Marathon de la Parole: 4 Juin de 15h à 16h (heure n° 1)
De Jean 1,1 à Jean 5,47


Quelques commentaires et référence pour accompagner la méditation...


Lecteur: 1



Bible des peuples : Au commencement était le Verbe. Le vrai commencement n’est pas la création de l’univers. Car ce début du temps, de l’espace, de la matière et des existants n’explique rien mais au contraire demande une explication. Le vrai commencement est hors du temps. Jean ne dit pas qu’en ce commencement “était Dieu”, car nous le savons. Mais il nous parle du Verbe. Nous gardons ce mot traditionnel, car le mot que Jean emploie dit plus que “parole”. C’est à la fois la pensée et la parole qui dit ce qu’on porte en soi : nous devrions peut-être traduire : “l’Expression” de Dieu. Parler de ce Verbe ou Expression du Père, ou bien encore de son Fils, c’est la même chose. Dans d’autres pages il sera appelé Irradiation ( Hébreux 1.1) et Image ( Colossiens 1.15) du Père. Jean nous rappellera que personne n’a vu Dieu (18). Le Père, de qui viennent l’existence et tous les existants, est sans origine, et son jaillissement n’est connu que de lui seul. Mais Jean nous dit ici que pour lui, être, c’est tout aussi bien se communiquer, se dire, se donner. Dieu se projette et se manifeste en celui qui est à la fois son Verbe et son Fils ; et à travers cette Parole unique, non créée, qui l’exprime pleinement, il crée un univers qui est encore une façon de dire ce qui est en Dieu. Ce qui a existé était vie grâce à lui. Toute la splendeur de l’univers, la vie et les capacités infinies d’auto-développement qu’il recèle, lui viennent de ce qu’il est comme une projection visible et matérielle du Verbe de Dieu. Mais ce n’est pas encore assez pour satisfaire le besoin de Dieu de se communiquer. Comme le disaient déjà plusieurs textes de l’Ancien Testament ( Proverbes 8.22, 31; Sagesse 7.2-30) Dieu est entré, grâce à son Verbe, dans l’histoire des hommes. C’est lui que disaient à leur façon tous les porteurs de la Parole, tous les prophètes de la Bible, et aussi ceux des autres religions. Le Verbe éclairait tous les hommes, y compris ceux qui ne connaissaient pas Dieu ; il était la conscience des justes de toutes les races et de tous les temps. Mais ce Verbe, Fils et Parole du Père, est venu un jour nous donner la parole définitive à travers sa propre existence, en devenant un homme parmi nous. Que nous étudiions l’histoire de notre race depuis ses origines, ou que nous lisions l’ancien Testament, nous voyons comment le langage de Dieu s’est développé parmi les hommes. Toujours c’était un langage humain, mais ce langage était habité par l’Esprit de Dieu, et de façon toute spéciale dans l’histoire d’Israël, c’était aussi la parole de Dieu. Nous allons retrouver cette parole vivante dans celui qui est le Fils fait homme, Jésus, mais d’une façon qui va nous déconcerter. Car là est le mystère du Fils : il est bien Dieu comme le Père, mais, ayant tout reçu, il est dans une attitude d’offrande : il se vide de lui-même afin que le Père l’exalte et le glorifie de nouveau. Noter au v. 18 l’expression extraordinaire : Dieu Fils Unique. Le texte dit exactement : qui est “vers le sein” du Père. Un homme est venu, envoyé par Dieu. Dans les deux strophes 6-8 et 15, l’auteur de l’évangile, Jean, nous parle de Jean-Baptiste, précurseur de Jésus. Le Verbe a vraiment joué le jeu : il n’est pas venu avec éclat, il s’est fait introduire par une parole qui venait de lui, mais qui restait humaine, celle de Jean. Il était facile de rejeter ce témoignage, et de fait il est venu chez les siens, dans le peuple d’Israël, et les siens ne l’ont pas reçu. Le Verbe s’est fait chair (14). Jean emploie le terme chair pour souligner l’humilité totale de Dieu qui, bien qu’il soit esprit, se fait créature avec un corps mortel. Jean dit : s’est fait et non pas “a pris l’apparence d’un homme” parce que le Fils de Dieu s’est vraiment fait homme. Il a habité parmi nous (14). Jean utilise un verbe qui au début signifiait : “planter sa tente”. De cette manière, il fait allusion à la tente sacrée qui servait de sanctuaire aux Hébreux dans le désert et qui était la demeure de Dieu parmi eux ( Exode 33.7-11). En réalité, Jésus, le Fils de Dieu fait homme est le vrai temple de Dieu au milieu de son peuple ( Jean 2.21), un temple aussi humble et apparemment aussi fragile que la tente du désert : néanmoins, c’est en lui que se trouve la plénitude de Dieu. Les apôtres ont vu sa gloire à certains moments de sa vie mortelle ( Jean 2.11 et Luc 9.32). Ils ont vu sa gloire dans sa passion et sa résurrection. Comment le Verbe vient-il nous sauver ? Jean ne dira pas tellement que Jésus nous tire de l’abîme du péché ; il préfère affirmer que Jésus nous introduit dans une situation inespérée et hors de notre portée : il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. Nous sommes faits avec lui enfants de Dieu lorsque nous croyons en son Nom, c’est-à-dire en sa divinité. En lui tout était don d’amour et vérité (12). La Bible nous dit que l’amour (ou faveur ou grâce) et la fidélité (ou vérité) sont deux qualités essentielles de Dieu ( Exode 34.6-7) : elles reviennent comme un refrain dans le Psaume 89. Jean veut donc dire que Dieu s’est donné pleinement en Jésus ( Colossiens 2.9). Par Moïse nous avons reçu la loi (17). L’histoire biblique dénonçait les péchés d’Israël, mais elle annonçait le moment où une loi inscrite sur des pierres ou dans des livres ne serait plus nécessaire ( Jérémie 31.31). Un jour Dieu changerait le cœur des hommes ( Ézékiel 36.26) pour que des rapports d’amour et de fidélité réciproques s’établissent entre lui et les hommes ( Osée 2.21-22). Jean affirme que ce temps d’amour et de fidélité (la religion parfaite) est arrivé par Jésus Christ.;


