Evangile de Marc
12,13 On envoya à Jésus des pharisiens et des partisans d’Hérode pour lui tendre un piège en le faisant parler, ( Mc 3,6 , Mc 8,15 ) 12,14 et ceux-ci vinrent lui dire : « Maître, nous le savons : tu es toujours vrai ; tu ne te laisses influencer par personne, car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens, mais tu enseignes le chemin de Dieu selon la vérité. Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? Devons-nous payer, oui ou non ? » ( ) 12,15 Mais lui, sachant leur hypocrisie, leur dit : « Pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ? Faites-moi voir une pièce d’argent. » ( ) 12,16 Ils en apportèrent une, et Jésus leur dit : « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? – De César », répondent-ils. ( ) 12,17 Jésus leur dit : « Ce qui est à César, rendez-le à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Et ils étaient remplis d’étonnement à son sujet. ( )

12,18 Des sadducéens – ceux qui affirment qu’il n’y a pas de résurrection – viennent trouver Jésus. Ils l’interrogeaient :


20748 Bible des Peuples sur titre chapitre 2023-11-11: La résurrection des morts

10918 Glose (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: En effet, ils se mettaient en contradiction avec les Écritures, et soutenaient des opinions injurieuses à la puissance de Dieu.

10917 Bede (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: C'est là une fable qu'ils ont forgée à plaisir, dans le dessein de convaincre de folie ceux qui croient à la résurrection des corps; cependant il peut se faire qu'un fait semblable se soit passé dans la Judée.

10916 Théophylactus (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Les sadducéens formaient une secte parmi les Juifs; ils niaient la résurrection, aussi bien que l'existence des anges et des esprits. Ils viennent donc trouver Jésus, et au moyen d'un récit imaginaire et controuvé, ils cherchent à lui prouver que la résurrection n'a point eu lieu et qu'elle est à jamais impossible: «Et ils lui proposèrent cette question: Maître», etc. Ils donnent sept maris à cette femme, afin de rendre plus impossible toute idée de résurrection.

10915 Théophylactus (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: C'est-à-dire, vous ne comprenez pas la résurrection telle que l'enseigne l'Ecriture, vous croyez que les corps ressusciteront dans leur état actuel, il n'en sera pas ainsi. Vous ignorez donc complètement le sens des Écritures? Vous ne connaissez pas davantage la puissance divine, vous ne voyez ici que la difficulté et vous dites: Comment les membres disjoints et séparés d'un même corps pourront-ils être réunis et rendus à l'âme qui leur donnaient la vie? Mais cette difficulté n'est rien pour la puissance de Dieu. «Lorsque les morts seront ressuscites, les hommes n'auront point de femmes, ni les femmes de maris», etc. C'est-à-dire, la vie qui nous sera rendue aura un caractère angélique et divin, nous serons affranchis de la corruption, et nous resterons dans le même état, voilà pourquoi les noces n'auront plus de raison d'être. Elles ne sont établies ici-bas que pour combler les vides de la mortalité et perpétuer la succession du genre humain; mais alors nous serons comme les anges qui n'ont pas besoin de cette succession, qui est le fruit des noces, parce que leur vie est immortelle.

10914 Bede (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Il faut remarquer que l'usage de la langue latine ne répond pas à celui de la langue grecque, car le mot nubere ne se dit proprement que des femmes, et on emploie pour les hommes l'expression uxores ducere, prendre une épouse; cependant nous appliquons simplement le mot nubere aux hommes qui se marient, et le mot nubi aux femmes qu'ils épousent.

10913 Saint Jérôme (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Voilà donc l'erreur où les fait tomber leur ignorance des Écritures, car après la résurrection, les hommes seront comme les anges de Dieu, c'est-à-dire, il n'y aura plus ni mort, ni naissance, ni enfant, ni vieillard.

