Lecture d'un commentaire (10314)


Mc 5,35

Commentaire: Dans le sens allégorique, la fille du chef de la synagogue dont ou vient annoncer la mort, au moment où cette femme était guérie d'une perte de sang, est la figure de la synagogue qui, lorsque l'Eglise formée des nations est purifiée des souillures de ses vices, et reçoit le nom de fille à cause du mérite de sa foi, succombe victime de sa perfidie et de son envie; de sa perfidie, parce qu'elle a refusé de croire en Jésus-Christ; de sa jalousie, parce qu'elle a vu avec peine que l'Eglise embrassait la foi. Ce langage des serviteurs du chef de la synagogue est encore aujourd'hui sur les lèvres de ceux qui regardent la synagogue comme entièrement abandonnée de Dieu, sans espérance aucune de rétablissement, et qui pensent qu'il est mutile de demander à Dieu sa résurrection. Mais si le chef de la synagogue, c'est-à-dire si l'assemblée des docteurs de la loi veut embrasser la foi, la synagogue qui lui est soumise sera sauvée. Remarquez qu'elle est étendue morte au milieu de cette multitude qui pleure et pousse des cris, parce que son incrédulité lui a fait perdre la joie qu'elle goûtait dans la présence du Seigneur. Le Sauveur ressuscite cette jeune fille en lui prenant la main, pour nous apprendre que la synagogue frappée de mort ne peut ressusciter, si les Juifs ne purifient d'abord leurs mains pleines de sang ( Is 1). guérison de hémorrhoïsse et résurrection de cette jeune fil sont figure du salut du genre humain, pour quel Dieu a établi cet ordre: que quelques-uns du peup d'Israël embrasseraient d'abord foi, puis plénitude des nations entrerait dans Eglise, et ensuite tout Israël serait sauvé ( Rm 11). Cette jeune fille était âgée de douze ans, et cette femme avait souffert douze ans entiers, parce que les péchés des Juifs incrédules ne furent découverts que lorsque les premiers fidèles embrassèrent la foi selon ces paroles de l'Ecriture: «Abraham crut à la parole de Dieu, et sa foi lui fut imputée à justice».


Source: Bede (Peronne-Vivès 1868)