Evangile de Marc
5,30 Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait : « Qui a touché mes vêtements ? » ( ) 5,31 Ses disciples lui répondirent : « Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ?” » ( ) 5,32 Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela. ( ) 5,33 Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. ( ) 5,34 Jésus lui dit alors : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. » ( )

5,35 Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci : « Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître ? »


10321 Bede (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Remarquez encore que les fautes plus légères et que nous commettons tous les jours peuvent être effacées par une pénitence moins sévère; c'est ainsi que le Seigneur n'emploie que cette parole simple et facile: «Jeune fille, levez-vous», pour ressusciter cette jeune fille qui était encore dans son lit. Mais lorsqu'il fallut arracher aux horreurs du tombeau ce mort de quatre jours, il frémit en son esprit, il se troubla lui-même, il répandit des larmes ( Jn 11). Plus donc la mort de l'âme est grave et profonde, et plus aussi la pénitence doit être sévère et fervente. Remarquez encore qu'à des fautes publiques il faut un remède public, et c'est pour cela que Lazare sort du tombeau aux yeux de tout le peuple qui est présent, tandis que les fautes légères n'ont besoin pour être effacées que d'une pénitence secrète; ainsi cette jeune fille, étendue sur son lit, ressuscite devant un petit nombre de témoins, et encore leur recommande-t-on de n'en rien dire. Notre-Seigneur chasse même dehors la foule qui remplissait la maison avant de ressusciter cette jeune fille, parce qu'en effet l'âme frappée de mort spirituelle ne peut revenir à la vie qu'après a voir chassé des parties les plus secrètes de son coeur la multitude des préoccupations du siècle. Elle se met à marcher aussitôt qu'elle est ressuscitée, parce que l'âme qui sort de la mort du péché ne doit pas seulement se séparer des souillures de ses crimes, mais marcher dans la pratique des bonnes oeuvres. Elle doit aussi se hâter de se nourrir du pain céleste, c'est-à-dire de la parole divine et de la participation du sacrement de l'autel.

10320 Bede (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Elle était morte, en effet, pour les hommes qui ne pouvaient la ressusciter, mais elle dormait aux yeux de Dieu, dans le sein duquel son âme vivait d'une vie immortelle, et dont la Providence veillait sur sa chair qui reposait dans l'attente de la résurrection, et c'est de là qu'est venue chez les chrétiens la coutume d'appeler ceux qui dorment les morts dont la résurrection est pour eux certaine ( 1Th 4 ).

10319 Théophylactus (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Ils se moquent de lui, comme s'il ne pouvait rien faire de plus; mais il leur prouve ainsi par leur propre témoignage, que s'il la ressuscite, ce sera littéralement des bras de la mort, et que cette résurrection sera vraiment miraculeuse.

10318 Bede (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Mais comme au lieu de croire aux paroles de celui qui a le pouvoir de ressusciter, ils ont mieux aimé s'en moquer, Notre-Seigneur les fait justement sortir et les juge indignes d'être témoins de la puissance de celui qui ressuscite, et de la résurrection mystérieuse de cette jeune fille: «Mais lui, les ayant tous renvoyés», etc.

10317 Glose (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: L'Évangéliste ajoute cette circonstance pour montrer que cette jeune fille était dans l'âge de marcher. Or, en marchant, elle prouvait à tous non-seulement qu'elle était ressuscitée, mais que sa guérison était entière et parfaite. - suite. «Et ils furent tous frappés de stupeur», etc; et Jésus ordonna de lui donner à manger».

10316 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Nouvelle preuve que sa résurrection était véritable et non pas seulement apparente.

10315 Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Nous ne lisons pas que cet homme ait partagé les sentiments des gens de sa maison qui s'opposaient à ce que le Maître vînt chez lui, et ces paroles que Jésus lui adresse: «Ne craignez point, croyez seulement», ne sont point un reproche de défiance, mais tendent simplement à rendre sa foi plus forte et plus robuste. Mais si saint Marc avait mis dans la bouche du chef de la synagogue les paroles des gens de sa maison, qu'il fallait cesser de fatiguer Jésus, ces paroles seraient eu contradiction avec le langage que lui prête saint Matthieu lorsqu'il lui fait annoncer à Jésus que sa fille était morte.

