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He 11,1

Commentaire: Le onzième chapitre de la l’épître aux Hébreux est une synthèse de l'épopée de la foi, la marche de l'espérance dont le chef de file est Abraham qui compte d'abord sur la Parole de Dieu. L'appel de Dieu lui suffit et il n'en demande pas davantage. Il espère un héritage, un pays, une cité, une patrie, une descendance malgré les apparences contradictoires. Il vit dans un campement alors qu'on lui promet une demeure durable. Sara est âgée et il est marqué par la mort, mais on lui promet une nombreuse descendance. Dieu lui demande même son unique Isaac. La foi est un peu comme la nuée qui conduisait Moïse et le peuple au cours de l'Exode. Un refrain revient à chaque étape « grâce à la foi », « dans la foi »; la foi est le moteur de cette marche dans l'obscurité, elle est le moyen de posséder déjà ce qu'on espère, et de connaître des réalités qu'on ne voit pas. L'obéissance de la foi porte sur la Promesse. Le mot revient souvent. Dieu ne déçoit pas. Ses dons sont sans repentance (Livre des Nombres, XXIII 19). La Parole est irrévocable (épître de saint Paul aux Romains, XI 29). Elle ne revient jamais sans avoir produit son effet (Isaïe, LV 10). Jésus est la Promesse actualisée, vivante, attendue, déjà présente pour Abraham, alors même qu'il ne discerne pas encore ce qui lui est annoncé. Sa foi portait sans qu'il en soit conscient sur Jésus. La réponse de Dieu va au-delà de ce que l'homme oserait soupçonner ou demander. Il y a une parenté entre l'épreuve d'Abraham et la vie des chrétiens qui avancent à tâtons sans savoir où Dieu les mène. Rien n'est tracé d'avance. Rien n'est évident. Et pourtant dès le premier appel tout est donné. L'histoire d'une vocation est contenue dans le premier élan. Dieu en est le fondateur, l’architecte et le bâtisseur.


Source: missel.free.fr