Lecture d'un commentaire (3317)


Mt 18,34

Commentaire: Le seigneur est fort en colère, comme doit l’être un seigneur, et au lieu de vendre son serviteur grand ministre (18.25), il le fait torturer. Il y a là une allusion au châtiment de la géhenne, au jour du jugement, et l’on sait que la géhenne, ce peut être l’enfer. Dans cette parabole, ou comparaison de ce qui se passe dans le Royaume des cieux, le roi et seigneur est là pour représenter Dieu, mais il en donne une double image. La première image, celle qui apparaît au début et à la fin du récit, est celle qu’ont de lui les auditeurs de Jésus, très sourcilleux sur le point de la justice. On a fait Dieu à l’image des roitelets autoritaires et maîtres absolus de leurs serviteurs grands ou petits. Il porte les sentences nécessaires pour sauvegarder son pouvoir et maintenir les serviteurs dans la crainte. La patience, puis la remise des dettes, manifestent une générosité inattendue ; pourtant elles jurent avec les responsabilités du roi s’il ne veut pas que se perdent à la fois le système d’autorité et le royaume. Si bientôt le serviteur ministre est si dur avec le petit serviteur, ce n’est sans doute pas par méchanceté. Un instant choqué par la générosité incroyable du roi à son égard, il est vite revenu au système d’autorité auquel on était habitué : pardonner, ce serait de la faiblesse, et il ne peut pas se le permettre. Le Dieu seigneur ne pouvait guère faire mieux que d’envoyer à l’enfer. Mais un instant est apparu le Dieu et Père de Jésus, et il nous laisse dans l’embarras face aux problèmes que nous avons à résoudre.


Source: Bible des peuples