Evangile de Luc
22,14 Quand l'heure arrive, il s'allonge avec ses envoyés. ( Ac 20,7 , ) 22,15 Il leur dit: « J'ai désiré de désir manger avec vous ce Pèssah avant de souffrir. ( ) 22,16 Oui, je vous dis: je ne le mangerai plus jamais, jusqu'à ce qu'il soit accompli au royaume d'Elohîms. » ( ) 22,17 Il prend une coupe, remercie et dit: « Prenez ceci et partagez-le entre vous. ( ) 22,18 Oui, je vous dis: je ne boirai plus désormais du fruit de la vigne, avant que vienne le royaume d'Elohîms. » ( )

22,19 Il prend le pain, remercie, partage, leur donne et dit: « Ceci est le corps, le mien, donné pour vous. Cela, faites-le en mémoire de moi. »


14601 Bede (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Après avoir accompli les cérémonies solennelles de la pâque ancienne, le Sauveur institue la nouvelle pâque, et commande à son Église de la célébrer en mémoire du mystère de la rédemption. Établi prêtre selon l'ordre de Melchisédech ( Ps 109 et He 7), il remplace la chair et le sang de l'agneau par le sacrement de son corps et de son sang sous les espèces du pain et du vin: «Et ayant pris du pain il rendit grâces». Il avait déjà rendu grâces en mettant fin à la pâque ancienne, et il nous enseigne ainsi par son exemple à louer, à glorifier Dieu au commencement comme à la fin de chacune de nos bonnes oeuvres. «Il le rompit». Il rompt lui-même le pain qu'il donne à ses disciples, pour montrer que son corps ne sera brisé dans sa passion que par sa volonté: «Et il le leur donne en disant: Ceci est mon corps qui est donné pour vous».

14600 Saint Grégoire de Nysse (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Avant la consécration, le pain est un pain ordinaire, mais aussitôt le mystère de la consécration, il devient et il est appelé le corps de Jésus-Christ.

14599 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Jésus-Christ a institué ce mystère pour nous faire contracter avec lui une alliance plus étroite, et nous manifester toute l'étendue de son amour; c'est pour cela que, non seule ment il se rend visible à ceux qui désirent le voir, mais encore qu'ils les laissent le toucher, le manger, l'embrasser et rassasier leurs saints désirs. Nous sortons donc de cette table, semblables à des lions qui respirent la flamme, et devenus terribles au démon.

14598 Saint Basile (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Apprenez à quelles conditions il nous est permis de manger le corps de Jésus-Christ, c'est-à-dire, en mémoire de l'obéissance qu'il a portée jusqu'à la mort, de sorte que ceux qui vivent, ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. ( 2Co 5,45 ).

14597 Théophylactus (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Il est question dans saint Luc de deux coupes, l'une dont Jésus dit plus haut: «Prenez-la et distribuez-la entre vous»; la seconde qu'il distribue lui-même à ses disciples après la fraction et la distribution du pain, et dont il est dit: «De même le calice après le souper».

14596 Bede (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Il faut sous-entendre: Il leur donna, afin que la phrase soit complète.

14595 Bede (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Les Apôtres communièrent au corps de Jésus-Christ après la cène, parce qu'il fallait d'abord accomplir et terminer la pâque figurative avant de célébrer les mystères de la véritable pâque. Mais depuis, pour l'honneur d'un si grand sacrement, l'autorité de l'Église nous a ordonné de prendre tout d'abord cette nourriture spirituelle avant tout aliment terrestre. - Eutych. Patriar. Or, celui qui communie reçoit tout le corps et tout le sang du Seigneur, alors même qu'il ne reçoit qu'une partie des espèces consacrées; car de même qu'un sceau imprime son empreinte tout entière sur plusieurs choses à la fois, et demeure intégralement le même après l'avoir communiquée; de même encore qu'une seule et même parole se fait entendre à un grand nombre, nous devons croire aussi sans hésiter que le corps et le sang du Seigneur sont tout entiers dans tous ceux qui communient. Quant à la fraction du pain consacré, elle est une figure de la passion.

14594 Théophylactus (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Le Sauveur appelle ce calice le calice du Nouveau Testament: «Ce calice est le Nouveau Testament en mon sang qui sera répandu pour vous». Il nous apprend ainsi que le Nouveau Testament commence dans son sang. En effet, dans l'Ancien Testament, le sang des animaux vint consacrer la promulgation de la loi, et maintenant le sang du Verbe de Dieu est pour nous le signe sacré de la nouvelle alliance. Ces paroles: «Qui sera répandu pour vous», ne signifient pas que Jésus-Christ n'ait donné son corps et répandu son sang que pour les Apôtres seuls, car il a donné l'un et l'autre pour le salut du genre humain tout entier. La pâque ancienne avait pour objet la délivrance de la servitude d'Égypte, le sang de l'agneau avait été versé pour sauver de la mort les premiers nés des Hébreux; la pâque nouvelle a pour fin la rémission des péchés, et le sang de Jésus-Christ est versé pour le salut éternel de ceux qui sont consacrés au service de Dieu.