10912 Théophylactus (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: «Or, je vous le déclare, je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob, comme s'il disait: «Je suis le Dieu de ceux qui vivent»; et il ajoute, en effet; «mais des vivants»; et remarquez qu'il ne dit pas: J'ai été, mais, «je suis» le Dieu d'hommes qui existent encore. Dira-t-on que Dieu ne parle ici que de l'âme d'Abraham et non de son corps. Je réponds que la personne d'Abraham comprend ces deux choses, le corps et l'âme; Dieu est donc aussi le Dieu du corps qui vit en Dieu, c'est-à-dire, en vertu de l'ordre établi de Dieu.

10911 Théophylactus (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Dette même ignorance leur fait commettre une autre erreur, car s'ils comprenaient bien les Écritures, ils y trouveraient des preuves évidentes de la résurrection des morts: «Quant à la résurrection des morts, continue Notre-Seigneur, n'avez-vous point lu dans le livre de Moïse ce que Dieu lui dit dans le buisson», etc.

10910 Saint Jérôme (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Ces paroles: «Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob», sont une déclaration de la sainte Trinité. En ajoutant: «Dieu n'est pas le Dieu des morts», Notre-Seigneur nous enseigne l'unité de la nature divine. Or, ceux-là vivent qui se sont rendus maîtres de la part qu'ils avaient choisie; et ceux-là sont morts qui ont perdu ce qui était en leur possession; vous êtes donc dans une grossière erreur.

10909 Saint Jérôme (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Dans le sens allégorique, cette femme qui ne laisse aucun enfant de ses sept maris et qui meurt la dernière, est la figure de la synagogue juive; elle est abandonnée par l'Esprit aux sept dons qui a rempli les patriarches. Cependant ils ne lui ont point laissé de rejeton de la race d'Abraham, qui est Jésus-Christ. Car bien que cet enfant soit né au milieu d'eux ( Is 19), cependant c'est à nous, c'est aux nations qu'il a été donné. Cette femme était morte à Jésus-Christ, et ne pourra être unie dans résurrection à aucun des patriarches; car nombre sept exprime universalité des choses, comme nous voyons dans fait contraire prédit par prophète Is: «En ce jour sept femmes prendront un seul homme» ( Is 4), c'est-à-dire, que les sept Eglises que le Seigneur aime, reprend et châtie, s'uniront à lui et l'adoreront dans les sentiments d'une même foi: «Jésus leur répondit: Ne voyez-vous pas que vous êtes dans l'erreur», etc.

10908 Glose (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Notre-Seigneur, par sa réponse pleine de sagesse, vient de déjouer la question artificieuse des pharisiens, il va maintenant confondre les sadducéens, qui viennent le tenter: «Après cela les sadducéens», etc.

10907 Saint Jérôme (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Je dis «dans le buisson», emblème de ce que vous êtes, car le feu le brûlait, sans consumer ses épines, ainsi vous êtes comme entourés des flammes de ma parole, et elles ne peuvent consumer les épines qui sont le fruit de la malédiction.

10906 Bede (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: On peut dire encore que Notre-Seigneur, en prouvant que les âmes survivent à la mort du corps (car Dieu ne pourrait point être Dieu de ceux qui n'auraient jamais existé), en vient par une liaison nécessaire à la résurrection des corps qui ont participé aux bonnes et aux mauvaises actions des âmes.

834 Bible des peuples sur verset 2018-01-10: Marc a voulu mettre côte à côte les affrontements de Jésus avec les deux partis les plus importants du peuple juif : après les Pharisiens, les Saducéens (voir Lexique : Sectes). Les Saducéens — les chefs des prêtres — sont des gestionnaires du peuple de Dieu. Ils ne croient pas au spirituel ni à la résurrection, innovations funestes selon eux, qui affaiblissent l’esprit nationaliste et le pouvoir de l’appareil central. Leur Bible se réduit au Pentateuque où l’on parle beaucoup des prêtres et pas du tout de la résurrection.

