jugement au Fils, » nous voyons tout à la fois la nature divine du Fils de Dieu et sa génération ; car la nature divine seule peut tout avoir, et celui qui est engendré ne peut rien avoir qu'il n'ait reçu.

15741 Saint Hilaire de Poitiers (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Vouloir est un effet de la liberté de la nature, et cette liberté concourt avec la volonté du libre arbitre à conduire à la parfaite félicité.

15740 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Ces paroles : « Il a donné tout jugement au Fils, » ne doivent pas s'entendre dans le même sens que ces autres : « Il a donné au Fils d'avoir la vie en lui-même, » qui expriment la génération éternelle du Fils. Si ces deux passages devaient s'entendre dans le même sens, le Sauveur n'aurait pas dit : « Le Père ne juge personne, » car le fait seul pour le Père de la génération d'un Fils qui lui est égal, entraîne nécessairement le pouvoir de juger avec lui. Ces paroles signifient donc qu'au jour du jugement, ce ne sera pas la nature divine, mais la forme du Fils de l'homme qui apparaîtra. Il ne faut pas en conclure que celui qui a donné tout jugement au Fils, sera privé du droit déjuger lui-même, parce que le Fils a dit de lui : « Il est quelqu'un qui en prendra soin (de ma gloire), et qui jugera. » (Jn 8, 50.) Ces paros : « Père ne juge personne, » signifient donc simpment : Personne ne verra Père au jour du jugement, mais tous verront Fils, parce qu'il est Fils de homme, et qu'il sera vu même des impies qui jetteront s yeux sur celui qu'ils auront percé de pies. (Za 12, 10. )

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5,22 Car le Père ne juge personne : il a donné au Fils tout pouvoir pour juger, ( ) 5,23 afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui ne rend pas honneur au Fils ne rend pas non plus honneur au Père, qui l’a envoyé. ( ) 5,24 Amen, amen, je vous le dis : qui écoute ma parole et croit en Celui qui m’a envoyé, obtient la vie éternelle et il échappe au jugement, car déjà il passe de la mort à la vie. ( ) 5,25 Amen, amen, je vous le dis : l’heure vient – et c’est maintenant – où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront. ( ) 5,26 Comme le Père, en effet, a la vie en lui-même, ainsi a-t-il donné au Fils d’avoir, lui aussi, la vie en lui-même ; ( )



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