14593 Saint Cyrille de Jérusalem (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Ne doutez point de cette vérité, puisque le Fils de Dieu vous dit clairement: «Ceci est mon corps». Mais plutôt recevez avec foi les paroles du Sauveur, car il est la vérité et ne peut mentir. C'est donc une erreur autant qu'une folie, de dire que l'effet de la consécration mystérieuse cesse, lorsqu'on réserve pour le jour suivant quelques fragments du pain consacré, car aucun changement ne se fait dans le corps sacré de Jésus-Christ, et il conserve toujours la vertu de la consécration aussi bien que la grâce qui donne la vie ( Jn 14). Car vertu vivifiante de Dieu Père, c'est Verbe, son Fils unique, qui s'est fait chair sans cesser d'être Verbe, et qui a communiqué à sa chair une vertu vivifiante (chap. 23). Si vous trempez un peu de pain dans une liqueur quelconque, il s'imprègne aussitôt du goût de cette liqueur. C'est ainsi que le Verbe de Dieu, source de vie, communique cette vertu vivifiante à sa chair par l'union étroite qu'il a contractée avec elle. Pouvons-nous en conclure que notre corps a part aussi à cette vertu vivifiante, parce que la vie de Dieu est en nous, et que le Verbe de Dieu demeure dans notre âme? Non, car il y a une différence entre la participation que le Fils de Dieu nous donne à sa vertu lorsqu'il demeure en nous, et l'union étroite par laquelle il s'est incarné dans le corps qu'il a pris dans le sein de la vierge Marie, et dont il a fait son propre corps. Il était convenable, en effet, que le Fils de Dieu s'unit à nos corps par sa chair sacrée et son sang précieux que nous recevons sous les espèces du pain et du vin, pour nous communiquer une bénédiction vivifiante. Nous aurions eu horreur de la chair et du sang placés sur les saints autels, Dieu, plein de condescendance pour notre faiblesse, a donc communiqué aux dons offerts une vertu vivifiante en les changeant véritablement en sa propre chair, afin que ce corps vivifiant soit en nous comme une semence de vie, il ajoute: «Faites ceci en mémoire de moi».

14592 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Ce sang imprime en nous l'image auguste de notre roi, il préserve de toute flétrissure la noblesse de notre âme, il pénètre notre coeur de sa divine rosée, et lui inspire une force surhumaine. Ce sang met en fuite les démons et fait descendre en nous les anges et le Seigneur des anges; ce sang répandu sur la terre l'a purifiée et lui a ouvert les portes des cieux. Ceux qui participent à ce sang divin sont associés aux vertus des cieux, revêtus du manteau royal de Jésus-Christ, ou plutôt revêtus de ce divin roi lui-même. Or, si vous approchez de lui avec un coeur pur, il sera pour vous un principe de grâce et de salut; mais si vous osez vous présenter devant lui avec une conscience coupable, vous commettez un sacrilège et vous le recevez pour votre condamnation et votre supplice. En effet, si ceux qui profanent la pourpre royale sont punis du même châtiment que ceux qui la mettent en pièces, est-il contraire à la raison de dire que ceux qui reçoivent le corps de Jésus-Christ dans une conscience souillée, méritent le même supplice que ceux qui l'ont percé de clous?

14591 Bede (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Comme le pain a pour but de fortifier notre corps, et le vin de produire le sang dans nos membres, l'un, le pain, se rapporte au corps de Jésus-Christ, et le vin à son sang. Mais aussi comme nous devons demeurer en Jésus-Christ, et que Jésus-Christ doit demeurer en nous, on mêle au vin de l'eau dans le calice du Seigneur, car au témoignage de l'apôtre saint Jean, les eaux sont la figure des peuples ( Ap 17). Sauveur distribue d'abord pain, et puis ensuite calice; en effet, dans vie spirituel, il faut commencer par s actions borieuses et pénibs qui sont comme pain, non seument parce que nous ne devons manger notre pain qu'à sueur de notre front ( Gn 3), mais parce que le pain quand on le mange est d'une déglutition tant soit peu difficile. Ensuite aux fatigues de cette vie laborieuse, succède la joie produite par la grâce divine dont le calice est la figure.

14590 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Ou encore, saint Luc parle deux fois de la coupe, d'abord avant que Jésus distribuât le pain, et une seconde fois lorsqu'il l'eût distribué; ce qu'il en dit en premier lieu, il le fait par anticipation, selon sa coutume, et il raconte ensuite en son temps ce dont il n'avait point parlé précédemment; or, en réunissant ces deux parties, nous avons le même récit que nous donne saint Matthieu et saint Marc.

