Lecture d'un commentaire (2858)


Jn 20,17

Commentaire: "Ne me retiens pas, je ne suis pas encore remonté vers le Père". Avant sa mort, Jésus ne désapprouvait pas les sentiments et les actions passionnées de Marie Madeleine. Mais ce geste familier de la femme qui voudrait s’emparer de son Maître bien-aimé ne convient plus. Ses disciples doivent renoncer à cette présence physique de Jésus qui jusque là était la source de leur force. Désormais les croyants, ceux qui aiment Jésus, devront l’étreindre d’une manière secrète et merveilleuse à mesure qu’ils entreront dans l’épaisseur de la prière et de la foi. C’est alors que l’âme contemplative dont Marie Madeleine est ici la figure, aura le Christ entier pour elle seule (voir Cantique 3.4). Je ne suis pas encore remonté vers le Père. Jésus révèle le grand désir qui a rempli toute sa vie. Il est venu de Dieu et il doit retourner vers le Père. C’est “le plus grand amour du monde”. Tout l’amour que Jésus a pour nous n’est que le rayonnement de cet autre amour, car Dieu le Père est la source et le but de tout amour. Ce n’est pas par hasard que le mot Seigneur revient encore sept fois ici, Thomas le répétant la dernière fois : “Tu es mon Seigneur et mon Dieu”. Telle est la foi de l’Église. Peut-être ne voyons-nous pas maintenant tout ce que signifiait pour les premiers chrétiens ce terme de Seigneur appliqué au Christ. La Bible hébraïque utilisait presque toujours pour Dieu l’un de ces deux noms : Dieu ou Yahvé. Dans la Bible grecque qu’utilisaient Juifs et chrétiens du monde romain, Dieu se traduisait en grec ; quant à Yahvé, qui était comme le nom propre de Dieu, il était remplacé en grec par : Seigneur. Les apôtres prirent très vite l’habitude de réserver le nom Dieu pour le Père, et ils gardèrent le nom Seigneur pour Jésus. Ce faisant, ils montraient clairement leur foi en la divinité de Jésus.


Source: Bible des peuples