Marathon de la Parole: 5 Juin de 14h à 15h (heure n° 24)
De Matthieu 26,1 à Chroniques I 1,54


Quelques commentaires et référence pour accompagner la méditation...


Lecteur: 6



Daniel Bourguet : « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » - Hébert Roux (extr. L’Evangile du Royaume) cité dans Daniel Bourguet : l’Evangile médité par les Pères - Matthieu - ed. Olivetan

Ce récit de Mathieu porte la trace du trouble et de la détresse intérieure des apôtres qui, pour la première fois, reçoivent la confirmation de la bouleversante nouvelle : Il est ressuscité !

« Quand ils le virent, ils l'adorèrent, mais quelques-uns doutèrent ».
La foi naissante au Christ ressuscité ne rencontre aucun appui dans l'homme naturel ; elle ne peut être qu'une victoire remportée sur l'incrédulité instinctive ; elle ne s'imposera aux apôtres que par l'action souveraine du Saint-Esprit.

Le dernier discours par lequel Matthieu termine son Évangile forme la conclusion et comme le sommaire de toute la prédication du Royaume, en même temps que la charte constitutive de l’Église.

« Toute puissance m'a été donnée dans le ciel et sur la terre » : cette puissance s'étend au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, et s'exerce dans le ciel et sur la terre, c'est-à-dire sur tout l'univers créé, le monde visible et invisible. C'est en vertu de cette puissance que Jésus va maintenant donner des ordres.

« Allez donc, enseignez toutes les nations, en les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, et en leur apprenant à garder ce que je vous ai commandé. »
En cette unique phrase se trouve définie la triple institution de l'Église: vocation missionnaire, institution du sacrement et ministère enseignant.

La mission de l'Église consiste à prêcher l'Évangile du Royaume.
Cette prédication s'adresse indistinctement à toutes les nations.
Dans le sein de l'Église, le mur de séparation entre Juifs et païens est abattu, car désormais, tous ceux qui ont la foi sont fils d'Abraham.
La promesse du salut s'adresse sans distinction à quiconque croit, et Dieu veut que tous les hommes soient sauvés.

A la prédication de l'Évangile s'ajoute le signal baptismal qui marque l'incorporation au corps du Christ. Par le baptême, toutes les nations sont placées au bénéfice de la grâce du Dieu vivant, Père, Fils et Saint Esprit.
La présence de cette formule trinitaire à la fin de l'Évangile révèle bien l'intention de Matthieu de situer tout le témoignage qu'il rend à l'Évangile de Jésus-Christ dans le cadre de la prédication de l'Église apostolique.

Enfin, la dernière tâche confiée à l'Église concerne l'enseignement de toutes les instructions données par Jésus.

Le dernier mot de l'Évangile est une promesse : « Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde ».
Entre sa première et sa seconde venue, Christ ne laisse pas ses disciples orphelins.
Celui qui était et qui vient est aussi celui qui est ! Je SUIS avec vous, tous les jours !

En Jésus, le Christ, c'est le Dieu vivant de toute la Bible, le Dieu d'Abraham, d'Isaac, de Jacob, qui répète pour la dernière fois, avant la fin des temps et jusqu'à ce qu'il vienne : « JE SUIS AVEC VOUS ».

Ainsi l'Évangile s'achève par la parole même qui l'a inauguré: « On l’appellera Emmanuel, Dieu avec nous ! » (Mt 1,23).
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Lecteur: 9



Bible des peuples : Pour ceux d’entre nous qui désirent connaître l’histoire d’Israël, les livres des Chroniques ne nous enseignent pas grand-chose de nouveau. La substance de cette histoire se trouvait déjà dans les livres de Samuel et des Rois. La différence réside dans la sélection des événements et leur présentation. L’auteur des Chroniques veut montrer que l’avenir du peuple juif dépendait de sa fidélité à la Loi de Moïse et aux prescriptions du culte. À l’époque où ces livres ont été écrits, les Juifs ne formaient plus une nation indépendante, mais une province plus ou moins autonome de l’empire persan. Il y avait parmi eux un désir de plus en plus grand de devenir une “théocratie”, ou un royaume de Dieu que les prêtres gouverneraient en son nom. Ils essayaient d’oublier les administrateurs perses qui les laissaient assez libres et ils organisaient la vie nationale autour du temple et de la Loi de Moïse. Ils attendaient la venue du “fils de David” et certains disaient : “Si on observait strictement la Loi une journée entière dans tout le pays, le Messie arriverait”. C’est la raison pour laquelle les livres des Chroniques s’intéressent presque exclusivement à l’histoire des rois de Juda, descendants de David. Alors que l’auteur nous donne une liste des ancêtres de David remontant à Adam, il ne dit rien du royaume d’Israël où avait vécu la majorité du peuple élu parce qu’Israël s’était séparé du royaume de David. L’auteur nous donne beaucoup de détails pittoresques absents des livres de Samuel et des Rois, mais, en général, son histoire nous semble irréelle. De plus, entraîné par sa foi enthousiaste, il prend plaisir à exagérer les chiffres et n’hésite pas à déformer la réalité pour justifier ses affirmations (comparer 1Rois 22.30 ; 2Chroniques 20.35 ; 1Chroniques 20.3). Quel intérêt présente pour nous la lecture de ce livre ? À chaque page, nous trouverons la conviction que le peuple croyant ne doit pas avoir d’autre ambition que de faire la volonté de Dieu : les autres succès seront comme des cadeaux. D’autre part, ce livre nous rappelle que le peuple du Christ, bien qu’il soit aujourd’hui sans frontières visibles, et bien qu’il ne soit pas isolé des autres peuples, ne peut pas perdre son originalité en s’assimilant purement et simplement à eux. Les croyants ne ressembleront jamais tout à fait à ceux qui ne croient pas et ils ne penseront pas non plus de la même manière. Ils ont leur propre mission et ils se préoccupent de l’unité visible de l’Église autour de ceux que Dieu a choisis du milieu d’eux pour être ses représentants.;