Bible des peuples : Les trois premiers évangiles peuvent nous faire oublier le travail et les talents de ceux qui les ont rédigés. Quelle qu’ait été la vision qu’ils voulaient nous laisser du Sauveur, ils ont traité les témoignages avec tant de simplicité, que nous croyons bien souvent voir et entendre Jésus lui-même. En ce sens l’Évangile de Jean est tout différent. Ce livre l’a accompagné tout au long de sa vie d’apôtre, et il n’a cessé de faire et de défaire à mesure que s’approfondissait son expérience de Jésus, maintenant ressuscité et présent dans cette Église où il était apôtre et témoin. Et Jean ne nous cache pas son propos : “Ceci a été écrit pour que vous croyiez que Jésus est le Fils de Dieu” ( Jean 20.31). La foi de l’Église proclamait Jésus comme le Fils de Dieu, mais comment entendait-on ces mots ? La résurrection de Jésus avait manifesté l’aspect divin de sa personne ; mais on pouvait se demander depuis quand Jésus était le Fils de Dieu, dans quelle mesure il était Dieu ? l’évangile de Jean affirme clairement l’existence de Jésus en Dieu de toute éternité, et cette lumière sur l’origine de Jésus éclaire aussitôt l’étendue de son œuvre. Fils éternel de Dieu fait homme, il n’est pas venu seulement pour nous enseigner à être meilleurs, mais pour transformer la création. Jean n’a pas créé de toutes pièces son évangile. On y retrouve bien des témoignages très précis et qui contiennent plus de détails vérifiables que les autres évangiles. Mais il ne s’en est pas tenu à ses souvenirs. À mesure que progressait sa réflexion, ou son expérience, il les développait et les construisait en des “discours” où Jésus, avec l’aide de Jean, s’adresse en réalité à nous. L’Évangile de Jean est polémique : plus une vérité est pure et dure, moins nombreux sont ceux qui peuvent l’entendre. Cet évangile n’a pas été sans susciter des polémiques dans l’Église elle-même dans les premiers temps où il a été divulgué, mais assez vite il a été reconnu comme Parole de Dieu et des Apôtres. L’Évangile de Jean a donc été fait et refait, et il n’a sans doute été publié qu’après la mort de son auteur, vers l’an 95, comme le laisse entendre un petit paragraphe ajouté à la fin. Dans sa dernière rédaction, il semble bien avoir été reconstruit autour des trois Pâques qui jalonnent la vie publique de Jésus. Il y a là un élément important pour comprendre la pensée de Jean. Il termine d’écrire quand depuis déjà vingt ans Jérusalem et le Temple ont été détruits par les Romains. Mais, tout autant que Paul, il sait que la résurrection de Jésus inaugure un nouvel âge du monde. La révélation au peuple juif et les grandes liturgies du Temple appartiennent au passé, mais c’est dans cette Première Alliance, devenue l’Ancienne Alliance, qu’il faut trouver les clefs pour comprendre l’œuvre de Jésus. Jean reviendra donc souvent sur les fêtes des Juifs, sur les symboles religieux : l’eau, les palmes, l’agneau … et il montrera comment cela se retrouve transfiguré dans la vie et la nouvelle liturgie des chrétiens. Il y aura donc trois parties après cette mise en route que nous appelons la Semaine de la découverte, laquelle occupe le premier chapitre jusqu’à 2.16 :
— En 2.17, Jésus monte au Temple pour la Pâque : les chapitres 2—5 développeront ce signe du Temple.
— En 6.4, de nouveau la Pâque, et Jean développe le signe du pain.
— En 13.1 c’est la troisième Pâque, où Jésus sera mis à mort à l’heure où dans le Temple on sacrifie les agneaux de la Pâque. Et l’agneau sera le troisième signe.
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Lecteur: 3



