Lecture d'un commentaire (2937)


Lc 5,36

Commentaire: Pour rapiécer un vieux vêtement. Pour certains ce rapiéçage que Jésus refuse était seulement la réforme des interprétations erronées de la Loi que pouvaient donner les pharisiens et les maîtres de son temps. Il est bien plus probable que Jésus refuse de compléter et expliciter la Loi, c’est-à-dire la religion de l’Ancien Testament, telle qu’elle se présentait au terme d’une longue tradition où se mêlaient intimement l’humain et le divin, l’essentiel et l’accessoire. Jésus laisse de côté le moule des pratiques juives et nous fait passer à une autre étape, celle-là définitive, que l’Ancien Testament annonçait (voir Matthieu 5.17 et Hébreux 10.9). Lorsque nous disons que Jésus porte la Loi à sa perfection, il ne s’agit pas seulement d’un pas en avant sur la voie d’une foi mieux comprise ou d’une morale plus parfaite : Jésus réoriente toutes les perspectives à partir de cet événement neuf et inattendu qu’est la mort et la résurrection du Messie. Il faut des hommes nouveaux et de nouvelles formes de pensée pour garder le vin nouveau qui symbolise une nouvelle création ( Jean 2) et le don de l’Esprit ( Actes 2.13 ; Éphésiens 5.18). Luc, disciple de Paul, montre le risque couru par l’Église si elle accepte de se mettre à la mode des judaïsants ou judéo-chrétiens de son temps ; ils refusent de reprendre à la base la vision que la communauté juive avait de la justice ou perfection religieuse avant que Jésus ne vienne.


Source: Bible des peuples