Lecture d'un commentaire (12950)


Lc 9,46

Commentaire: Le Seigneur, qui sait prendre les moyens les plus convenables pour nous sauver, voit naître dans l'esprit des disciples cette pensée d'orgueil comme une racine d'amertume (cf. He 12,5 ), il l'extirpe donc entièrement avant qu'elle se soit développée; car rien de plus facile que de triompher de nos passions lorsqu'elles ne font que de naître, mais lorsqu'elles ont pris de l'accroissement, il est on ne peut plus difficile de les détruire: «Mais Jésus, voyant les pensées de leur coeur», etc. - Que celui qui ne veut voir en Jésus-Christ qu'un homme, reconnaisse ici son erreur: le Verbe s'est fait chair, il est vrai, mais il n'a pas cessé d'être Dieu; car à Dieu seul, il appartient de sonder les coeurs et les reins. Il prend un enfant et le place près de lui, pour l'instruction des Apôtres et pour la nôtre; car la maladie de la vaine gloire s'attaque principalement à ceux qui ont quelque supériorité sur les autres hommes. Un enfant, au contraire, a l'âme candide, le coeur pur, une grande simplicité dans ses pensées; il n'ambitionne pas les honneurs, il ne recherche aucune distinction, il ne craint point de paraître inférieur aux autres, son esprit, comme son coeur sont exempts de toute rigoureuse exigence. Tels sont ceux que le Seigneur affectionne et chérit tendrement, qu'il daigne placer près de lui, parce qu'ils ont les inclinations et les goûts de son propre coeur. C'est lui qui nous dit en effet: «Apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur». Et ici: «Quiconque recevra cet enfant en mon nom, me reçoit». Voici le sens de ces paroles: Puisqu'il n'y a qu'une seule et même récompense pour ceux qui honorent les saints, qu'ils soient petits aux yeux des hommes, ou qu'ils soient environnés d'honneur et de gloire, parce que c'est Jésus-Christ qu'on reçoit dans leur personne, quelle vanité de se disputer la prééminence !


Source: Saint Cyrille de Jérusalem (Peronne-Vivès 1868)