Lecture d'un commentaire (2799)


Jn 11,44

Commentaire: Cette résurrection de Lazare pose un problème : comment se fait-il que les autres évangiles ne parlent pas de lui ? Elle n’a pas eu lieu dans un village de Galilée, comme ç’avait été le cas pour la fille de Jaïre et le garçon de Naïm, mais aux portes de Jérusalem, et tout laisse entendre que Lazare était un homme de bonne situation. S’il était présent dans la première communauté, n’en parlerait-on pas ? A-t-il déçu ceux qui espéraient sa reconnaissance ? Est-il mort peu de temps après ? Cette dernière supposition n’a rien de fantastique ni d’improbable. Imaginons seulement que Lazare meurt dans les trois mois ou les trois ans qui suivent. C’est le moment sans doute où les apôtres choisissent et ordonnent les récits qui formeront la catéchèse officielle — bientôt nos synoptiques. Il ne leur semble pas utile de parler d’un ressuscité tôt ré-enterré alors qu’on a déjà les deux résurrections opérées en Galilée. Et cela expliquerait que Jean souligne qu’en cette première occasion Lazare était mort et bien mort. Tout exégète rationaliste se débarrasse de ce miracle en prétextant le caractère symbolique de l’Évangile de Jean. Alors que Jean réaffirme à chaque instant l’importance décisive du témoignage, on dira qu’il n’a voulu donner que des allégories. Il vaudrait mieux observer qu’il n’a gardé que sept miracles de Jésus et que dans chaque catégorie il a choisi celui qui était le plus parlant et le plus significatif. Et c’est ainsi qu’il a gardé le cas de Lazare plutôt que les résurrections de la fille de Jaïre et du jeune de Naïm, lesquelles n’avaient pas eu de telles conséquences pour Jésus lui-même. Il est facile de voir comment ce miracle est lié aux paragraphes qui suivent et qui sont de ceux où Jean donne des précisions jamais prises en défaut.


Source: Bible des peuples