Evangile de Jean
4,8 – En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter des provisions. ( ) 4,9 La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains. ( ) 4,10 Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. » ( ) 4,11 Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où as-tu donc cette eau vive ? ( ) 4,12 Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? » ( Gn 33,19 , )

4,13 Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ;


15580 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Aux instances que fait la Samaritaine pour recevoir l'eau qui lui a été promise, Jésus répond : « Appelez votre mari, et comme pour lui faire comprendre qu'il voulait faire participer son mari à la même grâce. Mais cette femme désirait recevoir cette eau sans retard ; elle voulait d'ailleurs cacher la honte de sa vie à Jésus, en qui elle ne voyait qu'un homme : « La femme lui répondit : Je n'ai point de mari. » Le Sauveur profite de cet aveu pour lui découvrir le scandale de sa vie. Il lui rappelle tous ceux qu'elle a eus pour mari, et lui fait un reproche de celui qu'elle cherche en ce moment à dissimuler : « Jésus lui dit : Vous avez raison de dire : Je n'ai point de mari. »

15579 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Jésus, voyant que cette femme ne comprenait pas, et voulant l'amener à comprendre les enseignements qu'il lui adressait : « Appelez, lui dit-il, votre mari, » c'est-à-dire, faites que votre intelligence soit présente. Lorsqu'on effet, la vie est bien réglée, c'est la raison qui dirige ses opérations, la raison qui n'est point quelque chose en dehors de l'âme, mais qui est une des facultés de l'âme. Cette faculté de l'âme qu'on appelle la raison ou l'esprit, est éclairée par une lumière supérieure. Cette lumière s'entretenait avec cette femme, mais l'intelligence lui faisait défaut. Aussi le Sauveur semble lui dire : Je voudrais vous éclairer, et le sujet manque ; appelez donc votre mari, c'est-à-dire faites usage de l'intelligence qui doit vous enseigner, vous conduire ; mais tant qu'elle n'a pas appelé son mari, elle ne peut comprendre. Les cinq premiers hommes peuvent signifier les cinq sens du corps. Car avant que l'homme fasse usage de sa raison, il n'est conduit que par les sens du corps ; mais lorsque l'âme est devenue capable de raison, elle se laisse alors diriger ou par la vérité ou par l'erreur. Or, l'erreur est incapable de diriger, et ne peut qu'égarer. Après avoir obéi à ses cinq sens, cette femme était donc encore dans l'égarement ; l'erreur qu'elle suivait n'était pas son légitime mari, mais un adultère. C'est donc avec raison que le Sauveur lui dit : « Rompez avec cet adultère qui ne peut que vous corrompre, et appelez votre mari pour qu'il vous aide à me comprendre. »

15578 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: A la question que lui fait cette femme : « Etes-vous plus grand que notre père Jacob ? » Jésus ne répond pas expressément : Oui, je suis plus puissant que lui, pour ne point paraître se glorifier lui-même, mais il le fait entendre en termes équivalents : « Jésus lui répondit : Quiconque boit de cette eau, aura encore soif, mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai, n'aura jamais soif. L’eau que je lui donnerai, deviendra en lui une fontaine d'eau jaillissante pour la vie éternelle. » C'est-à-dire Jacob vous paraît puissant et admirable, parce qu'il vous a donné l'eau de ce puits, que direz-vous donc si je vous donne une eau bien meilleure. Il ne déprécie pas l'eau de ce puits, il lui en indique simplement une d'une qualité bien supérieure ; il ne dit point que cette eau est vile et méprisable, mais il donne un fait qui est attesté par l'expérience, c'est que celui qui boira de cette eau aura encore soif.

15577 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Ce qui est très-vrai et de l'eau naturelle et de l'eau allégorique, dont elle est la figure. L'eau, dans le puits, signifie la volupté charnelle dans les profondeurs ténébreuses du siècle : c'est là que les hommes viennent la puiser avec l'urne de la convoitise, car c'est par la convoitise qu'on est poussé à la volupté. Mais lorsque l'homme s'est désaltéré dans les jouissances charnelles, sa soif sera-t-elle apaisée pour toujours ? Il est donc vrai que celui qui boira de cette eau aura encore soif. Mais s'il boit de l'eau que je donne, il n'aura jamais soif ; car comment ceux qui seront enivrés de l'abondance de la maison de Dieu (Ps 35), pourraient-ils encore éprouver le besoin de la soif ? Ce que le Sauveur promettait donc à cette femme, c'était l'effusion surabondante de l'Esprit saint qui devait rassasier son âme.