835 Bible des peuples sur verset 2018-01-10: Que signifie la “résurrection” ? Lorsque Jésus a rappelé à la vie la fille de Jaïre (Marc 5.21), ou Lazare (Jean 11.1), ils n’ont retrouvé que la vie qu’ils avaient auparavant ; et après un temps il leur a fallu mourir une seconde fois. Ce n’était pas la véritable résurrection. Beaucoup de gens pensent qu’il y a “quelque chose” après la mort, et que quelque chose de nous survit : “l’âme”. C’est vrai mais ce n’est pas l’essentiel. La résurrection n’est pas la survie de “quelque chose de nous”, mais une transformation, une transfiguration de toute la personne. Cela sera une œuvre de grâce, un don de Dieu : nous renaîtrons de Dieu lui-même. Nous cherchons souvent à imaginer ce que nous serons une fois ressuscités. Cette curiosité est peut-être légitime, mais elle ne peut trouver de réponses satisfaisantes. Paul essaie bien de nous donner quelques lumières sur cette question qui devait tourmenter les premiers chrétiens aussi bien que nous-mêmes (1Corinthiens 15.35-57) ; mais il faut reconnaître que nous restons sur notre faim devant ces explications. Disons plutôt que tant que nous sommes dans le monde présent, un monde où la matière et le temps sont notre lot, il nous est impossible d’imaginer le “monde nouveau”, “les cieux nouveaux et la terre nouvelle” dont Jésus, après les prophètes, nous annonce la venue (Isaïe 65.17 ; Apocalypse 21.1-4). Si nous prenons le risque d’une comparaison, proche de celle de Paul, nous pouvons dire ceci : comment quelqu’un, qui n’a jamais vu que des graines de plantes ou d’arbres, peut-il imaginer la plante couverte de fleurs ou l’arbre pleinement épanoui ? Quel point commun en apparence entre la petite graine, grosse parfois comme une tête d’épingle, sans couleur et sans vie, et la plante parvenue à maturité, parée de couleurs variées et se balançant au gré du vent ? Mais celui qui connaît l’arbre ou la plante, lui, sait bien d’où est venue cette vie qu’il admire. Ainsi, pour nous aujourd’hui, il nous est impossible d’imaginer ce que nous deviendrons, dans la totalité de notre être humain, lors de cette transfiguration à laquelle Dieu nous appelle. Mais lorsqu’elle sera accomplie, nous comprendrons le lien vital entre ce que nous serons alors et ce que nous sommes aujourd’hui. Ce qui précède nous permet de comprendre le double reproche que Jésus adresse aux Saducéens : Vous ne connaissez pas la puissance de Dieu. Ils n’imaginent qu’une caricature de la résurrection. Vous ne connaissez pas les Écritures. Seuls les livres les plus tardifs de l’Ancien Testament parlaient de la résurrection, et les Saducéens rejetaient ces livres. Mais de fait, toute la Bible nous présente un Dieu vivant qui fait des hommes ses amis. Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. Si Dieu s’est lié à eux d’une telle façon, comment pourrait-il être indifférent à leur mort et les laisser disparaître à jamais tandis qu’il jouit tranquillement de sa Gloire ?

( Is 65,17 , Mc 5,21 Jn 11,1 1Co 15,35 Ap 21,1 Mt 22,24 )
12,19 « Maître, Moïse nous a prescrit : Si un homme a un frère qui meurt en laissant une femme, mais aucun enfant, il doit épouser la veuve pour susciter une descendance à son frère. ( ) 12,20 Il y avait sept frères ; le premier se maria, et mourut sans laisser de descendance. ( ) 12,21 Le deuxième épousa la veuve, et mourut sans laisser de descendance. Le troisième pareillement. ( ) 12,22 Et aucun des sept ne laissa de descendance. Et en dernier, après eux tous, la femme mourut aussi. ( ) 12,23 À la résurrection, quand ils ressusciteront, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ? » ( )



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