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Rm 11,11

Commentaire: Nous nous sommes peut-être habitués à une vue “progressiste” de l’histoire, un peu comme si tout devait rayonner à partir de ce qui existe. Pourtant Jésus avait montré que les temps se suivent et ne se ressemblent pas. Si progrès il y a, et dans un sens c’est évident, il se fait à travers des bouleversements et des renversements de perspectives. Même dans l’Église il y a eu bien des tournants au cours de ce siècle. Il nous faut sûrement abandonner l’idée d’une Église qui, à partir de la chrétienté occidentale, s’étendrait peu à peu au reste du monde grâce aux missions : Paul invite ses lecteurs à penser que le courant de la grâce peut déserter des zones qu’il avait rendues riches pour porter des fruits sur d’autres terres. Mais il affirme qu’il n’y a pas là un caprice de Dieu : il s’agit pour lui de faire mûrir l’humanité tout entière, et lui seul en sait les chemins. Notons pourtant comment il défend le rôle privilégié du peuple juif : on pourrait en dire autant de nos vieux bastions chrétiens : leur rôle, beaucoup plus effacé, reste sûrement décisif dans toute la mesure où la foi y est vécue dans la fidélité.


Source: Bible des peuples