Livre de l'Exode
12,21 Moïse appela tous les anciens d'Israël, et leur dit: Allez prendre du bétail pour vos familles, et immolez la Pâque. ( ) 12,22 Vous prendrez ensuite un bouquet d'hysope, vous le tremperez dans le sang qui sera dans le bassin, et vous toucherez le linteau et les deux poteaux de la porte avec le sang qui sera dans le bassin. Nul de vous ne sortira de sa maison jusqu'au matin. ( ) 12,23 Quand l'Éternel passera pour frapper l'Égypte, et verra le sang sur le linteau et sur les deux poteaux, l'Éternel passera par-dessus la porte, et il ne permettra pas au destructeur d'entrer dans vos maisons pour frapper. ( ) 12,24 Vous observerez cela comme une loi pour vous et pour vos enfants à perpétuité. ( ) 12,25 Quand vous serez entrés dans le pays que l'Éternel vous donnera, selon sa promesse, vous observerez cet usage sacré. ( )

12,26 Et lorsque vos enfants vous diront: Que signifie pour vous cet usage?


4985 La Haggada, Rivon Krygier sur verset 2020-05-02: Questionnement du premier des quatre enfants, l enfant rebelle (ou mechant). Si l'on observe les pronoms possessifs, on notera le "vous" dans la question, qui marque une distanciation de l'enfant par rapport aux générations antérieures. Qu'il n'entend ainsi pas vraiment relayer cette mémoire... La posture supposée est ainsi un certain détachement: le fils se détourne, refuse d'endosser cette mémoire portée par le rituel. Dans sa réponse, le père évoque la plaie des premiers-nés en indiquant que ce sont "nos maisons" qui ont été épargnées, sous-entendant alors que le fils qui se désolidarise aujourd'hui n'aurait alors à l'époque pas été sauvé... La question est perçue ici non comme un questionnement mais plutôt comme une remise en question, et la réponse est cinglante. Toutefois, dans la Haggada, la présence même de l'enfant et le fait qu'il consente au dialogue donne à espérer qu'il peut prendre conscience de la pertinence de son patrimoine spirituel et de finalement reprendre le flambeau de leur vocation commune. Mais il est aussi possible de voir derrière cette révolte la critique d'un culte ou d'un rituel qui serait devenu lui-même aliénant: qu'est cette servitude que vous vous imposez (et que vous voulez m'infliger à votre tour) ? Malveillance de la question ou au contraire courage d'un cri de franchise ? Pour le parent, cette question doit appeler celle de savoir surmonter sa déception et traiter l'attitude dénigrante de l'enfant qui se désolidarise de lui... La Haggada donne pour consigne "d'agacer les dents" de l'enfant. Or cette expression se trouve en Jr 31,29 et Ez 18,2. Il s'agit d'une sensation d'acidité et d'aigreur, utilisée dans un adage populaire qui exprimait un sentiment d'injustice. Mais le message prophétique est qu'il est possible de conjurer cette malédiction en ne consommant pas le verjus mais en choisissant un raisin mûr, c'est-à-dire en adoptant un comportement mûr et responsable. Ici, pour l'enfant, il ne s'agirait donc pas de le punir mais de le dissuader en lui faisant goûter l'aigreur (sauce Harroset, dont le vocable est construit sur la racine en hébreux qui désigne l'agacement des dents, mais qui contient aussi des éléments doux et édulcorants). Voir pour ce type d'admonestation acide le propos de Mardochee à Esther (Est 4,8-16).

3459 Bible des peuples sur verset 2018-12-20: Rite, rappel, mémorial
Lorsque les familles israélites célèbrent la Pâque, le rite demande que le plus jeune des enfants pose cette question au père de famille, et c’est pour lui l’occasion de refaire la catéchèse de la Pâque. Tout Israélite, disaient les textes, doit se regarder comme s’il avait participé lui-même à la sortie d’Égypte. Il en va de même pour le peuple du Christ : tous doivent à certains moments revivre et faire revivre ce que le baptême représente. Ce rite est qualifié de rappel ou de mémorial, un mot que l’on retrouvera pour d’autres rites de l’Ancien Testament. Ce mot a une double signification : Israël se rappelle les interventions de Dieu en sa faveur (Exode 13.9 ; Psaume 145(144).7) et il demande à Dieu de ne pas oublier son peuple et ce qu’il a déjà fait pour le sauvegarder (Exode 28.29 ; 30.16). Un tel rappel est au cœur de nos célébrations et Jésus a voulu que l’Eucharistie soit le premier de ces rappels ou mémoriaux. On revient sur une expérience de Dieu qui a été décisive et on cherche à la renouveler ou à la prolonger. Toute Église meurt lentement si l’on n’y voit pas naître constamment des groupes et des communautés dans lesquels une retraite, un noviciat, un engagement personnel permettent de refaire la première expérience. Le baptême, c’était à la fois une mort ou une séparation, et une vie nouvelle dans une communauté.

( Ex 13,8 , Ex 13,14 Dt 6,20 )
12,27 vous répondrez: C'est le sacrifice de Pâque en l'honneur de l'Éternel, qui a passé par-dessus les maisons des enfants d'Israël en Égypte, lorsqu'il frappa l'Égypte et qu'il sauva nos maisons. Le peuple s'inclina et se prosterna. ( Ex 13,8 , ) 12,28 Et les enfants d'Israël s'en allèrent, et firent ce que l'Éternel avait ordonné à Moïse et à Aaron; ils firent ainsi. ( ) 12,29 Au milieu de la nuit, l'Éternel frappa tous les premiers-nés dans le pays d'Égypte, depuis le premier-né de Pharaon assis sur son trône, jusqu'au premier-né du captif dans sa prison, et jusqu'à tous les premiers-nés des animaux. ( ) 12,30 Pharaon se leva de nuit, lui et tous ses serviteurs, et tous les Égyptiens; et il y eut de grands cris en Égypte, car il n'y avait point de maison où il n'y eût un mort. ( ) 12,31 Dans la nuit même, Pharaon appela Moïse et Aaron, et leur dit: Levez-vous, sortez du milieu de mon peuple, vous et les enfants d'Israël. Allez, servez l'Éternel, comme vous l'avez dit. ( )



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