Bible des peuples : LES SIGNES DE JÉSUS Cette “semaine de la découverte” se termine par les noces de Cana. Oui, Jésus est venu à la noce et il a amené ses disciples pour qu’ils participent aux chants, danses et boissons. Cette participation de Jésus sanctifie d’avance, non seulement le mariage, mais aussi nos fêtes et notre vie sociale. Jésus répond à sa mère comme le faisait un galiléen de son temps : dignité plus que dureté, et qui n’exclut pas la compréhension réciproque. Apparemment Jésus ne pensait pas commencer de cette manière, ni à ce moment-là, mais son esprit reconnaît l’Esprit s’exprimant par sa mère, et il lui accorde ce premier signe miraculeux. Rappelons que Jean ne présente que sept miracles de Jésus, et qu’il les appelle œuvres ou signes. Ce sont des œuvres du Fils de Dieu par lesquelles il manifeste son pouvoir. Ce sont aussi des signes, c’est-à-dire des choses visibles, adaptées à nous, qui nous orientent vers son œuvre véritable : donner la vie et renouveler le monde. C’est pourquoi Jean mentionne quelques détails de cet événement, qui annoncent des réalités spirituelles. Jésus prend part à des noces, mais quel est le but de toute son œuvre si ce n’est préparer d’autres noces, celles de Dieu avec les hommes ? Jésus parle de son heure qui n’est pas encore arrivée, mais en réalité son heure sera celle de sa passion et de sa résurrection. Jean ajoute que Jésus s’est servi de l’eau que les Juifs utilisaient pour se purifier. Les Juifs étaient obsédés par la préoccupation de ne pas se “souiller” : leur religion multipliait les rituels de purification. Mais en changeant l’eau bénite en vin, Jésus indique que la vraie religion ne doit pas se confondre avec la peur du péché : le meilleur, et Jésus le donnera, c’est l’Esprit qui, comme un vin capiteux, nous fait oublier les règles établies et l’étroitesse de nos certitudes. L’eau changée en vin : Jésus vient chez nous pour transfigurer notre vie de tous les jours avec sa routine et ses corvées. C’est ainsi que Jésus manifeste sa gloire à ceux qui commencent à le découvrir. Marie avait amené la grâce à Jean-Baptiste ( Luc 1.39) ; maintenant, elle intervient pour hâter les commencements de l’Évangile. Elle n’aura plus rien à dire dans l’évangile et ses dernières paroles sont : Faites tout ce qu’il vous dira. Durant ces premiers jours après le baptême de Jean, Jésus est encore avec un groupe de parents et de compatriotes que l’évangile appelle ses “frères” : voir le commentaire de Marc*3.31.;



