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Mc 12,18

Commentaire: Que signifie la “résurrection” ? Lorsque Jésus a rappelé à la vie la fille de Jaïre (Marc 5.21), ou Lazare (Jean 11.1), ils n’ont retrouvé que la vie qu’ils avaient auparavant ; et après un temps il leur a fallu mourir une seconde fois. Ce n’était pas la véritable résurrection. Beaucoup de gens pensent qu’il y a “quelque chose” après la mort, et que quelque chose de nous survit : “l’âme”. C’est vrai mais ce n’est pas l’essentiel. La résurrection n’est pas la survie de “quelque chose de nous”, mais une transformation, une transfiguration de toute la personne. Cela sera une œuvre de grâce, un don de Dieu : nous renaîtrons de Dieu lui-même. Nous cherchons souvent à imaginer ce que nous serons une fois ressuscités. Cette curiosité est peut-être légitime, mais elle ne peut trouver de réponses satisfaisantes. Paul essaie bien de nous donner quelques lumières sur cette question qui devait tourmenter les premiers chrétiens aussi bien que nous-mêmes (1Corinthiens 15.35-57) ; mais il faut reconnaître que nous restons sur notre faim devant ces explications. Disons plutôt que tant que nous sommes dans le monde présent, un monde où la matière et le temps sont notre lot, il nous est impossible d’imaginer le “monde nouveau”, “les cieux nouveaux et la terre nouvelle” dont Jésus, après les prophètes, nous annonce la venue (Isaïe 65.17 ; Apocalypse 21.1-4). Si nous prenons le risque d’une comparaison, proche de celle de Paul, nous pouvons dire ceci : comment quelqu’un, qui n’a jamais vu que des graines de plantes ou d’arbres, peut-il imaginer la plante couverte de fleurs ou l’arbre pleinement épanoui ? Quel point commun en apparence entre la petite graine, grosse parfois comme une tête d’épingle, sans couleur et sans vie, et la plante parvenue à maturité, parée de couleurs variées et se balançant au gré du vent ? Mais celui qui connaît l’arbre ou la plante, lui, sait bien d’où est venue cette vie qu’il admire. Ainsi, pour nous aujourd’hui, il nous est impossible d’imaginer ce que nous deviendrons, dans la totalité de notre être humain, lors de cette transfiguration à laquelle Dieu nous appelle. Mais lorsqu’elle sera accomplie, nous comprendrons le lien vital entre ce que nous serons alors et ce que nous sommes aujourd’hui. Ce qui précède nous permet de comprendre le double reproche que Jésus adresse aux Saducéens : Vous ne connaissez pas la puissance de Dieu. Ils n’imaginent qu’une caricature de la résurrection. Vous ne connaissez pas les Écritures. Seuls les livres les plus tardifs de l’Ancien Testament parlaient de la résurrection, et les Saducéens rejetaient ces livres. Mais de fait, toute la Bible nous présente un Dieu vivant qui fait des hommes ses amis. Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. Si Dieu s’est lié à eux d’une telle façon, comment pourrait-il être indifférent à leur mort et les laisser disparaître à jamais tandis qu’il jouit tranquillement de sa Gloire ?


Source: Bible des peuples