Marathon de la Parole: 2020 - heure 8 De Genèse 25,1 à Genèse 30,43
Quelques commentaires et référence pour accompagner la méditation...
Lecteur: 2
Bible des peuples : Pour ce qui concerne les versets 7-11, voir Genèse 12.10 et 20.2. Yahvé renouvelle la promesse faite à Abraham. Grâce à Isaac une terre étrangère, le territoire de Guérar, reçoit la bénédiction de Dieu. Faut-il comprendre que la bénédiction de Dieu vient atteindre les païens, comme il était promis à Abraham ? Peut-être la terre est-elle bénie parce qu’un jour elle sera terre d’Israël. Dans les versets 12-33, nous rencontrons deux réalités typiques de la vie des patriarches : ce sont des nomades qui vivent sous des tentes ; ils errent à la recherche de points d’eau et creusent des puits (21.21-34). Ils vivent sous la tente. Cela veut dire qu’ils sont toujours de passage et n’ont pas de résidence permanente. La Bible félicite ceux qui ont su construire quelque chose de durable. On loue ceux qui fondent un foyer, plantent une vigne ou bâtissent une maison (Deutéronome 20.5-7) : tout cela fait partie de la mission créatrice des hommes. Mais la Bible rappelle aussi la vie nomade des ancêtres d’Israël comme un idéal qui ne doit pas se perdre (Jérémie 35). Le croyant ne s’attache à rien dans ce monde : famille, patrie, ou mode de vie. Il dresse sa tente en n’importe quel lieu où il peut poursuivre son expérience de la vie, mais ne se fixe nulle part. S’il vit comme un étranger dans ce monde, il lui sera plus facile de rencontrer le Dieu qui passe au milieu de nous comme un étranger (la traduction exacte de Jean 1.14 devrait être : Le Verbe a dressé sa tente parmi nous). Voir également Exode 33.7 ; 40.34 ; 2Samuel 7.7 ; Siracide 24.14 ; 2Corinthiens 5.1-4 ; 1Pierre 2.11. Les patriarches creusent des puits. Ils ne trouvent pas de sources dans le désert et doivent à grand-peine creuser les puits qui rendent le désert fertile et donnent l’eau à leurs troupeaux. Parfois l’eau s’épuise ; d’autres fois ce sont les Philistins qui bouchent les puits. Tout cela est une image de l’effort humain pour trouver la sagesse ; bien souvent nous restons sur notre soif, et ceux qui troublent les sources de la sagesse ne manquent pas. C’est pourquoi les hommes sont condamnés à courir d’un puits à l’autre jusqu’à ce que leur soit donnée l’eau vive qui jaillit du rocher, c’est-à-dire du Christ ( Exode 17.1 ; Jean 4.5-10 ; 7.38 ; 1Corinthiens 10.4 ; Jérémie 2.13).;
Lecteur: 3
Bible des peuples : Voici la troisième explication de l’ascension de Jacob, le frère puîné qui subtilise à son aîné la bénédiction de ses pères (voir 25.23 et 25.29). On s’étonne toujours que Dieu n’intervienne pas pour dénoncer la fraude et punir le mensonge de Jacob. C’est trop facile de répondre qu’il s’agit ici d’une bonne histoire et qu’elle était destinée à un public peu scrupuleux en matière de franchise. De fait l’histoire d’Israël montre une interaction continuelle des choix humains qui décident l’avenir et des interventions providentielles de Dieu pour faire réussir ce qu’on attendait de lui. Jacob est un ambitieux prêt à faire feu de tout bois, mais n’y a-t-il pas là des richesses humaines que Dieu saura mettre au service de son œuvre ? Le prophète Osée, le seul qui nous parle de la vie de Jacob, n’est guère tendre pour lui ( Osée 12.13). La Genèse, qui lui donne une auréole, montre comment Dieu toujours rétablit la justice dans nos vies. Jacob a roulé les autres, il se fera rouler et plus qu’un peu par le beau-père. Jacob finira par réaliser ses ambitions, mais au dernier moment, il sera sur le point de tout perdre et Dieu le brisera tout en lui donnant la bénédiction.;
Lecteur: 6
Bible des peuples : Les chapitres 29 à 31 présentent Jacob comme un travailleur rusé et entreprenant, toujours confiant dans les promesses de Dieu. À la fin il réussit, moins par ses propres efforts que grâce à la bénédiction du Dieu de son père. À ce propos, il faut souligner cette expression “Dieu de son père” ( 31.5 ; 42 ; 53). Chez les peuples amorites (et Jacob, comme Abraham, en était), le chef de clan s’attachait habituellement au “Dieu de son père”, celui que son père avait adopté pour protéger la famille. Nous avons déjà dit comment les traditions anciennes expliquent par une étymologie souvent bien discutable le sens des noms de personnes ou de lieux. C’est le cas pour les fils de Jacob : Ruben : “il a vu mon humiliation”. Siméon : “il a entendu”. Lévi : “il s’attachera”. Juda : “je célébrerai Yahvé”. Dan : “il m’a rendu justice”. Nephtali : “j’ai combattu”. Gad : “le bonheur est venu”. Asher : “pour mon bonheur”. Issacar : “il a donné un gage”. Zabulon : “il m’a fait un beau cadeau”. Joseph : “il a ajouté”. Et plus tard, Benjamin : “le fils de ma droite”. De fait, Gad et Asher étaient probablement des noms de dieux porte-bonheur.;