Lecteur: 4



Bible des peuples : UNE NOUVELLE NAISSANCE Nicodème était un homme religieux, et il venait à Jésus comme à un maître en religion. Mais ce dont il avait besoin, ce n’étaient pas de nouvelles connaissances, c’était un renouvellement intérieur. C’est la même chose pour nous habituellement. Nous devons reconnaître notre impuissance, par nous-mêmes, à renverser les barrières qui nous empêchent de vivre d’une manière authentique. En dépit de toute notre expérience et notre savoir (ou à cause d’eux), nous sommes comme Nicodème, des gens vieillis. Jésus dit que nous devons naître de nouveau et naître d’en haut. L’évangile utilise un mot qui peut dire indifféremment l’un ou l’autre. Personne ne se donne la vie et, de même que nous recevons d’autres personnes cette vie selon la chair, nous recevons de l’Esprit la vie des enfants de Dieu. Tous disent qu’ils vivent : ils font des projets et ils jouissent de la vie. Pourtant, il ne s’agit peut-être que de la vie de la chair, la vie d’une personne non encore éveillée. L’autre vie, née de l’Esprit, est plus mystérieuse parce que l’Esprit est à l’œuvre au plus profond de notre être. Nous voyons tout de l’extérieur ; nous observons le visage et le comportement de l’autre, mais nous ne voyons pas ce que Dieu opère en lui. Pourtant, un croyant attentif, guidé par l’Esprit, découvre peu à peu que ses raisons d’agir et ses ambitions ne sont plus les mêmes qu’avant. Il se sent bien avec Dieu et sans craintes près de lui. Il découvre que ce n’est pas tellement lui qui dirige sa vie, c’est Un Autre vivant en lui, bien qu’il ne sache pas dire exactement ce qui se passe en lui. Jésus compare l’action de l’Esprit au passage du vent que nous sentons, sans pouvoir le voir ou le saisir. Remarquons aussi que dans la langue de Jésus le mot souffle signifie aussi bien esprit que vent. Nous devons tous naître d’eau et d’Esprit : il y a là une allusion au baptême. Ne pensons pas que l’on commence à vivre selon l’Esprit par le seul fait d’avoir reçu l’eau du baptême ; on est plutôt baptisé pour commencer à vivre la vie de l’Esprit : les paroles de l’évangile en cet endroit s’appliquent aux personnes adultes qui se convertissent et sont renouvelées par la foi chrétienne. Le cas du baptême des enfants est différent. Le baptême agit en eux, mais il leur faudra un jour accepter la Parole et renoncer à eux-mêmes pour être portés par l’Esprit. Nicodème était un homme religieux et croyant comme il y en avait beaucoup en Israël. Mais pourquoi est-il venu de nuit ? Il ne voulait peut-être pas risquer sa réputation ; peut-être ne pouvait-il pas se mêler au bas peuple qui entourait Jésus. Une telle attitude ne correspond pas à ceux qui naissent de nouveau : ceux-là sont libérés des craintes qui paralysent : ils rencontrent Jésus avec joie dans une Église des pauvres.;



Lecteur: 5



Bible des peuples : SOURCES D’EAU VIVE Les Juifs détestaient cordialement les Samaritains. D’autre part, il était fort mal vu en ce temps-là de parler à une femme dans un lieu public. Mais Jésus s’élève au-dessus des préjugés de race ou de société ; il entame une conversation avec une Samaritaine. Il accueille en cette femme tout le peuple palestinien. La femme était d’une autre province avec une religion rivale, mais Samaritains et Juifs partageaient les mêmes promesses de Dieu et attendaient le Sauveur. Première préoccupation de la femme : comment étancher sa soif. Les ancêtres du peuple juif allaient de source en source avec leurs troupeaux. Les plus connus d’entre eux (comme Jacob) avaient creusé des puits autour desquels le désert commençait à fleurir. C’est donc ici comme une parabole : les hommes cherchent partout à étancher leur soif de sagesse et de vérité, mais ils doivent travailler dur pour creuser et ce n’est jamais que de l’eau de puits. Heureux encore si leurs bassins ne sont pas fissurés ( Jérémie 2.13) ! Jésus par contre donne l’eau vive, le don de Dieu pour ses enfants, c’est-à-dire l’Esprit Saint ( 7.37). Quand il y a de l’eau dans le désert, même si elle ne parvient pas à la surface, on la reconnaît par la végétation plus dense. C’est la même chose pour nous quand nous vivons vraiment : nos actions se font meilleures, nos décisions plus libres, nos pensées s’orientent vers l’essentiel. Mais nous ne voyons pas l’eau vive d’où proviennent tous ces fruits : c’est la vie éternelle contre laquelle la mort ne peut rien. Seconde préoccupation de la femme : Où se trouve la vérité ? Jésus lui dit : tu as eu cinq maris… Cela fait penser au destin de beaucoup : ils ont servi bien des maîtres ou “maris”, sans jamais voir en qui reconnaître leur Seigneur. Et pour commencer, quelle est la vraie religion ? Les Samaritains avaient leur Bible, un peu différente de celle des Juifs et, là même, à quelques kilomètres du puits de Sichar, se trouvait leur temple qui avait rivalisé avec celui de Jérusalem. Jésus maintient que la religion juive est la vraie : le salut vient des Juifs. Il ne partage donc pas l’opinion de ceux qui disent : “Peu importe l’Église à laquelle nous appartenons, puisque Dieu est le même pour tous.” Cependant, même si l’on a la chance d’être dans la vraie religion, il faut toujours en arriver à une connaissance spirituelle de Dieu (23). l’Esprit que nous recevons du Fils, nous permet d’adorer Dieu dans la vérité. Le Père désire de tels adorateurs qui entrent en rapport intime et personnel avec lui. Esprit et vérité (24). Ce ne sont pas nos prières que Dieu cherche, mais la simplicité et la noblesse de notre esprit. L’Esprit de Dieu ne peut être communiqué qu’à ceux qui le cherchent en vérité et qui vivent selon la vérité dans un monde de mensonges. Encore quatre mois… (35) Les récoltes qui mûrissent représentent ceux à qui Jésus s’adresse, qui doivent aussi arriver à maturité. Le moissonneur reçoit son salaire : Jésus lance une affirmation qui a mille applications. Peut-être au verset 36 faut-il entendre la joie partagée du Père qui a semé et du Fils qui récoltera. Dans un autre sens, au verset 37, Jésus et ses disciples n’auront pas travaillé inutilement. D’autres avaient peiné : Jésus fait allusion à ceux qui l’ont précédé : les prophètes, et en particulier Jean-Baptiste.;



