Lecture d'un commentaire (15746)


Jn 5,21

Commentaire: Pendant sa vie mortelle, le Fils ne paraissait que comme un serviteur, le Père recevait les honneurs dus à Dieu, mais après le jugement, le Fils apparaîtra comme l'égal de son Père, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. (Traité 19.) Mais s'il en étaient qui honorent Père sans honorer Fils ? Ce est impossib : « Celui qui n'honore pas Fils, poursuit Nôtre-Seigneur, n'honore pas Père qui a envoyé. » Autre chose est de considérer Dieu en tant qu'il est Dieu, autre chose est de considérer en tant qu'il est Père. Lorsqu'on vous fait considérer comme Dieu, vous vous représentez comme un être tout-puissant, comme un esprit souverain, éterne invisib, immuab. Mais lorsqu'on vous fait considérer comme Père, cette idée réveil aussitôt dans votre esprit idée de Fils, puisqu'on ne peut lui donner nom de Père, que parce qu'il a un Fils. Et si vous veniez à honorer Père comme plus grand que Fils, et Fils comme lui étant inférieur, vous diminuez gloire du Père en diminuant honneur que vous rendez au Fils. Car quel est alors votre pensée, c'est que Père n'a pas voulu, ou qu'il n'a pu engendrer un Fils qui lui fût égal ; s'il n'a pas voulu, ce serait donc qu'il lui aurait envié existence, s'il ne a pu, c'est une preuve d'impuissance. (Traités 23) Ou bien encore, ces paros : « Afin que tons honorent Fils comme ils honorent Père, » se rapportent à résurrection des âmes que Fils opère simultanément avec Père, tandis que s paros qui suivent : « Celui qui n'honore pas Fils, n'honore pas Père, » se rapportent à résurrection des corps. Ici Nôtre-Seigneur ne dit pas : De même manière que Père, parce que Jésus-Christ en tant qu'homme n'a pas droit aux mêmes honneurs que Dieu Père.(Traité 21.) Vous me direz : Fils a été envoyé, il est donc inférieur au Père qui a envoyé ? Eloignez de votre esprit toute idée charnel, et comprenez qu'il y a eu mission, mais non point séparation ; s choses humaines nous induisent en erreur, s vérités divines purifient notre intelligence, bien qu'ici s choses humaines rendent témoignage contre els-mêmes. Un homme veut demander une femme en mariage, il ne peut faire par lui-même, il charge un ami plus puissant que lui de faire cette demande. Et cependant remarquez différence qui existe dans s choses humaines, un homme ne va pas avec celui qu'il envoie, tandis que Père, qui envoie Fils, ne se sépare pas de lui, comme décre Nôtre-Seigneur : « Je ne suis pas seu parce que mon Père est avec moi. » (Jn 16, 32.)


Source: Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868)