Lecture d'un commentaire (16967)


Jn 14,1

Commentaire: Mais comment Notre-Seigneur peut-il aller nous préparer une place, puisque d'après lui, il y a déjà un grand nombre de demeures? C'est qu'elles ne sont pas encore comme elles doivent être préparées, car les demeures qu'il a préparées par la prédestination, il les prépare encore par son action divine. Elles existent donc, déjà dans les décrets de sa prédestination, autrement il aurait dit: J'irai et je préparerai (c'est-à-dire je prédestinerai) une pce; mais comme els ne sont pas encore objet de action divine, il ajoute: «Et lorsque je m'en serai allé et que je vous aurai préparé une pce». Or, il prépare maintenant ces demeures, en ur préparant ceux qui doivent s habiter. En effet, lorsque Sauveur dit: «Il y a un grand nombre de demeures dans maison de mon Père»; que devons-nous entendre par cette maison de Dieu, si ce n'est temp de Dieu, temp dont Apôtre dit: « temp de Dieu est saint, et c'est vous qui êtes ce temp ?» ( 1 Co 3, 17). Or, cette maison est encore en voie de construction et de préparation. Mais pourquoi faut-il qu'il s'en aille pour cette préparation, puisque c'est lui-même qui nous prépare, ce qu'il ne peut faire, s'il le sépare de nous? Il veut nous enseigner par là, que pour préparer ces demeures, le juste doit vivre de la foi. Si vous jouissez de la claire vue, la foi n'est plus possible. Que le Seigneur s'en aille donc pour se dérober aux regards, qu'il se cache pour devenir l'objet de notre foi, car c'est la vie de la foi qui nous prépare la place. Que la foi nous fasse désirer le Sauveur, afin que les saints désirs nous en mettent en possession. D'ailleurs, si vous l'entendez bien, il ne quitte ni le lieu d'où il paraît s'éloigner, ni celui d'où il est venu jusqu'à nous. Il s'en va en se cachant à nos regards, il vient en manifestant sa présence. Mais s'il ne demeure avec nous pour nous diriger et nous faire avancer dans la voie de la sainteté, le lieu où nous demeurerons avec lui, en jouissant de sa présence, ne nous sera point préparé.


Source: Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868)