Lecture d'un commentaire (2299)


Gn 38,1

Commentaire: Ici a été placé, bien artificiellement, un épisode relatif à Juda. N’oublions pas que deux des douze tribus devaient dominer toutes les autres : la tribu de Juda et celle de Joseph (voir le commentaire de Josué*13). C’est pourquoi les traditions anciennes ne parlent guère que de ces deux-là. Le présent chapitre se proposait certainement de rappeler les racines cananéennes de la tribu de Juda. Elle s’est formée aux temps du roi David par l’agglomération de divers clans nés d’alliances entre Israélites et Cananéens. La Bible a fait une place spéciale au clan des Quénizites et à leur grand homme, Caleb, auquel on a donné une légitimité israélite en en faisant l’un des explorateurs de la Terre promise aux côtés de Josué (Nombres 14 ; Juges 1.12). Ici un Juda fils de Jacob est censé avoir épousé des cananéennes, et les personnes représentent des clans. Dans ce récit du chapitre 38, le patriarche Juda n’a pas un rôle bien honorable, selon nos critères modernes. Mais, à cette époque de coutumes et de moralité très primitives, la Bible n’insiste pas d’abord sur certains aspects de la morale sexuelle. Ce qui compte ici, c’est la transmission des promesses faites à Jacob, qui devront se reporter sur les descendants de Juda ( Genèse 49.10). Le péché d’Onan est d’avoir refusé d’engendrer un fils qui ne serait pas à lui et passerait avant ses propres héritiers (voir Ruth*3 concernant l’obligation de donner un enfant à la veuve de son frère). La noblesse de Tamar s’exprime dans sa volonté d’avoir par tous les moyens un fils qui portera le nom de son premier mari, Er, et sera l’héritier de Juda. Les femmes interviennent rarement dans la Bible, mais quand elles le font, c’est souvent pour donner une leçon d’humanité aux hommes. Ici, après l’incident qui a fait entrer Tamar dans sa vie, Juda commence à réfléchir, ce qui est nouveau pour lui.


Source: Bible des peuples