Lecture d'un commentaire (1004)


Ac 28,31

Commentaire: « mis à part pour l’Evangile de Dieu » En Ga 1,15, Paul dit « Lorsqu’il plut à Dieu, qui dès le sein maternel, m’a mis à part, de réveler en moi son Fils. »
Ceux qui ne comprennent pas que c’est l’homme prédestiné par la prescience de Dieu qui est cause de la réalisation des événements connus par avance, croient pouvoir soutenir qu’il y a des hommes sauvés par leur constitution et leur nature.
Ils invoquent aussi le psaume : « les pécheurs ont été mis à l’écart dès le sein maternel. » Ps 57,4. La suite (4-5) n’est pourtant pas claire : comment pourrait-on s’égarer ou proférer des mensonges dans le sein maternel ?
Il faut pour comprendre voir ce que dit Paul en Rm 8,28-30 en prêtant attention à l’ordre de ce qui est dit :
Dieu justifie APRES avoir appelé. Il appelle APRES avoir prédestiné. Mais le principe de l’appel et de la justification n’est pas la prédestination. Mais avant la prédestination, il y a la prescience. Dieu, ayant préalablement fixé son regard sur l’enchaînement des événements futurs et perçu l’inclination de la liberté de certains hommes vers la piété, il les a connus d’avance et les a donc prédestinés à être conformes à l’image de son Fils.
La prescience n’est pas la cause. Elle inclut les possibles et leurs enchaînements.
Mais Paul dit dans ce passage « ils sont appelés selon un dessein » : tout ce qui concourt à leur bien y concourt pour cette raison que ceux qui aiment Dieu sont dignes de ce concours.
Si nous sommes libres : Dieu peut-il ne pas avoir la prescience des événements à venir et des choix que nous ferons dans l’exercice de notre liberté : NON. Mais alors, est-ce que le fait que Dieu ait cette connaissance devient alors la cause des événements qui vont se produire ? NON
Voir Mt 25,21-23, puis 25-26
Même si « mis à part pour l’Evangile de Dieu » et « celui qui m’a prédestiné dès le sein de ma mère » renfermaient quelque nécessité, comment Paul eût-il pu dire avec raison « Je meurtris mon corps et le tiens en esclavage, de peur qu’après avoir servi de héraut pour les autres, je ne sois moi-même disqualifié. » (1Co 9,27). Ou « Malheur à moi si je ne prêchais pas l’Evangile » (1Co 9,16). Paul reconnait que rien n’est joué, qu’il eût été possible qu’il lui arrivât malheur. Dieu a vu que Paul agirait ainsi avec sa liberté, et c’est en conséquence qu’il la ‘mis à part’. Paul n’a pas été appelé parce qu’il avait une nature exceptionnelle, mais parce qu’il méritait cette vocation par son comportement : 2Co 11,23-25. Dieu a vu que Paul « serait bien plus dans les peines… » lien avec Rm 5,3


Source: Origène