10314 Bede (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Dans le sens allégorique, la fille du chef de la synagogue dont ou vient annoncer la mort, au moment où cette femme était guérie d'une perte de sang, est la figure de la synagogue qui, lorsque l'Eglise formée des nations est purifiée des souillures de ses vices, et reçoit le nom de fille à cause du mérite de sa foi, succombe victime de sa perfidie et de son envie; de sa perfidie, parce qu'elle a refusé de croire en Jésus-Christ; de sa jalousie, parce qu'elle a vu avec peine que l'Eglise embrassait la foi. Ce langage des serviteurs du chef de la synagogue est encore aujourd'hui sur les lèvres de ceux qui regardent la synagogue comme entièrement abandonnée de Dieu, sans espérance aucune de rétablissement, et qui pensent qu'il est mutile de demander à Dieu sa résurrection. Mais si le chef de la synagogue, c'est-à-dire si l'assemblée des docteurs de la loi veut embrasser la foi, la synagogue qui lui est soumise sera sauvée. Remarquez qu'elle est étendue morte au milieu de cette multitude qui pleure et pousse des cris, parce que son incrédulité lui a fait perdre la joie qu'elle goûtait dans la présence du Seigneur. Le Sauveur ressuscite cette jeune fille en lui prenant la main, pour nous apprendre que la synagogue frappée de mort ne peut ressusciter, si les Juifs ne purifient d'abord leurs mains pleines de sang ( Is 1). guérison de hémorrhoïsse et résurrection de cette jeune fil sont figure du salut du genre humain, pour quel Dieu a établi cet ordre: que quelques-uns du peup d'Israël embrasseraient d'abord foi, puis plénitude des nations entrerait dans Eglise, et ensuite tout Israël serait sauvé ( Rm 11). Cette jeune fille était âgée de douze ans, et cette femme avait souffert douze ans entiers, parce que les péchés des Juifs incrédules ne furent découverts que lorsque les premiers fidèles embrassèrent la foi selon ces paroles de l'Ecriture: «Abraham crut à la parole de Dieu, et sa foi lui fut imputée à justice».

10313 Théophylactus (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Les serviteurs du chef de la synagogue ne voyaient dans Jésus-Christ qu'un prophète, et ils regardaient comme nécessaire qu'il vînt prier sur la jeune fille mourante pour la guérir. Mais comme elle venait d'expirer, ils conclurent que tonte prière était inutile: «Il parlait encore, lorsque les gens du chef de la synagogue vinrent lui dire: Votre fille est morte, pourquoi fatiguer davantage le Maître ?» Mais Notre-Seigneur veut amener le père de cette jeune fille à reconnaître la puissance de Dieu: «Jésus, ayant entendu cette parole, dit au chef de la synagogue: Ne craignez rien, et croyez seulement».

10312 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Ou bien, c'est pour éviter toute apparence d'ostentation qu'il ne permet pas à tous de rester avec lui; mais il retient les trois principaux d'entre ses disciples pour rendre plus tard témoignage à sa puissance divine, et le père et la mère de la jeune fille, comme plus nécessaires que tous les autres. C'est en touchant de la main cette jeune fille et en lui adressant la parole qu'il lui rend la vie: «Et prenant la main de la jeune fille, il lui dit: Thabitha cumi», que l'on interprète ainsi: Jeune fille, je vous le commande, levez-vous; car la main de Jésus étant elle-même pleine de vie, rend la vie à ce cadavre, et sa parole la soulève de son lit de mort: «Et aussitôt, ajoute l'Évangéliste, la jeune fille se leva, et se mit à marcher».

10311 Saint Jérôme (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Il s'en trouvera peut-être qui accuseront d'erreur l'Évangéliste pour avoir ajouté: «Je vous le dis», alors que dans la langue hébraïque Thabitha cumi veut dire simplement: «Jeune fille, levez-vous»; mais cette addition, dans l'esprit de l'Évangéliste, a uniquement pour objet d'exprimer la pensée de celui qui appe lle cette jeune fille et le commandement qu'il lui fait. «Et elle était âgée de douze ans».