Lecteur: 7



Bible des peuples : Pourquoi Jésus est-il allé à la piscine de Béthesda ? On sait maintenant que cette piscine était un lieu païen consacré à Esculape, dieu de la santé. Le bruit courait que de temps en temps les malades y guérissaient. Les Juifs pieux, scandalisés de voir des guérisons se produire en un lieu païen, disaient qu’on n’y était pas guéri par Esculape mais par un ange du Seigneur. C’est ce qu’explique le v. 4 qui manque dans de nombreux manuscrits. Des croyants peu scrupuleux venaient donc chercher la guérison au temple des païens. Jésus y alla aussi pour chercher le pécheur qu’il voulait sauver. Notons la première réponse du malade. Dans ce lieu miraculeux beaucoup espéraient la guérison, mais très peu guérissaient ; Je n’ai personne. Comprenons que l’homme seul ne peut pas se sauver. Il a besoin de Jésus. Jésus disparaît aussitôt après le miracle : certains auraient pu dire qu’il était à l’aise dans un temple païen ou qu’il guérissait les malades au nom des dieux païens. Jésus se fera reconnaître dans le Temple du vrai Dieu, son Père. Les Juifs attaquent Jésus parce qu’il fait des miracles le jour du sabbat. Examinons de plus près la réponse de Jésus : Mon Père est encore au travail. C’était un sujet de discussion entre les maîtres de la Loi : Dieu est-il au travail dans le monde, s’il s’est reposé après la création ? Jésus se prononce : il est bon d’observer un jour de repos pour rendre hommage à Dieu, mais Dieu lui-même ne se repose pas : il n’est jamais absent du monde. Étant Dieu-le-Fils, Jésus imite son Père au lieu de se reposer comme font les hommes. Ses adversaires qui l’entendent ne se trompent pas quant à ses prétentions : ils veulent le tuer parce qu’il se fait égal à Dieu (18). Ne pèche plus (13). Jésus fait remarquer au malade son manque de foi qui l’a conduit à chercher la guérison dans un sanctuaire païen où il a attendu inutilement pendant 38 ans, tout comme autrefois les Israélites étaient restés 38 ans dans l’oasis de Qadesh dans le désert avant de pouvoir entrer dans la Terre Promise. Jean note cette coïncidence. Il comprend également que cette guérison dans la piscine est l’image du baptême. La remarque de Jésus à l’homme guéri s’adresse à tous les convertis et à tous les baptisés : Ne pèche plus. Après ce récit nous trouvons une nouvelle présentation de la foi chrétienne (voir le commentaire de Jean*3.11). Ce discours occupe la fin du chapitre 5 : 5.19-47, et il se termine dans le paragraphe 7.19-24 qui, nous ne savons pourquoi, a été déplacé dans l’évangile. Il convient de mentionner que dans tous ces “discours”, Jean l’évangéliste aime répéter sept fois les mots-clefs du discours. Par exemple ici, nous trouvons le sabbat, Jésus, Moïse, répétés chacun sept fois, et le Père quatorze fois : Jean veut opposer la religion juive instituée par Moïse, dont l’un des préceptes essentiels est le repos du sabbat, à la religion des temps nouveaux que Jésus inaugure en nous révélant le Père.;