15576 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Nôtre-Seigneur donne la raison des propriétés merveilleuses de cette eau qui doit étancher la soif à tout jamais : « Mais l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une fontaine d'eau vive qui rejaillira jusque dans la vie éternelle, » paroles qui équivalent à celles-ci : Celui qui aurait une source au dedans de lui-même, n'éprouverait jamais le besoin de la soif ; ainsi en sera-t-il de celui qui boira cette eau que je lui donnerai.

15575 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Voyez comme Nôtre-Seigneur élève peu à peu cette femme jusqu'à la hauteur des vérités de la foi chrétienne. Elle a commencé par le regarder comme un juif transgresseur de sa loi. Lorsqu'elle l'entendit parler d'eau vive, elle prit ses paroles dans un sens matériel. Comprenant ensuite leur signification spirituelle, elle crut que cette eau pourrait étancher la soif pour toujours. Cependant elle ne savait pas encore quelle était cette eau, mais elle cherchait à le savoir, persuadée qu'elle était au-dessus des choses sensibles. Aussi écoutez ce qu'elle dit au Sauveur : « Cette femme lui dit : Donnez-moi de cette eau, afin que je n'aie plus soif, et que je ne vienne plus ici puiser. » Et elle place ainsi Jésus bien au-dessus du patriarche Jacob, dont elle avait cependant une si haute opinion.

15574 Origène (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Mais où Jésus pouvait-il mieux convaincre la Samaritaine que l'homme avec qui elle vivait n'était pas son véritable époux, qu'auprès de la fontaine de Jacob ? Si la loi est le mari de l'âme, on peut dire aussi que la Samaritaine, obéissant à une fausse interprétation de la loi, suivait les rites idolâtriques des infidèles. Le Sauveur la rappelle donc au Verbe de vérité, qui devait ressusciter d'entre les morts, pour ne plus mourir.

15573 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: On peut dire aussi que la Samaritaine se conduisait encore par les inclinations de la chair, elle fut charmée de pouvoir échapper au besoin de la soif, et elle s'imaginait que c'était nue promesse toute matérielle que Nôtre-Seigneur lui avait faite. Dieu avait préservé pendant quarante jours son serviteur Elie de la faim et de la soif. (R 3, 19.) Puisqu'il pouvait en préserver pour quarante jours, ne pouvait-il pas affranchir pour toujours de nécessité de boire ? Cette promesse sourit à cette femme, et el prie Sauveur de lui donner cette eau vive : « Seigneur, donnez-moi cette eau, afin que je n'aie plus soif, et que je ne vienne plus ici puiser, » car son indigence obligeait à cette fatigue, que sa faibsse lui faisait repousser. Plût à Dieu qu'el eût entendu cette douce invitation : « Venez à moi, vous qui travailz et qui êtes chargés, et je vous sougerai ! » (Mt 11) Jésus adressait ces paroles pour la délivrer de tout travail, mais elle ne les comprenait pas encore. Nôtre-Seigneur voulut enfin lui en donner l'intelligence : « Jésus lui dit : Allez, appelez votre mari et venez ici. » Qu'est-ce que cela veut dire ? Est-ce que c'est par l'intermédiaire de son mari qu'il voulait lui donner cette eau ? Voulait-il se servir de lui pour lui enseigner ce qu'elle ne comprenait pas suivant la recommandation de l'Apôtre : « Si les femmes veulent s'instruire de quelque chose, qu'elles le demandent à leurs maris dans la maison ? » Mais cela ne doit se faire que lorsqu'on n'a pas le Seigneur lui-même pour maître, car dès lors qu'il était présent, qu'était-il besoin du mari pour enseigner la femme ? Est-ce que le Sauveur employait l'intermédiaire d'un homme pour parler à Marie qui était assise à ses pieds ?

