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La Trinité 03 comment dieu a-t-il apparu ?/Saint Augustin
CHAPITRE. III.
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La Trinité 03 comment dieu a-t-il apparu ?/Saint Augustin
CONTINUATION DU MÊME SUJET.
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La Trinité 03 comment dieu a-t-il apparu ?/Saint Augustin
Eh bien! Supposons maintenant un homme si doué de sagesse et de raison, qu'il entre pour ainsi dire en participation de l'éternelle et immuable vérité. Certes, il consultera cette vérité dans toutes ses actions, et il ne fera rien sans avoir auparavant connu à sa lumière, qu'il peut le faire. Il agira donc toujours avec certitude, parce que toujours il lui sera soumis et obéissant. Je suppose encore que ce même homme, docile aux inspirations de la justice divine qui lui parle au fond du coeur, et qui lui intime ses ordres dans le secret de l'âme, s'applique à des oeuvres de miséricorde pénibles et fatigantes, en sorte qu'il y contracte une grave maladie. Alors deux médecins sont appelés: l'un affirme que la maladie a pour cause l'appauvrissement ries humeurs, et l'autre, leur trop grande abondance. Le premier dit vrai, et le second se trompe, et toutefois ils ne se prononcent tous deux que d'après les causes, secondes , c'est-à-dire d'après les phénomènes pathologiques. Mais si l'on voulait remonter à la cause première, l'on arriverait à ce travail volontaire imposé par l'âme, qui a douloureusement affecté le corps qu'elle régit. Cependant ce ne serait pas là, rigoureusement parlant, la cause première de la maladie, car au-dessus nous découvrons l'immuable sagesse de Dieu. Et parce que cet homme a voulu en toute charité suivre les ineffables inspirations de cette sagesse et obéir à ses ordres, il s'est volontairement appliqué au travail où il a pris son mal. Ainsi la cause réellement première de cette maladie est la volonté de Dieu.
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Je suppose encore dans cette oeuvre de charité et de miséricorde notre sage emploi des serviteurs qui , en concourant à cette bonne oeuvre, se proposent bien moins de servir Dieu que de s'assurer un gain temporel, ou d'éviter quelque dommage matériel. Bien plus, la nature de son travail exige l'adjonction et le service de plusieurs bêtes de somme. Mais celles-ci étant des animaux sans raison, ne sauraient, en lui prêtant leurs bons offices, avoir la moindre idée du bien auquel elles coopèrent, et elles n'agissent que par l'instinct du plaisir ou la crainte du châtiment. Enfin, ce même homme a besoin, pour achever son oeuvre, d'employer des créatures insensibles, comme le blé, le vin, l'huile, la laine, l'argent, le papier et autres choses de ce genre. Certes, dans tout le cours de cet ouvrage, ces diverses créatures, animées ou inanimées, subissent, sous l'influence des lieux, des temps et des circonstances, mille altérations successives. Elles se déplacent, s'usent et se réparent; elles se brisent et se renouvellent. Mais la cause première de tous ces changements et de tous ces mouvements n'est autre que la volonté invisible et immuable du Seigneur. C'est cette sagesse suprême qui, résidant en l'âme de notre juste, comme en son sanctuaire , emploie par son ministère les bons et les méchants, les animaux irraisonnables et les créatures insensibles. Mais elle n'agit ainsi que parce qu'antérieurement elle s'est rendue maîtresse de cette âme bonne et sainte en la soumettant au joug de la piété et de la religion.
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Cette parabole, où je fais agir un sage qui porte encore le poids d'un corps mortel, et qui ne voit encore qu'imparfaitement l'éternelle vérité, peut également s'appliquer à une famille dont tous les membres seraient vraiment chrétiens, et à une ville, à un Etat où le pouvoir et la direction des affaires seraient confiés à des hommes pieux, saints et soumis à Dieu. Mais une si belle organisation ne se rencontre point ici-bas : car sur cette terre d'exil nous sommes soumis à l'épreuve et à la mort, et nous devons par la patience et la douceur vaincre le mal et surmonter l'affliction. Aussi nos pensées s'élèvent d'elles-mêmes vers cette patrie supérieure et céleste dont nous sommes éloignés. C'est là, en effet, que réside dans toute sa plénitude cette volonté du Seigneur qui e rend ses anges aussi « légers que les vents, et ses ministres aussi ardents que les flammes ( Ps 103, 4) ». Unis entre eux (391) par les liens intimes de la paix et de la charité, ces esprits célestes n'ont qu'une seule et même volonté, en sorte que le feu de l'amour divin transforme leurs coeurs en un seul coeur. Mais ce coeur est le trône sublime, saint et mystérieux, où la volonté du Seigneur siège comme dans son temple et son sanctuaire, et d'où elle meut dans tout l'univers, et avec un ordre et une sagesse suprêmes, l'ensemble des créatures, tant les esprits que les corps. Elle les dirige toutes vers l'accomplissement de ses immuables décrets, et sait y employer également les êtres spirituels et corporels, les animaux irraisonnables et les justes comme les impies. Seulement elle conduit les premiers par sa grâce et contraint les autres par son autorité.
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La Trinité 03 comment dieu a-t-il apparu ?/Saint Augustin
Mais de même que dans l'ordre physique les corps lourds et inférieurs reçoivent l'influence des corps plus légers et supérieurs, ainsi dans l'ordre moral tous les corps obéissent à l'action de l'esprit de vie. Dans l'animal irraisonnable, cet esprit de vie est soumis à celui de l'homme doué de raison; et dans l'homme, qui par le péché s'est éloigné de Dieu, ce même esprit de vie est dirigé selon l'avantage des justes et des élus. Enfin, ceux-ci n'agissent eux-mêmes que sous la dépendance de Dieu. Il nous est donc facile de comprendre comment toutes les créatures obéissent en dernier ressort au Dieu qui leur a donné l'être, qui les a créées pour lui. Ainsi la volonté de Dieu est la cause première et souveraine de toutes les formes que revêtent les créatures corporelles, et de tous les mouvements qu'elles reçoivent. Et, en effet, l'ensemble de la création peut être considéré comme un état vaste et immense, où il ne se produit aucun mouvement visible et sensible, sans que l'impulsion première ne parte du palais secret et invisible du Maître et du souverain. Car c'est toujours lui qui tantôt commande et tantôt permet, selon que les arrêts de sa suprême justice, distribuent les récompenses et les châtiments, les grâces et les faveurs.
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