10310 Saint Grégoire le Grand (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Au sens moral, voici ce que représentent cette jeune fille ressuscitée dans la maison, le jeune homme rendu à la vie hors des portes de la ville, et Lazare rappelé du sépulcre où il était depuis quatre jours. Celui qui est étendu sans vie dans l'intérieur de la maison, c'est celui dont le péché reste encore caché; celui que l'on conduit hors des portes de la ville, c'est le pécheur dont l'iniquité pousse la démence jusqu'à s'afficher en public; celui enfin qui est comme comprimé sous la pierre du sépulcre figure le pécheur, qui à force de commettre le mal se trouve comme accablé sous le poids de l'habitude.

10309 Théophylactus (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Car le Sauveur, plein d'humilité, n'a voulu rien faire par ostentation.

10308 Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Mais pour lui, il leur défend ces pleurs et ces cris, comme si la jeune fille n'était pas morte, mais simplement endormie: «Et étant entré, il leur dit: Pourquoi vous troubler et pleurer de la sorte ?»

10307 Saint Jérôme (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: On est venu dire à Jaïre: «Votre fille est morte»; Jésus, au contraire, dit: «Elle n'est pas morte, mais elle dort». Ces deux manières de parler sont également vraies, car Jésus semble dire: «Elle est morte à vos yeux, mais pour moi elle ne fait que dormir».

729 Bible des peuples sur verset 2017-12-21: Ici, Jésus fait face à la mort d’une fillette, appelée à vivre. Jaïre était président de synagogue, c’est-à-dire un des responsables de la communauté locale juive. Pourquoi encore déranger le maître ? Nous aussi, nous demandons la guérison à Dieu, mais nous n’osons pas lui demander de ressusciter les morts parce que nous considérons la mort comme quelque chose d’absolument irréversible. Mais Jésus veut nous montrer qu’aucune “loi du destin” ou de la nature n’arrête l’amour de Dieu. Les gens pleuraient et poussaient des cris. À l’époque, la coutume voulait que l’on engage des pleureuses professionnelles et des musiciens pour les enterrements. Maintenant, aux enterrements, nous avons de longs discours et des cérémonies : il nous faut à tout prix cacher ou exorciser cette réalité terrible pour qu’elle ne trouble pas notre paix apparente. Mais Jésus est venu pour nous conduire vers la vérité, à commencer par la vérité sur la vie et la mort. La fillette n’est pas morte, mais elle dort (39). Bien sûr la fillette est morte, et c’est pour cela que les gens se moquent de lui ; mais Jésus met tout ce monde agité dehors, et prend avec lui le père et la mère : eux sont capables de comprendre, puisqu’ils sont venus à lui dans une démarche de foi. Lève-toi ! Dès la première heure, les disciples de Jésus ont utilisé ce vocabulaire “dormir, se lever” pour parler de la mort et de la résurrection. Ils affirmaient par là leur foi : Jésus, Fils de Dieu, avait, par sa propre résurrection, vaincu définitivement la mort (1Corinthiens 15). Or certains sondages révèlent qu’aujourd’hui un grand nombre de chrétiens ne croient plus en la résurrection : on peut se demander si ce n’est pas le résultat d’une éducation religieuse qui s’est faite à partir de considérations morales, et non à partir de l’écoute de la parole de Dieu.

( )
5,36 Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. » ( ) 5,37 Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques. ( ) 5,38 Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. ( ) 5,39 Il entre et leur dit : « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort. » ( ) 5,40 Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui ; puis il pénètre là où reposait l’enfant. ( Mc 7,34 , Mc 15,34 )



trouve dans 1 passage(s): Guérison d'une femme et de la fille de Jaïre,
trouve dans 1 liturgie(s): Dimanche-13-temps ordinaire annee B,
trouve dans 0 document(s) de référence: