Lecture d'un commentaire (1696)

Commentaire: MAÎTRES ET ESCLAVES. Ne vous rendez pas esclaves d’autres hommes. Paul ne le dit pas au sens figuré, comme nous le ferions aujourd’hui. Il vise un usage qui peut nous étonner mais qui était très répandu. L’esclave appartenait à son maître qui avait sur lui droit de vie et de mort — mais cela n’était vrai qu’en théorie. L’esclave n’avait aucun droit dans la société, mais il n’était pas un pauvre ou un marginal. Il était souvent plus instruit que son maître, il pouvait travailler comme artisan, comme scribe ou comme professeur et avoir lui-même des esclaves. Dans un monde jeune, dès l’âge de trente ans il pouvait être affranchi si son maître le voulait bien. Dans le monde romain quantités de personnes déplacées ou sans terre étaient libres mais pauvres. Elles pouvaient donc se vendre pour payer leurs dettes ( Romains 6.16), mais bien souvent on se vendait comme un moyen d’entrer chez un riche, d’avoir une existence assurée et de s’enrichir ; ce n’était là qu’un tremplin, ensuite il suffirait de trouver le filon pour reprendre sa liberté. Même chez les Israélites qui n’acceptaient qu’un esclavage temporaire pour ceux de leur race, souvent l’esclave ne voulait pas quitter son maître ( Exode 21.5).

Source: Bible des peuples