Evangile de Luc
9,41 "Engeance incrédule et pervertie, répondit Jésus, jusques à quand serai-je auprès de vous et vous supporterai-je? Amène ici ton fils." ( ) 9,42 Celui-ci ne faisait qu'approcher, quand le démon le jeta à terre et le secoua violemment. Mais Jésus menaça l'esprit impur, guérit l'enfant et le remit à son père. ( ) 9,43 Et tous étaient frappés de la grandeur de Dieu. Comme tous étaient étonnés de tout ce qu'il faisait, il dit à ses disciples: ( ) 9,44 "Vous, mettez-vous bien dans les oreilles les paroles que voici: le Fils de l'homme va être livré aux mains des hommes." ( Dn 7,13 , ) 9,45 Mais ils ne comprenaient pas cette parole; elle leur demeurait voilée pour qu'ils n'en saisissent pas le sens, et ils craignaient de l'interroger sur cette parole. ( )

9,46 Une pensée leur vint à l'esprit: qui pouvait bien être le plus grand d'entre eux?


12954 Saint Cyrille de Jérusalem (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Il eût été plus raisonnable de penser que cet homme n'était pas l'auteur des miracles qu'on lui voyait opérer, mais la grâce divine qui agit dans celui qui fait des miracles au nom et par la puissance du Christ. Qu'importe que ceux qui ont reçu cette grâce de Jésus-Christ, ne sont point comptés parmi les Apôtres? Les dons du Christ sont très différents, mais comme le Sauveur avait spécialement donné aux Apôtres le pouvoir de chasser les esprits immondes ( Mt 10), ils s'imaginèrent que c'était un privilège qui leur était exclusivement personnel, et c'est pour cela qu'ils s'approchent de Notre-Seigneur pour lui demander si d'autres partageaient ce pouvoir avec eux.

12953 Saint Cyrille de Jérusalem (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Le démon tend des piéges de toute sorte à ceux qui s'attachent à vivre saintement; lorsqu'il peut séduire une âme par l'attrait des plaisirs charnels, il excite en elle l'amour des voluptés; si elle échappe à cette tentation, il cherche à la rendre esclave d'une autre passion, de l'amour de la gloire, et c'est ce désir de la vaine gloire qui s'empare de quelques-uns des Apôtres: «Il leur vint en pensée lequel d'entre eux était le plus grand». Or, avoir cette pensée, c'est désirer être plus grand que les autres. Il n'est pas vraisemblable que tous les disciples aient succombé à ce sentiment de vaine gloire, et c'est pour ne point faire tomber sur quelqu'un d'entre eux cette accusation, que l'Évangéliste s'exprime d'une manière générale: «Il leur vint en pensée».

12952 Théophylactus (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Il paraît que cette pensée leur vint de ce qu'ils n'avaient pu guérir cet homme qui était possédé; dans la discussion qu'ils eurent à ce sujet, l'un disait: Ce n'est point par suite de mon impuissance que je n'ai pu le guérir, c'est le fait d'un autre, et telle fut la cause de cette dispute sur celui d'entre eux qui étaient le plus grand.

12951 Saint Ambroise (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Jean, le plus aimant des disciples, et pour cela le plus aimé, croit qu'on doit refuser ce pouvoir tout divin à celui qui n'est point le disciple fidèle de Jésus.

12950 Saint Cyrille de Jérusalem (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Le Seigneur, qui sait prendre les moyens les plus convenables pour nous sauver, voit naître dans l'esprit des disciples cette pensée d'orgueil comme une racine d'amertume (cf. He 12,5 ), il l'extirpe donc entièrement avant qu'elle se soit développée; car rien de plus facile que de triompher de nos passions lorsqu'elles ne font que de naître, mais lorsqu'elles ont pris de l'accroissement, il est on ne peut plus difficile de les détruire: «Mais Jésus, voyant les pensées de leur coeur», etc. - Que celui qui ne veut voir en Jésus-Christ qu'un homme, reconnaisse ici son erreur: le Verbe s'est fait chair, il est vrai, mais il n'a pas cessé d'être Dieu; car à Dieu seul, il appartient de sonder les coeurs et les reins. Il prend un enfant et le place près de lui, pour l'instruction des Apôtres et pour la nôtre; car la maladie de la vaine gloire s'attaque principalement à ceux qui ont quelque supériorité sur les autres hommes. Un enfant, au contraire, a l'âme candide, le coeur pur, une grande simplicité dans ses pensées; il n'ambitionne pas les honneurs, il ne recherche aucune distinction, il ne craint point de paraître inférieur aux autres, son esprit, comme son coeur sont exempts de toute rigoureuse exigence. Tels sont ceux que le Seigneur affectionne et chérit tendrement, qu'il daigne placer près de lui, parce qu'ils ont les inclinations et les goûts de son propre coeur. C'est lui qui nous dit en effet: «Apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur». Et ici: «Quiconque recevra cet enfant en mon nom, me reçoit». Voici le sens de ces paroles: Puisqu'il n'y a qu'une seule et même récompense pour ceux qui honorent les saints, qu'ils soient petits aux yeux des hommes, ou qu'ils soient environnés d'honneur et de gloire, parce que c'est Jésus-Christ qu'on reçoit dans leur personne, quelle vanité de se disputer la prééminence !

