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La Trinité 08 de la nature de dieu/Saint Augustin
Il n'y aurait donc pas de biens changeants, s'il n'y avait un bien immuable. Ainsi, quand vous entendez parler de telle et telle chose qui sont bonnes, et pourraient d'ailleurs ne l'être pas; si vous pouvez, en dehors de ces choses qui ne sont bonnes que par participation au bien, entrevoir le bien même dont la participation les rend bonnes et vous en avez l'idée, dès qu'on vous parle de telle ou telle chose bonne si, dis-je, vous pouvez, en faisant abstraction de ces objets, entrevoir le bien en lui-même, vous aurez entrevu Dieu. Et si vous vous attachez à lui par l'amour, vous goûterez aussitôt le bonheur. Mais quelle honte de s'attacher à des objets qu'on n'aime que parce qu'ils sont bons et de ne pas aimer le bien même qui les rend bons ! Et l'âme elle-même, qui, en tant qu'âme et avant de devenir bonne en se tournant vers le bien immuable, mais simplement parce qu'elle est âme, nous plait tellement que nous la préférons même à la lumière matérielle, si nous avons le sens droit : l'âme, dis-je, ne nous plait pas en elle-même, mais dans la puissance qui l'a créée. Nous puisons notre amour pour elle dans la source même dont nous voyons qu'elle est sortie. Voilà la vérité et le bien simple, qui n'est pas autre chose que le bien même et, par conséquent, le souverain bien. Car un bien ne peut diminuer ou grandir, que quand il n'est bien que par un autre bien. Pour être bonne, l'âme se tourne donc vers ce qui l'a faite âme. C'est alors que la volonté s'unit à la nature pour perfectionner l'âme dans le bien, quand cette volonté se tourne par amour vers le bien, d'où vient le bien qui ne se perd pas même quand la volonté se détourne. En effet, en se détournant (455) du souverain bien, l'âme cesse d'être bonne, mais elle ne cesse pas d'être âme : ce qui lui donne déjà l'avantage sur le corps; la volonté perd donc ce que la volonté peut gagner. Pour vouloir se tourner vers ce qui l'a fait être, l'âme devait déjà exister; mais avant d'exister, elle n'était pas là pour le vouloir. Et voilà notre bien : celui où nous voyons s'il a dû ou doit être tout ce que nous comprenons qu'il a dû ou doit être, et où nous voyons également qu'il n'eût pas pu, s'il ne l'eût dû, être tout ce que nous comprenons qu'il doit être, bien que nous ne sachions pas comment il l'est. Or, ce bien n'est pas loin de chacun de nous : car c'est en lui que nous ?vivons, que nous nous mouvons et que nous sommes (Ac 17, 27, 28 ).
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