3116 Bible des peuples sur verset 2018-12-08: Un certain nombre de manuscrits anciens coupent le verset 19 après Ceci est mon corps, et omettent le verset 20 tout entier. Faut-il penser que les autres ont corrigé le texte de Luc et lui ont ajouté ce qui lui manquait pour être d’accord avec les autres évangiles ? Le plus probable est que ce sont les premiers qui ont corrigé Luc et ont supprimé 20 et la fin du 19, car les versets 17-18 parlaient déjà d’une coupe de vin distribuée et ils voyaient là une répétition. Cette mention d’une coupe distribuée avant le pain partagé suivi d’une deuxième coupe, consacrée celle-là, n’avait en réalité rien d’anormal puisque le rituel de la Pâque en comportait plusieurs. D’autres manuscrits, également déconcertés, ont supprimé le verset 20 (non la fin du 19) et ont fait passer le verset 19 avant les versets 17-18 pour rétablir l’ordre traditionnel : pain, vin. On ne peut exclure cependant la possibilité que la seconde coupe ait été absente du récit de Luc. Et c’est l’occasion pour regarder de plus près les différents récits de la dernière cène de Jésus. Ce dernier repas a été un repas d’adieu. Jésus voulait que les douze se réunissent autour de lui pour un repas de caractère plus solennel. Il y a célébré une première eucharistie liée à un lavement des pieds. Ce geste venait illustrer ce qui devrait toujours être au cœur de l’Église : la communion fraternelle et l’humilité des responsables. Quant à la cène, elle devait ensuite se perpétuer dans son Église. Jésus a parlé alors du passé et de l’avenir, laissant un message que Jean a développé dans les chapitres 14—17. Nous avons quatre récits de la première eucharistie : à Matthieu, Marc et Luc, il faut ajouter 1Corinthiens 11.23-26 qui est en fait le récit le plus ancien. Ces quatre récits ne sont sûrement pas des rapports précis de ce que Jésus avait dit et fait ce jour-là : tous les quatre ont fortement été revus à partir de la célébration liturgique que l’on célébrait dans l’Église primitive. Luc et Paul s’inspirent de l’eucharistie célébrée dans les communautés “grecques” : le rite avait sans doute été fixé dans la communauté helléniste de Jérusalem ( Actes 6) ou peut-être dans l’Église d’Antioche (voir Actes 11.19). Matthieu et Marc s’inspirent de l’eucharistie célébrée dans les communautés “juives”, un rite provenant de Jérusalem ou de Césarée. Luc et Paul ont les deux actes : corps et alliance ; Matthieu et Marc ont : corps et sang. Paul et Luc parlent d’eucharistie, ou action de grâces ; Matthieu et Marc ont eulogie, soit bénédiction. Paul et Luc ont les paroles de Jésus demandant que ce soit en souvenir de lui. Notons que chez Luc comme en 1Corinthiens 11.23, il s’agit de la coupe plutôt que du sang. Et seul le récit de Matthieu met côte à côte les deux mots boire et sang. Car le sang ne pouvait être consommé en aucun cas ( Lévitique 17), il pouvait seulement être répandu sur l’autel au cours du sacrifice. C’est pourquoi la coupe (ou : le calice) doit avoir été nommée par Jésus. Son sang est le sang versé pour sceller l’Alliance et qui, répandu pour vous, devient source de vie. Dans ces conditions, si nous gardons les versets 19-20 de Luc comme ils sont dans le texte plus usuel, son récit suit de près celui de Paul. Mais ce n’est pas une preuve suffisante pour l’accepter comme plus authentique. Il se pourrait fort bien que la première coupe soit celle du récit traditionnel. Luc aurait réparti entre la consécration du pain et celle de la coupe les paroles de Jésus qui accompagnèrent cette célébration, débordant largement la formule très résumée qu’en a gardée la liturgie. Avec la première coupe (qui serait de fait la seule), nous aurions la proclamation par Jésus de sa propre Pâque, c’est-à-dire de son passage par la mort et la résurrection ; avec la fraction du pain nous aurions l’institution de l’eucharistie. Il est certain que cette présentation de la dernière cène de Jésus choquera bien des catholiques pour qui l’essentiel est que soient prononcées les paroles : Ceci est mon Corps, ceci est mon sang, et qu’avec cela le pain et le vin soient devenus le corps et le sang du Christ. Mais il y a là une vision très étriquée des formules sacramentelles. L’eucharistie est une célébration de la dernière cène, non sa reproduction exacte, et la présence réelle du corps ressuscité du Christ, de son sang (Luc et Paul préfèrent parler de la coupe de l’alliance grâce au sang), n’est pas un coup de baguette magique lié à telle ou telle parole déterminée. La présence mystérieuse et réelle du corps et du sang de Jésus ressuscité est à la fois signifiée et réalisée par le rite global, tel que la tradition de l’Église l’a fixé dès les premières années.

( Mc 14,24 , )
22,20 Et de même pour la coupe après le dîner, il dit: « Cette coupe est le pacte neuf en mon sang, pour vous versée. ( ) 22,21 Cependant, voici la main de qui me livre, avec moi sur la table. ( ) 22,22 Oui, le fils de l'homme va comme c'est fixé. Pourtant, oïe, cet homme-là par qui il est livré ! » ( Dn 7,13 , ) 22,23 Ils commencent à discuter entre eux: Qui pourrait bien être, parmi eux, celui qui allait faire cela ? ( ) 22,24 Et c'est encore une contestation parmi eux: Qui d'eux semble être le plus grand ? ( Ac 20,17 , Mc 9,33 )
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