15572 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Dans ces cinq maris, il en est qui voient la figure des cinq livres qui ont été écrits par Moïse ; et ce que Notre-Seigneur ajoute : « Celui que vous avez maintenant n'est pas votre mari, » devrait s'entendre de lui-même. Tel serait donc le sens de ces paroles : « Vous avez d'abord été soumise aux cinq livres de Moïse, comme à cinq maris. Mais maintenant celui que vous avez (c'est-à-dire que vous entendez), n'est pas votre mari, parce que vous ne croyez pas encore en lui. Mais puisqu'elle ne croyait point encore en Jésus-Christ, et qu'elle était encore unie et soumise à ces cinq maris, c'est- à-dire à ces cinq livres, pourquoi le Sauveur lui dit-il : « Vous avez eu cinq maris, » comme si elle avait cessé de les avoir ? D'ailleurs, comment peut-on comprendre qu'il faille rompre avec ces cinq livres pour se soumettre à Jésus-Christ, alors que celui qui croit en Jésus-Christ, loin de renoncer à ces cinq livres, recherche et goûte bien plus vivement le sens spirituel de ces livres ? Il faut donc entendre ces paroles autrement.

15571 Origène (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Examinez s'il ne serait pas possible dans le sens allégorique, de voir dans cette fontaine de Jacob l'ensemble des saintes Ecritures ; l'eau que donne Jésus, ce sont les mystères que contiennent les saintes Ecritures, et qu'il n'est pas donné à tout le monde d'approfondir ; car la lettre de l'Ecriture a été dictée par des hommes, mais ces mystères que l'œil de l'homme n'a point vus, que son oreille n'a point entendus, que le cœur de l'homme n'a point compris, peuvent être reproduits par les Ecritures ; or ils découlent de cette source qui rejaillit jusqu'à la vie éternelle, c'est-à-dire de l'Esprit saint qui est un esprit de sagesse, et sont révélés à ceux qui ne portent plus en eux-mêmes au cœur d'homme, et qui peuvent dire avec l'Apôtre : « Pour nous, nous avons l'esprit de Jésus-Christ. » (1 Co 2, 16.) Celui donc qui n'entre point dans profondeur des paros, peut bien goûter quelques instants de repos, mais pour retomber bientôt dans doute. Celui, au contraire, qui boit de eau que Jésus lui donne, voit jaillir en lui source de toutes s vérités qu'il cherche à connaître, et à mesure que eau s'élève, son âme s'envo à suite de cette eau qui jaillit jusqu'à vie éternel. Cette femme vouit, sans recourir à eau de Jacob, parvenir à vérite à manière des anges, et par une voie supérieure à cel des hommes ; car s anges n'ont point besoin de eau de Jacob pour étancher ur soif, mais chacun d'eux a au dedans de lui une fontaine d'eau qui sort du Verbe et qui rejaillit jusqu'à vie éternel : « Cette femme lui dit donc : Seigneur, donnez-moi cette eau. » Or. ici-bas, il est impossib de recevoir eau qui est donnée par Verbe. sans puiser à fontaine de Jacob ; aussi lorsque Samaritaine loi demande cette eau, Jésus semb lui dire qu'il ne peut lui en donner qu'en puisant à fontaine de Jacob : or Jésus lui dit : Alz, appez votre mari, et venez ici. » Si nous avons soif, nous ne devons d'abord chercher à nous rafraîchir qu'avec eau de fontaine de Jacob ; car selon doctrine de Apôtre : loi est comme mari de âme. (Rm 7)

15570 Théophylactus (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Car l'eau que je lui donnerai ira toujours en se multipliant ; les saints reçoivent, en effet, de la grâce, le principe et les semences des vertus, mais c'est à eux de les développer et de les faire croître par leurs travaux et par leurs efforts.

15569 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Cette femme, en effet, n'avait point alors de mari, et vivait avec je ne sais quel homme dans une union illégitime et scandaleuse, Nôtre-Seigneur le lui rappelle avec une intention particulière et secrète en lui disant : « Vous avez eu cinq maris. »

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4,14 mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. » ( ) 4,15 La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. » ( ) 4,16 Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. » ( ) 4,17 La femme répliqua : « Je n’ai pas de mari. » Jésus reprit : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari : ( ) 4,18 des maris, tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ; là, tu dis vrai. » ( )



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