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La Trinité 15 la trinité au ciel/Saint Augustin
CHAPITRE XXV.
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La Trinité 15 la trinité au ciel/Saint Augustin
C'EST SEULEMENT AU SEIN DE LA BÉATITUDE QU'ON COMPREND POURQUOI LE SAINT-ESPRIT N'EST PAS ENGENDRÉ, ET COMMENT IL PROCÈDE DU PÈRE ET DU FILS.
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La Trinité 15 la trinité au ciel/Saint Augustin
Une fois dégagés des liens du corps à la fin de cette vie, les fidèles appartiennent à Dieu, eussent-ils été d'ailleurs bien moins intelligents que ces philosophes et les puissances jalouses n'ont plus le droit de les retenir. Ces puissances, l'Agneau innocent immolé par elles, les a vaincues par la justice du sang avant de les vaincre par la vertu de la puissance. Dès lors, délivrés du pouvoir du démon, ces justes sont reçus par les saints anges, affranchis enfin de tous les maux par le Médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus homme (1Tm 2 5 ) puisque, d'après le témoignage unanime des divines Ecritures, anciennes et nouvelles, qui ont prédit et annoncé le Christ, « nul autre nom n'a été donné dans le ciel, par lequel les hommes doivent être sauvés (Ac 4, 12 ) ». Purifiés donc de toute tache de corruption, ils sont établis dans de paisibles demeures, jusqu'à ce qu'ils reprennent leurs corps, mais cette fois incorruptibles et devenus leur ornement et non plus leur fardeau. Car ç'a été le bon plaisir du très-bon et très-sage Créateur, que l'esprit de l'homme humblement soumis à Dieu domine heureusement son corps, et que ce bonheur n'ait pas de fin.
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La Trinité 15 la trinité au ciel/Saint Augustin
CHAPITRE XXVI.
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La Trinité 15 la trinité au ciel/Saint Augustin
LE SAINT-ESPRIT PROCÈDE DU PÈRE ET DU FILS, ET NE PEUT ÊTRE APPELÉ LEUR FILS.
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La Trinité 15 la trinité au ciel/Saint Augustin
Au surplus, dans cette souveraine Trinité qui est Dieu, il n'y a aucun intervalle de temps, qui permette de croire ou au moins de demander, si le Fils est d'abord né du Père, et si c'est postérieurement que le Saint-Esprit a procédé des deux. Car celui dont l'Apôtre a dit : « Parce que vous êtes enfants, Dieu a envoyé dans vos coeurs l'Esprit de son Fils (Gal; 4, 6 ). » est le même que celui dont le Fils a dit: « Car ce n'est pas vous qui parlez, mais l'Esprit de votre Père qui parle en vous (Mt 20 ) ». Beaucoup d'autres témoignages des divines (568) Ecritures prouvent que celui qu'on appelle proprement Esprit-Saint dans la Trinité , est l'Esprit du Père et du Fils; celui dont le Fils lui-même a dit : « Celui que je vous enverrai du Père (Jn 15, 26 )» ; et ailleurs: « Celui que mon Père enverra en mon nom (Jn 14, 26 )». Ce qui prouve qu'il procède des deux, c'est que le Fils lui-même a dit : « Il procède du Père »; puis après sa résurrection d'entre les morts, apparaissant à ses disciples, il souffla sur eux et leur dit: « Recevez le Saint-Esprit (Jn 20, 22 )», pour faire voir qu'il procède aussi de lui. Et c'est là cette « vertu » qui « sortait de lui », comme on le voit dans l'Evangile, « et les guérissait tous (50c 6, 19 ) ».
