Lecture d'un commentaire (17537)


Jn 19,25

Commentaire: Marie, mère de Jésus se tenait debout au pied de la croix de son Fils, saint Jean est le seul qui nous apprenne cette circonstance. Les autres évangélistes ont décrit le monde ébranlé au moment où le Sauveur fut crucifié, le ciel couvert de ténèbres, le soleil refusant sa lumière, le ciel ouvert au bon larron pieusement repentant. Mais saint Jean nous apprend ce dont les autres n'ont point parlé, les paroles qu'il a, du haut de la croix, adressées à sa mère. Il a estimé qu'il était plus merveilleux que Jésus triomphant de ses douleurs ait donné à sa mère ce témoignage de tendresse, que d'avoir fait don du ciel au bon larron; car si la grâce qu'il accorde au bon larron est une preuve de sa miséricorde, cet hommage public d'affection extraordinaire que le Fils rend à sa mère témoigne une piété filiale bien plus grande et plus admirable. «Femme, lui dit-il, voilà votre Fils», et au disciple: «Voilà votre mère». Jésus-Christ testait du haut de la croix, et son affection se partageait entre sa mère et son disciple. Le Sauveur faisait alors non-seulement son testament pour tous les hommes, mais son testament particulier et domestique, et ce testament recevait la signature de Jean, digne témoin d'un si grand testateur. Testament qui avait pour objet, non une somme d'argent, mais la vie éternelle, qui n'était point écrit avec de l'encre, mais avec l'Esprit du Dieu vivant ( 2Co 3,2-3 ): «Ma ngue, disait Psalmiste, est comme plume de écrivain qui écrit très-vite» ( Ps 45,2 ). Il ne convenait pas non plus que Marie fût au-dessous de ce qu'exigeait dignité de mère de Dieu; aussi tandis que s Apôtres ont pris fuite, el se tient debout au pied de croix, el jette des regards pieusement attendris sur s bssures de son Fils, parce qu'el considère non mort de ce Fils chéri, mais salut du monde. Ou bien encore, comme el savait que mort de son Fils devait être rédemption du monde, el croyait en formant ainsi cour de ce divin Fils ajouter par sa propre mort au sacrifice qu'il offrait pour tous s hommes: mais Jésus n'avait pas besoin qu'on vînt lui prêter secours pour rédemption du monde, lui qui a sauvé tous s hommes sans secours de personne; ce qui lui fait dire par bouche du Roi-prophète: «J'ai été comme un homme sans aide, libre entre s morts» ( Ps 88,6 ). Il accepte le témoignage d'affection de sa mère, mais il n'implore le secours d'aucune créature. Mères pieuses, imitez cette Vierge sainte qui dans la mort de son Fils unique et bien-aimé vous donne un si grand exemple de vertu maternelle; car jamais vous n'avez eu des enfants plus chéris, et cette divine Vierge ne pouvait avoir, comme vous, l'espérance de donner le jour à un autre fils.


Source: Théophylactus (Peronne-Vivès 1868)