12949 Saint Cyrille de Jérusalem (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Le Sauveur explique encore plus à fond le sens des paroles qui précèdent: «Car celui qui est le plus petit parmi vous tous, est le plus grand», paroles qui conviennent à l'âme qui est humble, qui, par un profond sentiment de modestie, n'ose avoir aucune grande pensée d'elle-même. - Théophil. Notre-Seigneur venait de dire: «Celui qui est le plus petit parmi vous, est le plus grand», Jean craignit donc qu'ils ne se fussent rendus coupables en faisant en leur nom une défense formelle à un homme qui chassait les démons; car faire défense n'est pas un acte d'infériorité, mais le signe d'une autorité supérieure: «Jean, prenant la parole, lui dit: Maître, nous avons vu un homme qui chasse les démons en notre nom, et nous l'en avons empêché». Ce n'était point par un sentiment d'envie, mais parce qu'ils voulaient s'assurer de la nature et de l'authenticité de ces miracles. En effet, cet homme n'avait pas été revêtu, comme eux, du pouvoir d'opérer des prodiges; il n'avait pas reçu, comme eux, la mission divine, il ne marchait pas continuellement à la suite de Jésus-Christ, comme Jean l'affirme: «Il ne vous suit pas avec nous».

12948 Bede (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: Le Sauveur veut ici apprendre à ceux qui veulent être les premiers à recevoir en son nom et par honneur pour lui les pauvres de Jésus-Christ, ou à imiter l'innocence des petits enfants (cf. 1 Co 14, 20). Aussi, après avoir dit: «Quiconque recevra cet enfant», il ajoute: «En mon nom», pour engager ses disciples à suivre, par raison et au nom de Jésus-Christ, ces exemples de vertu qu'un enfant pratique et donne naturellement. Mais comme c'est lui qu'on doit recevoir en recevant un enfant, et que lui-même a daigné se faire enfant pour nous, on aurait pu croire qu'il n'était que ce qu'il paraissait extérieurement, aussi ajoute-t-il: «Et quiconque me recevra, reçoit celui qui m'a envoyé». Ainsi il veut qu'on le croie tout à fait semblable et aussi grand qu'est son Père.

12947 Bede (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: On peut dire encore que les Apôtres ayant vu le Sauveur faire choix de Pierre, Jacques et Jean, pour les conduire séparément sur la montagne, et promettre à Pierre les clefs du royaume des cieux, se persuadèrent que ces trois disciples avaient le pas sur eux, ou que Pierre était mis à la tête de tous les Apôtres. Ou bien enfin, ils crurent que Pierre était placé au-dessus d'eux, parce que le Sauveur l'avait comme égalé à lui-même dans le paiement du tribut. Cependant le lecteur attentif trouvera qu'ils avaient agité entre eux cette question avant qu'il fût question de ce tribut. D'ailleurs saint Matthieu rapporte cette discussion comme ayant eu lieu à Capharnaüm ( Mt 18); saint Marc fait de même: «Et ils vinrent à Capharnaüm, et lorsqu'ils furent dans la maison, il leur demanda: Que discutiez-vous en chemin? Et ils se taisaient, parce que dans le chemin, ils avaient disputé ensemble qui d'entre eux était le plus grand».

12946 Saint Ambroise (Peronne-Vivès 1868) sur verset 2023-08-05: En effet, celui qui reçoit un imitateur du Christ, reçoit le Christ lui-même; et celui qui reçoit l'image de la substance de Dieu, reçoit aussi Dieu lui-même. Mais comme nous ne pouvions voir l'image de Dieu, Dieu nous l'a rendue sensible et présente par l'incarnation du Verbe, pour nous réconcilier avec la divinité qui est au-dessus de nous.

2986 Bible des peuples sur verset 2018-12-02: Voir le commentaire de Marc 9.33. Marc remarque que Jésus a pris un enfant dans ses bras : quelque chose de notable à cette époque où les enfants ne comptaient pas et les maîtres en religion recommandaient seulement de bien les punir. Jésus ne répond pas à la question des apôtres : qui est le plus grand ? Parce que ce qui importe n’est pas de devenir le plus grand, mais d’être le plus proche du Christ, et pour recevoir le Christ, il faut l’accueillir parmi les plus petits.

( Mc 9,33 , )
9,47 Mais Jésus, sachant ce qui se discutait dans leur coeur, prit un petit enfant, le plaça près de lui, ( ) 9,48 et leur dit: "Quiconque accueille ce petit enfant à cause de mon nom, c'est moi qu'il accueille, et quiconque m'accueille accueille Celui qui m'a envoyé; car celui qui est le plus petit parmi vous tous, c'est celui-là qui est grand." ( ) 9,49 Jean prit la parole et dit: "Maître, nous avons vu quelqu'un expulser des démons en ton nom, et nous voulions l'empêcher, parce qu'il ne suit pas avec nous." ( ) 9,50 Mais Jésus lui dit: "Ne l'en empêchez pas; car qui n'est pas contre vous est pour vous." ( ) 9,51 Or il advint, comme s'accomplissait le temps où il devait être enlevé, qu'il prit résolument le chemin de Jérusalem ( )



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