Lecture d'un commentaire (19155)


2Ch 13,4

Commentaire: LES DEUX ABIJAHS
Jéroboam ne renonce pas entièrement à son projet de campagne contre Juda, mais il ne l'exécute pas avant qu'Abija ait succédé à son père Roboam sur le trône de Jérusalem. Le roi de Judée est victorieux. Cependant, il ne put jouir longtemps des fruits de sa victoire. Peu de temps après, il mourut, victime de ses propres crimes. Dans sa guerre contre Jéroboam, il avait fait preuve d'une cruauté excessive ; il avait ordonné de mutiler les cadavres des ennemis et n'avait permis qu'on les enterre qu'après la putréfaction. Cette sauvagerie était d'autant plus odieuse qu'elle empêchait de nombreuses veuves de contracter un second mariage. La mutilation des cadavres ayant rendu leur identification impossible, il n'était pas certain que leurs maris fussent parmi les morts.
De plus, Abija a utilisé un langage des plus irrespectueux à l'égard du prophète Abija, le Shilonite ; il l'a traité de «fils de Bélial» dans son discours au peuple sur le mont Zemaraïm. En soi, cela méritait une punition sévère. Enfin, son zèle pour le vrai culte de Dieu, qu'Abija avait présenté comme la raison de la guerre entre lui et Jéroboam, se refroidit rapidement. Lorsqu'il prit possession de Béthel, il ne supprima pas les veaux d'or. (16)
A cet égard, son homonyme, le roi d'Israël Abija, fils de Jéroboam, lui était de loin supérieur. En supprimant les gardes stationnés à la frontière, il défia l'ordre de son père, qui avait décrété la peine de mort pour les pèlerinages à Jérusalem. Plus encore, il se risqua lui-même à monter à Jérusalem pour accomplir son devoir religieux. (17)


Source: Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg