Marathon de la Parole: 2020 - heure 35 De Amos 8,1 à Actes des apôtres 2,47
Quelques commentaires et référence pour accompagner la méditation...
Lecteur: 1
Bible des peuples : Cette quatrième vision est la suite de la vision du chapitre 7.1-9. Amos dénonce l’avarice des commerçants et des riches, l’exploitation des pauvres, le luxe des nantis et la corruption des juges.;
Lecteur: 2
Bible des peuples : Michée est le contemporain d’Isaïe et il est devenu classique de les opposer : Michée, l’homme de la campagne, et Isaïe, noble et cultivé. Pourtant ils parlent des mêmes événements et l’esprit est le même. Michée était de Moréchet, un village situé en bordure de la plaine que toutes les armées d’Assyrie et d’Égypte traversaient. Il connaissait les souffrances et les destructions de la guerre, mais sans doute plus encore l’exploitation du paysan par les grands propriétaires de Jérusalem. Il a sûrement parlé avec force avant que ses prophéties ne soient écrites. Il ne faut pas confondre ce Michée de Moréchet avec Michée fils de Yimla, héros du récit de 1Rois 22 qui, lui, était du royaume du Nord. Michée était le contemporain d’Isaïe, et il a parlé face aux mêmes situations. Ceux qui, plus tard, ont publié son livre ont attribué à ces deux prophètes un même texte, Michée 4.1 et Isaïe 2.2. Pourtant, le livre qui porte son nom comporte deux parties fort différentes. La part de Michée se limite aux chapitres 1—5 et ses oracles ont été prononcés sous le règne d’Ézékias. La seconde partie, chapitres 6—7, provient selon toute vraisemblance d’un prophète du royaume du nord et doit être antérieure de quelques années. Elle condamne les fautes d’Israël et annonce la déportation par les Assyriens en dans les mêmes termes qu’on trouve chez Osée. Il est difficile d’en dire plus car le livre a été retouché par ceux qui l’ont publié après l’Exil. Dans la seconde partie on a supprimé une partie des noms et des détails trop concrets qui se référaient au contexte local de Samarie, de façon à ce que le message acquière une portée plus générale. On a également voulu appliquer ces pages à Jérusalem et au royaume de Juda qui avaient traversé à leur tour une crise semblable. Michée, pour sa part, avait lutté contre une religion des gens installés qui s’appuyaient sur leur confiance en Dieu pour penser qu’il les protégerait en toute circonstance. Ils ne voyaient que le culte et ils oubliaient de projeter sur le monde dont ils profitaient le regard du Dieu juste qui libère les exploités. Michée a discuté, il a menacé, et le roi Ézékias lui-même l’a pris au sérieux (Jérémie 26.8).;
Lecteur: 2
Bible des peuples : Dénonciation de ceux qui trouvent toujours des moyens légaux pour dépouiller les faibles. N’oublions pas que la Bible avait un code de lois — supérieur à celui de toute autre nation — pour défendre les droits et la vie des pauvres, des veuves, etc. (voir Deutéronome 23.16). Bien entendu, tout le monde s’indigne contre le prophète qui dérange l’injustice établie.;
Lecteur: 3
Bible des peuples : Michée dénonce les premiers responsables : les autorités civiles et religieuses. Il y avait des prophètes partout : c’était pour eux un métier comme un autre. Ils donnaient des consultations privées concernant l’avenir et la bonne chance.;
Lecteur: 3
Bible des peuples : Nous trouvons ici un oracle identique à celui d’Isaïe 2.2. Ne nous étonnons pas si les mêmes textes sont attribués à différents prophètes : ils avaient été transmis oralement durant un certain nombre d’années. Nous les recevons comme parole de Dieu, non parce qu’ils viennent de tel ou tel prophète, mais parce que le livre qui les contient a été reconnu inspiré par la communauté croyante juive, puis chrétienne. Ici il nous est dit que dans l’avenir le vrai titre de gloire d’Israël sera d’être le peuple que Dieu a choisi pour transmettre au monde entier la révélation divine.;
Lecteur: 4
Bible des peuples : Lorsque le prophète parlait de Bethléem, il voulait sûrement dire que le Messie, celui qui doit régner sur Israël, serait un successeur légitime de David dont les racines étaient en Bethléem. Mais s’il dit : dont les origines remontent aux jours anciens, c’est sans doute pour dire qu’il sera bien plus que les descendants de David : Dieu a pensé à lui et préparé sa venue quand il n’était pas encore question des rois. Même si le texte devait s’accomplir à la lettre en la personne de Jésus (il a été écrit “pour lui” en toute vérité), il faut bien dire que le prophète ne voyait pas si loin ni si précis : ce qui semble être pour lui l’essentiel, c’est la venue d’un roi d’une autre classe qui ne sera pas le produit d’une société dévoyée, mais l’expression d’un monde pauvre. Dieu le placera au centre de son œuvre de salut.;
Lecteur: 5
Bible des peuples : Tout ce chapitre doit avoir été ajouté après l’Exil. Bien des prophéties circulaient sous une forme orale ; certaines retenaient davantage l’attention et pour ne pas les perdre, l’un des moyens était de les insérer dans l’un des quelques rouleaux des prophètes connus. Cela a été le cas particulièrement pour le livre d’Isaïe. Le paragraphe 7.1-7 ressemble à beaucoup d’autres textes prophétiques de tous les temps : voir Isaïe 56.9 et 59. Tout au long de l’histoire biblique, et ensuite durant les siècles de l’Église, à chaque époque les saints et les prophètes ont pensé que leur temps était bien pire que ceux qui l’avaient précédé. Jésus reprendra 7.6 (Matthieu 10.35), mais dans un contexte différent. Pour Michée un signe de la corruption générale est qu’on ne peut plus compter sur personne. Pour Jésus, la persécution violente ramènera une situation semblable.;
Lecteur: 6
Bible des peuples : Au cours des trois années de sa vie publique, Jésus a jeté les fondements de l’Église : il a rassemblé ses premiers disciples et les a associés à sa mission (Marc 3.13-16). Il a fait de Pierre le responsable de la “communion” (Matthieu 16.18) et le gardien de la foi ( Luc 22.31) dans ce nouveau peuple de Dieu. Il a fait des Douze et des disciples un peuple de témoins ( Jean 15.16) et leur a promis le don de l’Esprit qui devait leur faire découvrir la plénitude de la lumière qu’il était venu apporter sur la terre ( Jean 16.13). Aujourd’hui le Seigneur est ressuscité, un peuple nouveau, un monde nouveau est né du côté ouvert de Jésus, comme l’enfant naît dans le sang et l’eau qui s’écoule du ventre de sa mère ( Jean 19.34). Illuminé par la parole de Jésus, animé par son esprit, ce peuple se met en route pour annoncer à toutes les nations les merveilles de Dieu et pour rassembler dans l’unité ses enfants dispersés ( Jean 11.52). Deux grandes figures vont se détacher dans cette aventure apostolique : Pierre et Paul. L’un s’attachera davantage à l’évangélisation des Juifs, l’autre sera mis à part pour annoncer la Bonne Nouvelle du salut aux païens (Galates 2.7-8). L’auteur du troisième évangile, Luc, va rendre témoignage de cette naissance de l’Église dans un livre appelé les Actes des Apôtres, ou probablement à l’origine Actes d’Apôtres. S’il y a eu pour cet ouvrage comme pour les Évangiles des récits plus anciens que Luc a utilisés pour rédiger son texte, l’harmonisation de ces divers documents a été faite de façon si remarquable, qu’il est bien difficile aujourd’hui de les discerner. Certains spécialistes pensent qu’au point de départ les Actes des Apôtres ne formaient avec le troisième évangile qu’un seul et même livre que l’on aurait divisé par la suite. De toute façon, une chose est certaine : dès le début du 2e siècle, les Actes des Apôtres se présentaient comme un texte indépendant. Par contre ce témoignage sur la naissance de l’Église nous est parvenu sous deux formes différentes : le “texte courant” représenté par la majorité des anciens manuscrits d’origine syrienne ou égyptienne, et le texte dit “occidental”, plus long et plus marqué par les querelles qui opposaient les Juifs aux premiers chrétiens. Le livre des Actes ne se déroule pas selon un plan rigoureux. On peut cependant discerner quelques grandes divisions de l’ouvrage, qui mettent en relief le projet de Luc. Sans porter un regard exclusif sur Pierre et Paul, Luc leur a donné la meilleure part. Malgré de nombreuses exceptions, la figure de Pierre domine les douze premiers chapitres, celle de Paul la seconde partie de l’ouvrage. Sur un plan géographique, on peut remarquer que les Actes des Apôtres nous conduisent de Jérusalem, par la Judée et la Samarie, jusqu’à Rome, suivant en cela la mission que Jésus a fixée à ses apôtres au jour de son ascension (Actes 1.8). Dans les sept premiers chapitres nous sommes à Jérusalem, puis avec les chapitres 8 et suivants, nous voyons — toujours en faisant place aux exceptions — l’Église se développer en Judée, en Samarie et sur la plaine côtière ; et à partir du chapitre 13, nous partons avec Paul en Asie mineure et en Grèce pour nous retrouver au chapitre 28 à Rome, dans le palais de l’empereur, c’est-à-dire au cœur même du monde païen. Là s’arrête brusquement le livre des Actes comme si Luc, à la manière d’un coureur chargé d’accompagner le rayonnement de la bonne nouvelle du salut de Jérusalem jusqu’aux extrémités de la terre, avait atteint le but et réalisé ainsi son contrat. Cela suffit à nous rappeler, s’il était nécessaire, que les Actes, pas plus que les évangiles, ne se présentent comme une biographie de Pierre ou de Paul, ou comme une histoire détaillée de l’Église primitive, mais comme un témoignage de l’œuvre de l’Esprit Saint. En fait, l’Esprit