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La Trinité 15 la trinité au ciel/Saint Augustin
Mais pourquoi a-t-il d'abord donné le Saint-Esprit sur la terre après sa résurrection (Jn 20, 22), puis l'a-t-il ensuite envoyé du ciel (Ac 2, 4 )? C'est, je pense, parce que la charité, qui nous fait aimer Dieu et le prochain, est répandue en nos coeurs par ce Don même (Rm 5, 5 ), pour accomplissement des deux commandements auxquels se rattachent toute la loi et les prophètes (Mt 22, 37-40 ). C'est ce que le Seigneur Jésus a voulu faire entendre en donnant deux fois le Saint-Esprit: une fois sur la terre, pour indiquer l'amour du prochain, et une seconde fois du haut du ciel en vue de l'amour de Dieu. Que si on peut expliquer autrement ce double envoi de l'Esprit-Saint, tout au moins nous ne pouvons douter que c'est bien le même Esprit que Jésus a donné après avoir soufflé et dont il a dit aussitôt : « Allez, baptisez toutes les nations au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit (Mt 13, 19 )»; paroles où la souveraine Trinité est si formellement indiquée. C'est donc le même Esprit qui a été donné du ciel le jour de la Pentecôte, c'est-à-dire dix jours après que le Seigneur fut monté au ciel. Comment donc ne serait-il pas Dieu, celui qui donne l'Esprit- Saint? Ou plutôt quel grand Dieu que celui qui donne un Dieu! Car aucun de ses disciples n'a jamais donné l'Esprit-Saint. ils priaient pour le faire descendre sur ceux à qui ils imposaient les mains, mais ils ne le donnaient pas. Et cet usage, l'Eglise le maintient encore par ses pontifes. Simon le magicien lui-même, en offrant de l'argent aux Apôtres, ne dit pas : « Donnez-moi aussi ce pouvoir », afin que je donne le Saint-Esprit, mais « afin que tous ceux à qui j'imposerai les mains, reçoivent l'Esprit-Saint ». Et plus haut, l'Ecriture n?avait pas dit: Simon voyant que les Apôtres donnaient l'Esprit-Saint, mais bien: « Or, Simon voyant que, par l'imposition des mains des Apôtres, l'Esprit-Saint était donné (Ac 8, 19, 18 ) ». Aussi le Seigneur Jésus n'a pas seulement donné le Saint-Esprit comme Dieu, mais il l'a encore reçu comme homme; c'est pourquoi on le dit plein de grâce (Jn 1, 14 ), et de l'Esprit-Saint (50uc; 11 ; 52, 4, 1 ). On écrit encore de lui en termes plus clairs : « Parce que Dieu l'a oint de l'Esprit-Saint (Ac 10, 38 ) »; non certes avec de l'huile visible, mais par le don de la grâce, symbolisé par le parfum dont l'Eglise oint les baptisés. Mais le Christ n'a pas été oint par le Saint-Esprit au moment de son baptême, quand le Saint-Esprit descendit sur lui en forme de colombe (Matt. 3, 16 ) circonstance où il a daigné figurer d'avance son corps, c'est-à-dire l'Eglise dont les membres reçoivent le Saint-Esprit principalement dans le baptême mais il faut entendre qu'il a reçu l'onction mystérieuse et invisible, quand le Verbe de Dieu a été fait chair (Jean 1, 14 ), c'est-à-dire quand la nature humaine, sans l'avoir mérité par aucunes bonnes oeuvres précédentes, a été unie au Verbe-Dieu dans le sein d'une Vierge, de manière à ne former avec lui qu'une personne. Voilà pourquoi nous confessons qu'il est né du Saint-Esprit et de la Vierge Marie. Car ce serait le comble de l'absurdité de croire qu'il n'a reçu le Saint-Esprit qu'à trente ans âge auquel il a été baptisé par Jean (50c 3, 21-23 ). Nous devons croire, au contraire, que, s'il est venu au baptême sans aucune espèce de péché, il n'y est certainement pas venu sans l'Esprit-Saint. En effet, s'il est écrit de son serviteur et précurseur Jean : « Il sera rempli du Saint-Esprit dès le sein de sa mère (50c 1, 15 ) », parce que, quoique engendré d'un homme, il a cependant reçu le Saint-Esprit dès sa formation dans le sein maternel; que faudra-t-il penser, que faudra-t-il croire de l'Homme-Christ, dont la chair n'a point été conçue charnellement, mais spirituellement? Et quand on écrit qu'il a reçu de son Père la promesse du Saint-Esprit et qu'il l'a répandu (Ac 2, 33 ), on nous montre par là même qu'il a les deux natures, la nature humaine et la nature divine, puisqu'il a reçu (569) le Saint-Esprit comme homme et l'a répandu comme Dieu. Quant à nous, nous pouvons recevoir ce don dans la mesure de notre faiblesse, mais nous ne pouvons le répandre sur les autres; seulement nous prions Dieu, l'auteur du don, de le répandre lui-même.
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