Saint est le véritable “acteur” de la naissance de l’Église : c’est pourquoi beaucoup de commentateurs, depuis les premiers siècles chrétiens, n’ont pas hésité à appeler ce livre “l’évangile de l’Esprit Saint”. On pourrait reprendre ici, en la modifiant, la parole de Jean : “l’Esprit a accompli beaucoup d’autres signes qui ne sont pas rapportés dans ce livre, mais ceux-ci ont été mis par écrit pour que vous croyiez que l’Esprit est à l’œuvre dans l’Église de Jésus-Christ.” D’autres traits marquants apparaissent encore dans ce livre des Actes : l’Église est enracinée dans l’expérience et la tradition de la foi d’Israël. Ici se met en œuvre la conviction qui se manifeste à travers les évangiles : “Jésus a accompli les Écritures”, c’est-à-dire qu’il a révélé le sens définitif, et transfiguré en sa propre personne toutes les réalités de l’Ancien Testament : la royauté de David, la prédication des prophètes, le Temple, la manne et l’agneau, etc. Dans les Actes des Apôtres Luc s’attache, à travers les diverses prédications de Pierre et de Paul en particulier, à souligner comment le mystère du Christ et de l’Église ont été annoncés et préparés dans l’Ancien Testament, mais aussi et inséparablement, comment ce double mystère donne tout son sens à l’histoire d’Israël. Dans cette perspective Luc souligne volontiers les parallèles entre Jésus et son Église, mais aussi entre le peuple de l’Ancien Testament et l’Église : à titre d’exemple citons les parallèles entre la mort d’Étienne et celle de Jésus, la montée de Paul à Jérusalem et celle de Jésus, mais aussi l’opposition entre la tour de Babel et la Pentecôte. Toujours dans le même sens, Jérusalem revient constamment sous la plume de Luc (58 fois). Comme il le fait dans son évangile, où la Ville Sainte, à la différence des autres évangélistes, est nommée 30 fois, Luc nous montre Jérusalem comme le lieu où s’est accompli le salut et d’où l’annonce de la Bonne Nouvelle doit partir vers toutes les nations.;
Lecteur: 7
Bible des peuples : Neuf jours se sont écoulés entre l’Ascension et la Pentecôte, neuf jours durant lesquels l’Église primitive était en prières ; c’est de là que vient la pratique de la neuvaine. La neuvaine la plus importante est celle qui nous prépare à la fête de la Pentecôte et durant laquelle nous supplions Dieu de nous donner son Esprit. La Pentecôte était pour les Juifs l’une des plus grandes fêtes de l’année. Elle avait été à l’origine une fête agricole, mais dans les derniers siècles de l’Ancien Testament on avait pris l’habitude d’y célébrer le don de la Loi à Moïse sur le mont Sinaï. À cette occasion, comme pour la fête de la Pâque, beaucoup de Juifs venaient en pèlerinage à Jérusalem de tous les pays qui entourent la méditerranée. C’est durant la Pâque juive qui rappelait la libération de l’esclavage d’Égypte que Jésus avait apporté à l’homme la libération de la mort et du péché par sa propre mort et sa résurrection, c’est au jour où l’on célébrait le don de la Loi au Sinaï, jour où Dieu avait fait alliance avec le peuple d’Israël, que Dieu donnait aujourd’hui son Esprit à “l’Israël de Dieu” ( Galates 6.16), à l’Église. Ainsi dans l’Église comme en Jésus Christ, toutes les réalités de l’Ancien Testament trouvaient maintenant leur accomplissement. Chacun les entendait dans sa propre langue… Cette expression répétée trois fois (versets 6, 8 et 11) nous indique que nous avons ici une des clés de ce récit. Le miracle de la Pentecôte ne réside pas tellement dans le fait que les apôtres, d’origine palestinienne, se mettent à parler des langues étrangères, que dans le fait que tous ces étrangers entendent dans leur propre langue proclamer les merveilles de Dieu : c’est là le signe de la Pentecôte. Bien d’autres textes du Nouveau Testament font allusion au “don des langues” ( Actes 10.46 ; 19.6 ; 1Corinthiens 12 ; 14.2-19) mais ici est posé par Dieu lui-même le fondement de toute évangélisation : ceux qui sont appelés à la foi n’ont pas à renoncer à leur langue ou à leur culture pour entrer dans l’Église, comme devaient le faire les prosélytes juifs. Bien au contraire, c’est par toutes les langues et toutes les cultures que Dieu veut être loué et béni : ainsi sera rendue visible la diversité des membres dans le Corps du Christ (1Corinthiens 12.12-13), rendu visible aussi le rassemblement par Jésus et son esprit de tous les enfants de Dieu dispersés ( Jean 11.52). Tout au long de son histoire l’Église est tentée d’oublier ce signe de la Pentecôte en imposant sa langue et sa culture aux peuples nouveaux, comme aux milieux nouveaux qu’elle évangélise. Mais tout au long de son histoire aussi, l’Esprit Saint la met en garde contre cette tentation en suscitant des apôtres pénétrés de l’esprit de la Pentecôte.;